Pfff
ces fans de foot mais quel cauchemar, des semaines que je mets plus le nez
dehors ! En plus il fait d'un chaud, vont encore faire mourir des gens de
mon age avec ces températures, obligé d'avaler trois litres d'eau par jour sans
compter le reste. Tête-à-tête avec le chien, en bonnes copines, depuis des
lustres, je le sors dans la cour, je ramasse la petite crotte et on
remonte !
Meme
les potes la j'ai plus le cœur à ca, je vois bien que
je les embête à tirer la tronche et à parler de moi, j'ai ma petite dignité
alors je leur ai pas imposé ca, sur fesse bouque je mets que des trucs drôles
ou censés l'être, je dévore Twin Peaks la saison 3, j'écoute quelques opéras
sur Mezzo. Voilà ma vie, passionnant pas vrai !
Mon
œuvre – bah, presque fini, encore une œuvre musicale et sur ce plan aussi je
tire ma révérence. De toutes façons je partirai sur la pointe des pieds sans prévenir,
dans mon sommeil j'espère, dans ce grand appartement blanc ou je me sens comme
enterré chez moi dans du coton.
Difficile
de pas penser à eux, d'oublier le
drame, de me souvenir de ce trou, de tourner la page. Lorsqu’ils étaient en vie
je passais ma vie à me plaindre qu’ils m
empêchaient de respirer. Et à peine morts voilà que je découvre que vivre sans eux n'a
pas de sens, n'en a plus. Au fond quelle plus belle définition de l'insignifiance.
Je
suis peu de choses, un petit chose, un petit vieux, ou une petite vieille, à vous de choisir. Vous pouvez parler de
moi au féminin, ca ne me dérange pas. J'assume mon coté grande dame décatie exilée
dans le centre de Paris, je ne suis pas folle vous savez, pas queer, un peu cuir
certes, mais pas du genre à conter par le menu …
Ah j'ai eu ca pour dire ma vie, un peu coquin, polisson, au fond ca ne faisait
de mal à personne.
Je
vois les copains – plus jeunes, bien plus pour certains, que moi – c'est leur
tour, ils ont leurs vies, leurs joies et leurs chagrins. Ca m'avait ému, cette séance
à la librairie pour la
réédition du 1er tome, ces quelques jeunes et un peu moins jeunes
qui avaient fait cet effort de venir, d'acheter le livre et de se le faire dédicacer.
C'était un beau moment, c'était si gentil de leur part que de s'intéresser à un être aussi transparent que moi, me
dire je vais te lire ou me le faire comprendre. Oui c'était beau, à me faire
monter les larmes.
Posthume,
oui. Je me survis, je suis posthume.
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