mercredi 11 juillet 2018

Wendy et les enfants perdus - Le clic du photographe



Marre de cette boite, marre de ce job, marre de ce job, marre de chez marre ! Je bosse trop, je sors trop, je bois trop, je râle trop, j’en peux plus de cette vie, toujours pareil, toujours le même chemin tous les jours, à part un bon concert et quelques échappées outre manche, des années que je tourne et retourne en rond. Et les années qui passent, et à part refaire mon CV tous les deux ans, et passer des soirées entières accoudé au bar à refaire le monde et à me lamenter – rien ne bouge.

Les séances avec le psy – je crois que je vais arrêter, ca mène nulle part, rien qu’à des questions sans réponses, plus ca va plus j’ai l impression que j’y retourne pour m’illusionner sur le fait que ca va me conduire quelque part, à quitter ce pays, cette ville, ces gens que j’aime mais qui ne me comprennent pas ou qui un à un me mettent à distance parce que j’ai piqué une gueulante, pas forcément justifiée, mais c’est comme ca, la rage parfois a besoin de sortir, ya que l’appareil qui fait que du dedans je sens une respiration, le truc me prend, je sens la paix me gagner, je suis tous pores de peau tendu vers l’objectif, vers ce petit rien à saisir. Ce petit rien qui est tout.

Je sais que c’est là ma voie. Mais comment … Ca … Oui je sais, rejeté par les tiens, comment tu veux, on te crache à la gueule, une main se tend, te tient, te lâche, à nouveau abandonné, et puis ca recommence, en fait ca se répète et moi je bouge pas, j’ai le doigt sur le clic et mon cœur me dit c’est CA alors CLIC.

Je rêve – ca oui – je rêve, d’exposer, de publier, de faire connaître mon travail, les gens me disent c’est magnifique ce que tu fais, oui sans doute, c’est la seule chose de bien, de vraiment bien, que je fais dans ma vie, oui, ca je peux être fier, enfin, content, mais je sais que je peux, que je dois faire mieux, suffit juste que je me bouge le cul, sauf que c’est pas mon fort le saut dans le vide, à 40 piges moins simple qu’à 30, me suis un peu encrouté, un peu trop imbibé.

Parfois, envie de pleurer, alors je laisse couler, et puis ca se calme. Préfère pas trop penser à demain, encore moins à hier, je vois pas clair, moi ya que l’instant, l’instant juste, celui ou j’appuie sur le clic, celui de la photo. Ma vie – une succession de clichés, de lumières et d’ombres, saisies, extirpées du quotidien, instants de grâce sortis de moi, exposés, comme ca, à la face d’un monde qui ne me comprend pas …




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