mercredi 31 octobre 2018

Ce que peut enfin nous dire Ségolène



Ce que je peux ENFIN vous dire ! 

Ah ca pour sur on attendait impatiemment que Ségolène quitte son rôle de Reine des Neiges intergalactique pour enfin se mettre à table ! Nous conter l’histoire des bébés Attali Ségolène et François, la répartition des rôles du couple depuis 1981, l’arnaque de la voiture électrique, le dessous des tromperies de François avec Valérie et la conséquence sur sa propre candidature en 2007, l’abandon en rase campagne de l’écotaxe, les photos à la maternité dans Paris Match, ce qu’elle avait avalé le soir de son meeting au Zénith avec sa robe New Age et son one-man-show pas piqué des hannetons, ce qu’il est advenu à ce compagnon si étrange à qui elle avait versé une somme hallucinante pour refaire son site Désirs d’avenir – avec le résultat qu’on a vu. Sans oublier le secret de sa mesure Cocote Minute de faire raccompagner les policières la nuit à domicile par un escadron.

Et tant d’autres petites confidences croustillantes comme des smarties sur papier.

Que nenni, Dame Royal remise ces vulgaires sujets et se recentre en bonne débiteuse de langue de bois bobo sur le double sujet qui la passionne. La défense de la cause des femmes d’une part – violées, excisées, torturées, humiliées, inégalité professionnelle gnagnagna – et défense de la Planète. Rien que ca.

Ségolène Royal a le sens de sa Personne et se drape dans la préservation de son propre écosystème en assurant elle même depuis toujours sa propre promotion. Avec une certaine grandiloquence. La Femme Debout comme elle s’auto qualifie a un rang, elle fut, elle le rappelle à toutes les sauces, la première femme à être présente au second tour des présidentielles en France. Elle omet de dire que le râteau de la Méduse qu’elle s est pris en retour l’a quelque peu vouée ensuite à une succession d’échecs sur la période 2008/2014 qui à la longue ont fait qu’on l’a quelque peu prise en pitié. 

L’indulgence joue en sa faveur, la Dame dure comme le lapin Duracel, à la longue ses arrangements avec la vérité – un secret de fabrication de naissance la concernant – on passe vite dessus, on regarde le numéro, rodé, le style, bouclé sur lui-même, les tailleurs, repassés, la langue, bien trempée, et surtout le sourire, Pepsodent à mort.

La passionaria des Pôles est redevenue tendance, les socialistes, cette race en voie de disparition, lui font des appels du pied pour le scrutin européen, avec elle ils pourraient qui sait gagner un petit sursis et piquer quelques % aux méchants LREM de Macron. 

Vexée comme un pou poitou-charentais d’avoir été larguée comme une vieille chaussette par ce charmant ancien collègue de Bercy qu’elle couvait comme le lait sur le feu, Dame Royal, de retour derrière les micros, ne retient plus ses coups. Halte à l’écologie punitive, répète la madone des gueux aux fins de mois difficile. Ségolène, ou la grande bourgeoise qui accepte de salir ses escarpins en visitant des HLM, caméras aux basques.

Elle peut donc ENFIN nous dire tout, nous dire Je vous ai pardonné, Je vous aime, Ma plus belle histoire d’amour c’est vous et bien d’autres fadaises. Le Royal Tour est de retour ! Ségolène mourra sur scène.


mardi 30 octobre 2018

Tuer du flic ... pour rire !



Un appel à la purge. Lancé sur Twitter et sur SnapChat. Contre les forces de l’ordre. Au mortier, au feu d artificier, à la pierre ou à la grenade. En France. Un appel qui sur la toile se propage. Scandalise à juste titre les forces de l’ordre. Les syndicats policiers immédiatement interpellent Castaner. Pour lutter contre un appel au meurtre. Vu les armes proposées ce n’est pas un appel à la désobéissance mais bien au meurtre.

Le ministre aussitôt porte plainte – logique.

Et l’on découvre soudain que l’auteur de l’appel en question est un jeune isérois – Grenoble – agé de 19 ans. Qu’il vient en personne se livrer dans un commissariat, après avoir posté une vidéo ou il rétropédale, désolé, en disant que c était … une blague.
Le blagueur est donc placé en garde a vue.

Une blague … Non mais c’est une blague ! Un appel au meurtre caractérisé lancé sur des réseaux avec toutes les conséquences que cela peut générer – on est en pleine explosion des violences tout azimuts et le gosse ne trouve rien de mieux à faire que ce genre de blague.
Le gamin, on le voit, a un rapport au réel, pire que déconcertant, inexistant. Le réel, la réalité, la réalité des flics qui se font tirer comme des lapins ou bastonner, le fait de proposer de leur balancer des pierres ou des grenades, tout ceci c’est-à-dire la vie humaine, tout ceci a ses yeux est purement virtuel. Ca n’existe pas. Il n’y a pas de frontière entre le 2.0 et le reste – c’est-à-dire ce dans quoi il ne vit pas.

Le gamin est ce qui s’appelle un irresponsable. Il a 19 ans, c’est-a-dire la majorité plus un an. Pendant 18 ans, celui et celle dont le rôle était de lui apprendre les bases de la vie et de structurer sa colonne vertébrale, qu’ont-ils fait. Ils ont échoué lamentablement à fournir à cet être totalement perdu, jusqu’à être capable de commettre un acte extrêmement dangereux pour ne pas dire explosif, ce dont il avait besoin.

Certains vraiment à mes yeux ne méritent pas d’être parents, et ne devraient pas avoir d’enfants. Ils en sont indignes. Et qu’on n’aille pas leur chercher des excuses, parce que ceci ou cela, que la vie est dure, que monsieur a quitté madame et est au chômage. Tu es parent, tu es parent avant tout le reste. C’est la chair de ta chair. Leur gosse, combien d’années aura t-il besoin pour remonter la pente. 

J’ai regardé sa vidéo, j’ai ressenti une authentique pitié. Ce jeune irresponsable n’est pas responsable de son irresponsabilité mais bien victime. Une victime en garde-a-vue qui va devoir seul remonter la pente sous le feu des caméras. Il a 19 ans. Il part avec une pierre attachée à chaque cheville. Il est plus à plaindre qu’autre chose.


lundi 29 octobre 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Shutter island



1954, au large de Boston. Un bateau vogue dans la brume avec à son bord un homme, flic américain de son état, en train de rendre tout le contenu de son estomac. 

Cet homme, nous le découvrirons plus tard, vomit littéralement son passé. Il fut des armées qui ouvrirent Dachau, et ce qu’il y découvrit le hante et le traumatise. Son épouse, en outre, fut la victime d’un pyromane et mourut dans un incendie.

Pour l’heure il débarque sur Shutter Island, une ile sur laquelle on ne peut accoster et dont on ne peut partir que via ce cargo. Ou est placé un immense asile psychiatrique ou les Etats Unis ont enfermé dans plusieurs blocs – A, B, C, par ordre de dangerosité – les plus grands criminels de leur pays. Auxquels ils font subir un traitement thérapeutique qu’on découvre de plus en plus atroce. Avec – c’est plus que suggéré – la complicité d’anciens criminels nazis exfiltrés par l’état profond américain. En outre, une patiente, Rachel, se serait enfuie. Une patiente internée pour avoir mis à mort ses trois jeunes enfants.

Le cadre, l’asile immense, gothique, labyrinthique, le cadre naturel, les falaises mortelles, les forêts denses, les grillages, le système éclectique protégeant l’asile de la moindre intrusion non autorisée – tout le dispositif du décor réel est un personnage à part entière, un labyrinthe mental proche de l’hôtel du Shining de Kubrick, c’est-à-dire une prison. C’est dans ce cadre que le personnage paranoïaque et schizophrène interprété par Leonardo Di Capprio va se perdre littéralement, et son enquête, vite élucidée mais pas par lui, disparaître au profit d’une autre, o combien plus psychiatrique.

Psychiatrie dont le roman éponyme et le superbe film mis en scène par Martin Scorcese font un portrait absolument terrifiant, qui se réfère à l’Ecole de Boston et aux expérimentations de la CIA et de certains psychiatres, en Amérique du Sud, au Chili par exemple, ou en Argentine. 

La thématique du complot, centrale, est en même temps placée à égalité avec celle de la paranoïa du protagoniste qui a totalement décollé de la réalité au point de se vivre en situation fantasmatique d’enquêteur. On ne sait plus, plus le film avance, ou se situe le réel et la manipulation. Y a –t-il programmation mentale, le personnage principal a t-il perdu complètement la tête après un meurtre tragique dont il fut en quelque sorte victime et en tout cas témoin. Ou est-il sous drogue et manipulé par des fous en blouse blanche …

Les deux psychiatres, génialement interprétés par Ben Kingsley et Max Von Sydow évoquent l’horreur et la barbarie nazie, on les soupçonne de venir de leurs rangs et de procéder sous protectorat américain dans cet asile dont le bloc C, celui des plus dangereux, est on ne peut plus effrayant – l’homme y est à l’état de bête -, des expérimentations aussi épouvantables sur certains de leurs 67 patients que ce que fit un Docteur Mengele sous le IIIème Reich.

Hyper tendu, traversé par des scènes et des personnages et aussi des cauchemars on ne peut plus malsains, Shutter Island, sorte de delirium éveillé dans un décor aussi fascinant qu’effrayant, est comme une prison mentale dont on ne sort pas. Un peu comme les camps de la mort découverts en plein hiver par Di Capprio, ces corps gelés, ces cadavres, ces regards de perdus. 

On plonge ici dans la folie et dans l’horreur humaine, dans le mal à l’état pur, chose qui intéresse au plus haut point ce catholique obsessionnel qu’est le cinéaste de Casino et de Raging bull. L’ile de la folie, Shutter Island, le CA des USA, comme un Guantanamo avant l’heure …


Angela veut rempiler



Bousculée par les élections – son parti a perdu 10 points, l’extrême droite entre au Parlement, l’opposition classique elle aussi boit la tasse -, Angela lâche du lest est promet de laisser la présidence de son parti CDU a un autre. Tout en rempilant pour un 5ème et dernier mandat. 

Va t-on la laisser faire sur ce deuxième registre, pas sur mais ma foi, nous verrons bien. Qu’elle reste en poste ou qu’on la remplace par un clone plus jeune, cela ne changera pas grand chose. Banques et riches actionnaires et patrons seront toujours les maitres et les mieux servis, les inégalités sociales continueront a augmenter, la main d’œuvre cheap des migrants servira qui on sait au détriment de qui on devine, et les conséquences de cette politique désastreuse pour le peuple dans son ensemble continuera à nourrir le parti d’extrême droite, lequel commence tout juste son offensive outre-Rhin.

L’Allemagne, qu’on nous désigne comme le meilleur élève de la classe européenne, ce pays – je parle de sa tête – qui fut à la manœuvre pour asphyxier le peuple grec afin que ses retraités et surtout ses financiers puissent continuer à s’engraisser, est devenu pour qui sait voir au travers des mensonges des Echos et de La Tribune un absolu contre-modèle. Pour les multinationales et les ultra-riches le pays vaut le détour, pour eux et rien que pour eux. Ceux qui aujourd’hui à Berlin et ailleurs bénéficient d’un emploi convenablement rémunéré, d’un appartement confortable et d’un statut social sympathique sans pour autant appartenir aux classes supérieures feraient bien de se méfier. Telles les classes moyennes et les citadins de la moyenne bourgeoisie en France avec la politique Macron, ils sont les prochaines cibles de la ligne Merkel, au fond une simple fondée de pouvoir tout a fait obéissante de ses financeurs bien compris. Les pauvres ayant été tondus, passons à l’échelon supérieur, il faut bien se servir dans une poche pour nourrir un sommet qui jamais ne se sent rassasié. 

En Allemagne, l’appétit des voraces tout au sommet est hallucinant. Ces chacals, les patrons de Mercedez et tous les autres, regardez leurs dividendes, posez-vous la question de l’euro, cette monnaie de singe qui ne bénéficie qu’aux patrons allemands en Europe et fait plier tous les autres, ailleurs qu’en Allemagne mais aussi intra-muros. Leurs exportations sont boostées par la monnaie au détriment des nôtres. Ce n’est pas le meilleur élève, c’est juste le chouchou et cela depuis Maastrich, le plus avantagé par le système. Et il s’engraisse à se faire exploser le ventre.

Merkel ou pas Merkel, The is no alternative, le mantra de Maggy Thatcher marche toujours. Les partis nationalistes, ceux qu’on appelle les vilains nazis, sont financés par Israël et les anglo-saxons, ils appartiennent à la caste des nationaux sionistes promue par Jacques Attali en personne. Un parti nationaliste payé et dirigé depuis l’étranger – autant dire que si jamais ils étaient au pouvoir, du changement sur le cœur du dispositif, il faut être militant pour le croire. Enfermés dans le bocal, les électeurs allemands. Comme nous et comme tous les autres. 


samedi 27 octobre 2018

Brésil au bord du gouffre !



Nous y sommes presque, le Brésil, le plus grand pays d'Amérique Latine, est sur le point d'élire Bolsonaro, son Trump maison, un infect populiste dans le pire sens du terme, raciste, misogyne, homophobe, un type vulgaire et éructant. La honte absolue ! Mais pire que ce qui précède, en l'élisant, le Brésil se donne à un représentant de cette nouvelle caste de marionnettes de l'oligarchie que Jacques Attali promeut en personne, à savoir les nationaux-sionistes. En d'autres termes, de faux patriotes servant les intérêts économiques et géostratégiques de deux états étrangers, à savoir Israël et les Etats Unis d'Amérique. En clair, l'oligarchie anglo-saxonne et les banksters.

Le Brésil s'apprête donc à quitter le giron des BRICS. Apres le Paraguay, la Colombie, le Pérou, un de plus dans l'escarcelle de la Maison Rothschild et de leurs amis les Rockefeller ! Le bloc d'en face, celui qui vante le multilatéralisme, perd des points, par juges interposés – quand ce ne sont pas des révolutions oranges ou des printemps arabes manipulés et la main invisible de George Soros. Il perd des alliés aussi vite qu’il gagne des parts de marché sur le plan économique. Car la montée de la Chine et de la Russie, évidentes en économie, doit faire face à des séries d'attaques lancées par-en-dessous contre des partenaires ou des pays limitrophes – Ukraine …- ainsi que par une série d'agressions militaires ou diplomatiques – le retrait unilatéral du Traité FNI sur la maitrise de la prolifération nucléaire par les USA.

Les russes l'ont dit, ils se préparent à la guerre tandis que les USA la préparent. La nuance lexicale est de taille, l'un est en défensive et l'autre en attaque. Le clown brésilien s'inscrit dans cet équilibre qui bascule, on est face à un échiquier, chaque pion compte, et on compte ses pions.

Les brésiliens peuvent d'ores et déjà s'ils élisent ce guignol archi-toxique dire adieu et à toutes leurs spécificités et à la singulière voix de leur grand pays. Ils vont dans un proche avenir les regretter, ces dirigeants prétendument malhonnêtes, destitués et/ou mis derrière les barreaux par des juges corrompus. La manipulation de l'opinion, une science qui devient de plus en plus exacte et qui marche a à peu près à tous les coups !


jeudi 25 octobre 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - The Ghost writer



Il – le personnage principal joué par Ewan McGregor n'a pas de nom, ce qui n'est aucunement un hasard vu son métier – est un ghost writer, un écrivain fantôme, c'est-à-dire un nègre, soit pour le système à la fois un écrivain raté et un non être n’ayant qu’une fonction et devant ainsi rester dans l'ombre. 

Cet écrivain fantôme va être embauché au cours d'un rituel de recrutement ou il parviendra en un tour de main à retourner le jury en sa faveur afin de remplacer au pied levé un premier nègre, un premier anonyme, mort non pas à la tache mais noyé à proximité de la demeure de celui dont il devait écrire les mémoires.

Le sujet, l'être central non du film, mais selon les normes sociétales, c'est le supposé auteur soit le sujet du livre biographique, à savoir un ancien premier ministre britannique, entre Tony Blair et Ronald Reagan, superbement interprété par Pierce Brosnan. Adam Lang est un personnage public qui passe sa vie dans les jets, sur les écrans de télévision, en représentation permanente ou en transit donc, y compris dans sa plus grande intimité. Sa propriété, moderne et minimaliste, posée en bordure de mer, fait penser par l'importance du verre à ce concept de transparence que l'on agite pour cacher ce qu’on a envie de cacher. L'homme public est donc un acteur, ainsi qu’il le contera à son nègre, un homme à la base absolument dénué de toute conviction ou idée politique, sorti de l'anonymat par une épouse aussi cérébrale que frustrée, et qui va le transformer en bête politique.

On est donc face à un mutant, une image, un faussaire, un acteur, créé de toute pièce, et qu’un nègre sans nom va avoir pour mission d'incarner. C'est-à-dire fabriquer de toute pièce en utilisant le vecteur émotionnel – la touche spéciale du personnage de Mc Gregor – un artefact, un faux. Le non-être crée donc un non-être prétendant au vrai, construit avec des anecdotes plus ou moins superficielles un être à partir d'une coquille vide. En cela il imite le métier de son sujet. Puis il va au gré des circonstances, par une succession de hasards drolatiques, être parallèlement conduit à découvrir au travers d'un scandale révélé et d'une menace de la Cour Pénale Internationale la vérité qui se terre sous le masque de la respectabilité.

Dilemme splendide pour cet écrivain fantôme non existant aux yeux du monde que de devenir à ses propres yeux un auteur, c'est-à-dire à partir d'un engagement au sein d'une quête de vérité prendre le chemin rigoureusement inverse de son métier, là ou il lui est imposé par des successions de documents juridiques une absolue confidentialité. Rupture du contrat il y aura dans les faits, c'est-à-dire affranchissement.

Le scénario, adapté d'un roman mais co-écrit par Roman Polanski, se réfère par allusions aux affaires mêmes du cinéaste, alors retenu de force en Suisse pour son propre dossier d'accusation de viol et placé deux mois sous les barreaux avant une libération conditionnelle. L'image du suspect, les accusations du tribunal médiatique, le vrai-faux, tous les thèmes y sont effleurés un à un sans que cela n'impacte sur l'hyper efficacité de ce grand film, un des meilleurs de son auteur, hitchcockien en diable.



mercredi 24 octobre 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - La dolce vita



Marcello Mastroianni, chroniqueur mondain dans un journal à grand tirage, aussi perdu que désoeuvré et abandonné de ceux qu’il aime un peu, erre, se perd, vagabonde dans une Rome légère, aristocratie et haute bourgeoisie, entre cafés chics, cocktails, réceptions un rien snobs, tournages de film et autres évènements mondains. 

Dolce Vita, douce vie que cette vie aussi superficielle que teintée de manques et de mélancolie, ou le trivial côtoie le sacré, ou s'égarent jusqu’au petit matin des noctambules sans but, ou l'on drague sans vraiment désirer, et ou apparaît, dans la fontaine de Trevi, une vestale, une star, une madone, une femme mythique, Sylvia, alias la sculpturale Anita Ekberg.

Film du renouveau et de la maturité couronné par une inattendue Palme d'Or à Cannes, La dolce Vita est pour Federico Fellini le film du renouveau, celui qui lui a fait abandonner le néo-réalisme italien cher à sa génération pour un style o combien plus original et personnel. Dans un noir et blanc somptueux, sous les sublimes compositions de Nino Rota, l'immense cinéaste de Rimini filme Rome, ville des passions et des indolences, ville ou l'on croit autant qu’on ne croit en rien, un monde en déliquescence, noyant son vide existentiel dans des distractions adolescentes infinies. 

L'errance bohème du héros, sans but, sinon que de remplir à satiété son propre vide, nous conduit sous de magnifiques travellings dans tous les recoins d'une capitale sans doute jamais aussi bien filmée. Le monde de la Dolce Vita, celui du charme pas très discret de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie romaines, est un monde sans fond, se regardant vivre et tourner à l'infini sur lui-même. Jouant sur la poésie, le décalage, teinté de regrets, de gouttes d'une tristesse diffuse, le film, ample, assumant sa durée, fait se succéder des scènes d’anthologie si nombreuses qu’on a parfois l'impression de rêver éveillé aux cotés de Mastroianni cette vie sans contenu, et de le faire avec une légèreté toute singulière. 

Fellini n'est pas homme à s'appesantir, il glisse sur les êtres et sur les choses, les mots qu’il place dans la bouche de ses personnages n'ont le plus souvent guère de sens. Fellini, homme de cirque, filme un cirque, celui de la comédie humaine, avec tendresse, chaleur et humour parfois rosse. Les travers, les ridicules, il les épingle mais sans jamais se montrer dur, il reste un humaniste, un enfant qui regarde ce drôle de monde, les yeux écarquillés, un peu surpris, et amusé.


Macron et les contrats saoudiens



Interrogé lors d'une visite au salon de l'Industrie Navale de Défense Euronaval au Bourget, le Président Emmanuel Macron a refusé de s'exprimer sur une possible suspension de la vente d'armes par la France a l'Arabie Saoudite, à la suite de l'affaire autour du crime sur la personne de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien exilé aux Etats Unis du Washington Post. Les affaires étant les affaires, le monarque de l'Elysée a refusé de sortir le missel bienpensant de ses collègues allemands, lesquels ont tiré un trait sur la livraison de 400 millions d'euros d'armes à Ryad.

Aussitôt toute la toile tombe à bras raccourcis sur Macron, lui rappelant le deux poids deux mesures de l'affaire Skripal et ses bombardements du premier semestre sur Damas sur la foi de quelques photographies d'enfants prétendument gazés. Il est vrai que là, le petit monarque de la maison Rothschild avait été plus téméraire.

Sauf que nos chatouilleurs de la marionnette Macron omettent de préciser que l'affaire de ce journaliste et donc les accusations émises contre Ryad n'en sont à ce jour qu’au stade de forts soupçons. Que le procès n'a pas eu lieu. Que les preuves accumulées, disons plutôt les faits concordants qui sont tellement criants, nombreux et énormes – il n'y a qu’à se ramasser pour trouver moult signatures saoudiennes sur la scène de crime, on peut aussi se poser la question, ma foi les saoudiens sont-ils vraiment si nuls – que voir un coup monté n'est pas idiot. Et qu’en conséquence ces campagnes médiatiques mettant toutes MBS sur le banc des accusés ne sont rien d'autre que de la propagande.

D'autant que le crime, le seul qui soit avéré, de Ryad, commis avec la complicité des patrons des médias français, tous marchands d'armes, ce n'est pas celui du journaliste – une victime et une seule – mais celui intenté depuis trois ans contre le peuple yéménite – là, on peut parler de dizaines de milliers de victimes, de crimes contre l'humanité et de preuves irréfutables.

Sauf que le Yémen pour les finances de nos grands groupes est une excellente chose. Grands groupes qui bien entendu répondront présents au Davos du Désert qu’organise tout prochainement le prince saoudien. Les contrats de Néom – 500  milliards d investissement, le plus gros chantier mondial actuel, business is business – ca c'est immanquable.

Donc nous eûmes comme toujours un pas de deux à la sauce jésuite. Le Drian hier qui accuse Ryad et punit Bruno Lemaire de Davos du Désert. Macron ce jour qui sort Soupline et adoucit les angles. Donc pas d'annulation des contrats, circulez, y'a rien à voir.

Son clone canadien Trudeau vient de faire à peu près les mêmes contorsions avec son style bien à lui de Ken AB Production, en s'appuyant sur les pénalités énormes liées à une annulation des contrats. Le petit Macron local sort l'argument Bonne du Curé, j'voudrais ben mais j'peux point, oin oin oin.

Bref la comédie des grands bourgeois choqués va laisser place à la seule chose qui compte, le business !

 

mardi 23 octobre 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Fargo



Écrasé de dettes, Jerry Lundegaard, modeste vendeur de voitures à Minneapolis, se met en cheville avec deux petits malfrats qui doivent enlever sa femme, Jean. Jerry espère récupérer la majeure partie de la rançon d’un million de dollars que son cupide et richissime beau-père ne manquera pas de verser pour récupérer sa fille. Seulement les deux ravisseurs abattent un policier et deux témoins gênants. L’enquête est confiée au chef de la police, Marge Gunderson, enceinte, dont c’est la première affaire criminelle.

Sixième réalisation des frères Ethan et Nathan Cohen, Fargo constitue une de leurs plus grandes réussites, un polar complètement unique et décalé, situé l'hiver, dans leur Minnesota natal, ainsi que dans le Dakota voisin. Entre le film noir à la Sang pour Sang alias Blood simple – leur premier film, une réussite éclatante – et la comédie absurde avec des personnages burlesques – Arizona Junior ou The Big Lebowski -, ce film construit à base essentiellement de longs plans fixes inscrivant sur pellicule la somptueuse nature couverte de neige comprend des ingrédients incroyablement bien agencés – le scénario est génial, tous les acteurs au meilleur de leur forme, à commencer par Frances Mac Dorman, dont la prestation sera couronnée d'un oscar, et la mise en scène, récompensée à Cannes, est la marque de grands. En outre, Fargo porte dans chaque plan la marque stylistique de ses réalisateurs, parmi les meilleurs exerçant aux Etats Unis depuis plus de trente ans.

Le contraste entre les bonnes manières et l'ultra violence, la paisible nature et les ames tourmentées, la vie calme et le crime sanglant, l'extrême lenteur de cervelles intellectuellement avachies voire gelées par l'hiver sans fin des consciences et le bon sens chevillé au corps de cette femme policier aussi perspicace que tatillonne créée un univers narratif assez unique. On hésite entre le film d'horreur et le cartoon à la Tex Avery, le couple de tueurs est comme un Tom and Jerry du film noir, burlesques, débiles, maladroits, gaffeurs. 

Tout part à partir d'une extrême mauvaise idée vers l'absurde, le crime paraitrait presque comique dans sa dimension atroce. Rien n'est épargné de la violence, mais celle-ci, comme retenue par le gel et la température glaciale, ne fait presque pas peur, les mouvements sont comme contenus avant de se déchainer, les répliques parfois bafouillées, les victimes et les bourreaux se confondent presque, devenant de tout petits points sur l'étendue de neige à perte de vue. Absurdité de la condition humaine, êtres perdus à jamais dans l'immensité de l'hiver.