La
femme marche sur le sable, chevelure blonde au vent, le long de l'océan. Au
loin son chien court, s'éloigne, revient. Des promeneurs en couple, quelques
uns. Là-bas, une femme âgée, de dos, regarde l'horizon.
Elle
prend l'appareil et saisit l'instant.
Ces
longues promenades solitaires quotidiennes, c'est de là qu’elle tire l'inspiration.
Les images, les mélopées sonores, les envolées qu’elle leur ramène à eux depuis
sa retraite paisible. Elle a besoin, un besoin viscéral, de cet isolement,
celui des artistes authentiques, qui ont mille dons. Car elle sait peindre
aussi, et tant d'autres choses encore.
Ils
l'ont intronisée reine des platines, grande prêtresse des nuits parisiennes ou
l'on s'abandonne jusqu’au petit matin dans la liesse et dans le son, celui qui
perce le réel et le fait décoller. Avec elle, avec sa musique, ils s'envolent
quelques heures, une fois tous les trois mois, l'absence de sens en trouve un.
Maman
a concocté ca, une fois encore, pour eux. Elle clôturera une nouvelle fois la soirée,
la fera s'échouer telle une vague immense de sons colorés et rythmes, fera
monter et descendre le ressac jusqu’au climax. Face à eux, elle exultera,
sourires aux lèvres, de les voir tous unis s'envoler.
Maman
est poétesse, poétesse des sons, des lumières, des ombres, des images, des mélodies
et des fréquences. Elle a le doigt sur la fusée, celle qui t'envoie dans les Etoiles.
Ses mets, elle les prépare soigneusement, face à l'océan, s'imaginant dans un
petit combi parcourir avec son chien les routes de France. Ne plus habiter nulle
part. Faire de la Terre sa maison.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire