C’était
le 17 juillet de cet an 1429 après la mort puis la résurrection de notre
Sauveur Jésus Christ, c’était un jour béni d’entre tous, un jour de liesse, un
jour ou le soleil haut dans les cieux brillait, ou les foules, soudain sorties
des quatre coins du Royaume, s’étaient en direction de cette Cathédrale de
Reims assemblées, tel un troupeau d’ames en paix avec Notre Seigneur le Tout
Puissant, après des années d obscurité et d obscurantisme. C’était jour de
sacre, jour de gloire, jour ou résonnaient les trompettes de l’Eternel sur sa
fille ainée, en cette ville bénie d’entre toutes.
Là, sur le terre-plein, sur l’immense place faisant
face à l’immense cathédrale dont les tours
montaient en direction des cieux, une clameur, bouleversante, ravageuse, s’éleva,
des cris d’allégresse, des rires en cascade, des hourras et des bravos, tandis
que, sortant de la calèche royale, le dauphin, notre dauphin, Charles l’encore
dauphin foulait le pavé de ses souliers, prêt, enfin, à son sacre, à
ce sacre du Royaume de France, ce pays de Dieu enfin réuni tandis qu’en son
sein des hordes ennemies sommeillaient encore, incapables d’avoir pu arrêter
l’inéluctable victoire de la Lumière sur les Ombres.
Et,
me tenant non loin, je le vis, je plongeai mon regard en le sien, et il me
reconnut aussitôt, et me fit signe de le suivre à
quelques pas seulement, pénétrer la cathédrale, passer sous le dôme, franchir
l’immense portail, me signer, poser genou à
terre, recevoir l’offrande de l’eau bénite disposée en quelques gouttes sur mon
front, jusqu’à le faire luire.
Je
me sentis alors soulevée de bonheur et de liesse, en moi chantaient les
vestales du Paradis Terrestre. Ici, sous la nef, s’étaient rassemblés,
endimanchés sous des parures d’or, les nobles, les prélats, les qui comptaient,
les qui avaient pris leurs distances avant que de revenir un à un. Et tous les regards convergeaient sur notre
Sire, marchant en direction de l’autel, le pas droit et le regard pénétré. Fier
que de porter enfin la couronne au nom de notre Seigneur Dieu Tout Puissant.
La
cérémonie, enchanteresse, nous laissa tous éblouis, comme un réveil, une
résurrection après des années de deuil, enfin, enfin réunis, enfin unis, enfin,
oui !
Je
vis l’archevêque poser la couronne sur le front royal, mon Sire abaisser respectueusement
sa nuque, accueillir le poids de la couronne, puis redresser lentement le cou,
se retourner vers ses sujets, soulever lentement ses longs bras, et se laisser
pénétrer par l’immense rumeur de joie qui de tous les bancs s’éleva.
Il
fut sacré Roi de France, Charles VII, le septième du nom.
C’était
le 17 juillet de cet an 1429 après la mort puis la résurrection de notre
Sauveur Jésus Christ, c’était un jour béni d’entre tous, un jour de liesse.
Un
jour ou le soleil haut dans les cieux brillait …