Journée de la jupe – le film avec Adjani … - à Créteil. Lycée Edouard
Branly. Un adolescent quelque peu préoccupé par son bulletin de notes a braqué
avec un pistolet sa prof de biotechnologie pour la contraindre à le noter comme
étant présent à son cours.
On notera aussi l’extrême soumission du jeune homme à ce système qui
veut qu’on note et qu’on évalue en permanence. L’objet de la menace par voie d’arme
n’était ni de voler, ni de faire l’école buissonnière, ni d’obtenir une
gratification sexuelle ou que sais-je d’autre, non ! Simplement d’avoir
avec cette case présent une … bonne note !
Inquiétant certes mais aussi drolatique que de constater que les
petites racailles sont – exactement comme les chanteurs de rap mis en avant par
les majors – de grands contempteurs du système, en clair des rebelles en papier
crépon. Il y a quelque chose de comique que de braquer l’autorité pour que
celle-ci te fasse rentrer dans le rang, en clair dans la bonne case. Le garçon
est adolescent, et son geste est – au delà de sa dimension illégale évidente – déjà
vieux dans sa tête. Un jeune vieux qui exige un bon point comme un gosse tape
une crise pour un paquet de fraises Tagada.
Sérieusement si c’est devenu ca la jeunesse de France, devenir violent
pour mieux se soumettre au système, quelle blague. Il est interdit d’interdire,
50 ans après mai 68 on arrive à cette séquence et à Cohn Bendit dans le rôle d’un
nanti du système, pro ultra-capitalisme comme le tout jeune homme.
Une séquence qui suggère que libertaire et liberté, non seulement cela
n’a guère à voir l’un avec l’autre mais ca peut même se révéler antinomique.
Apres le braqueur dans les bras du monarque, on a un émule en banlieue proche,
encore un petit gars qui rêve de fric, de flingues, de fringues et de jolies pépés
et qui pour cela braque sa prof. Ecris PRESENT ou – ou quoi mon petit, qu’est-ce
que tu vas faire si j’écris ABSENT, tu vas tirer Scarface
?
?
Cette jeunesse qui s’est prise pour héros le Tony Montana ridiculisé
par Brian De Palma fait de la peine – je parle de ce segment-là. Etre
adolescent, c’est au contraire de ce qu’a fait ce jeune homme sans cervelle,
vouloir s’affranchir, rêver, éventuellement se rebeller, bref découvrir la vie,
se découvrir soi avant l’age adulte, tâtonner, certainement pas se soumettre à
l’autorité, par la violence qui plus est. Au-delà du symptôme inquiétant sur l’époque,
il y a de quoi s interroger sur ces petits soldats du capitalisme prêts avant l’heure,
qui reproduisent comme des bulots les scènes de séries policières en se croyant
à L.A. Créteil, bonhomme, Créteil ! Ouvre les yeux garçon ! Et revois
Le Père noël est une ordure !
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