En 1908, dans une communauté noire
de Georgie, deux soeurs, Celie (quatorze ans) et sa cadette, Nettie, vivent
avec « Pa », leur beau-père. Celui-ci a engrossé Celie deux fois et l'a privée
de ses enfants. Albert, un veuf père de trois gosses, voudrait épouser Nettie
mais « Pa » lui offre Celie, laide, soumise et désormais stérile. Au printemps
1909, Nettie fuit son beau-père trop entreprenant et s'installe chez Celie et
Albert. Elle incite sa soeur à s'opposer à la tyrannie de son mari, lui apprend
à lire. Albert, furieux, chasse Nettie et cache les lettres qu'elle écrit à
Celie. Les deux soeurs ne se reverront qu'à l'automne 1937.
Adaptation du roman éponyme d'Alice
Walker récompensé par le prix Pulitzer, La
couleur pourpre marque la première incursion de Steven Spielberg, juste après
un second Indiana Jones qui ne lui apporta pas toute satisfaction, dans un cinéma
adulte dépourvu de tout effet spécial. En quête d'une forme de reconnaissance
de ses pairs, cherchant à se prouver qu’il était également capable de réussir de
grands films classiques et se défaire progressivement d'une étiquette de spécialiste
de l'entertainment pur, Spielberg ancra La
couleur pourpre au sein de la communauté noire du sud des Etats Unis dans
le premier tiers du XXème siècle. Son film, très apprécié par le public, connut
des avis critiques contrastées, et échoua à remporter le moindre oscar à la
surprise générale.
Victime d'un beau-père violent puis
d'un époux infidèle qui l'utilise comme une bonne à tout faire et l'humilie en
permanence, Celie va progressivement apprendre à s'affranchir de l'étouffant
carcan dans lequel les hommes de sa communauté régie par le patriarcat l'auront
enfermée, reproduisant sur elle le processus esclavagiste duquel ils avaient été
affranchis.
Confondue dans un premier temps avec
un authentique chemin de croix sans issue– victime de viols, enlèvement de ses
enfants, séparation d'avec sa sœur adorée, soumission à son époux, violences
conjugales etc. … -, la vie de Celie va progressivement se transformer de fond
en comble grâce à deux rencontres décisives avec deux femmes afro-américaines ayant
conquis leur liberté de haute lutte, qui l'une comme l'autre vont lui apprendre et l’encourager à se défaire des chaines de servitude qu’on lui a mises depuis l'enfance de force aux pieds.
Dans la seconde partie de ces 2h50 bouleversantes, Celie découvrira le plaisir
sexuel et le féminisme chez chacune d’entre elles, s’affirmera, se rebellera, pour
enfin devenir une femme libre.
Mélodrame aussi flamboyant que poignant,
magnifiquement éclairé par de superbes plans de couchers de soleil et par une
partition musicale inspirée signée Quincy Jones, La couleur pourpre doit énormément à son interprétation, à
commencer par la toute jeune Woopi Goldberg, jeuneactrice comique ici révélée
dans un rôle on ne peut plus tragique, et dont l'humanité frémissante et les
regards éclairés bouleversent. Au fil de l'ouverture de Celie à la vie et au
plaisir, le film devient un manifeste humaniste universel pour la liberté et la
dignité de vivre et un plaidoyer pour la solidarité entre toutes les femmes.
Merci beaucoup pour nous faire partager vos chefs d'oeuvre du 7ème art, je ne demande qu'à les découvrir car j'aime les beaux films. J"espère que vous allez bien ainsi que votre chère Light, bonne continuation à vous deux, recevez toute mon amitié.
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