Gros, très gros malaise, et pas depuis hier, dans les forces
de police. Un rappport des sénateurs Francois Grosdidier et Michel Boutan et remis ce 3 juillet
2018 vient de jeter un pavé dans une mare que moult syndicats policiers nourrissaient de leurs
remontées de terrain. L'extrême difficulté à recruter – c'est-à-dire à attirer des candidats – du Ministère de l'Intérieur a occasionné une campagne de 1 million d'euros.
Depuis les attentats de 2015, on assiste, dans la police,
à une explosion
d'un authentique
malaise. Suicides, démissions en cascade, surendettement, attaques voire attentats dont ils
sont la cible, dégradations des conditions de travail, vie familiale de plus en plus
compliquée – les Noel et réveillons en famille pour les forces de l'ordre c est de l'ordre de l'exception. Sans compter, avec les instructions
qui leur sont données, de plus en plus violentes et discriminatoires, une image dégradée dans l'opinion. Bref, le métier, d'attractif, est devenu un
repoussoir.
Un pays qui se coupe de ceux dont le métier est de les protéger, une police à qui les puissants demandent de se
retourner de plus en plus contre le peuple qui manifeste et s'exprime, une hiérarchie hautaine et sourde aux
revendications les plus élémentaires, et avec ca des introductions par en dessous ici et là de milices privées, étrangères pour certaines, se mêlant aux forces régulières et à qui on donne d'autres consignes, plus violentes, dont les effets sont attribués aux précédents. Il y a un divorce envers et
en dedans, le képi n'est plus respecté, n'est plus regardé et considéré comme respectable, l'homme ou la femme qui porte l'uniforme en vient parfois à une forme de honte, manque de
considération, surdité à sa condition, rétrécissements des moyens, coupures avec des pans entiers de la
population, du peuple, dont ces fonctionnaires font évidemment partie.
Gerard Collomb, l'homme, comme Sarkozy ou Valls avant lui, fait ce qu'il sait le mieux faire, de la
communication. On est en train depuis dix ans de créer les conditions qui conduisent à ce constat, on casse la police,
on la met sous pression, on lui impose une logique de comptables, on lui coupe
les vivres, on l'encense pour la forme, on la délaisse, les ordres viennent d'en haut, qu'ils se démerdent sur le terrain. En outre,
on lui intime l'ordre de l'exemplarité comme à tout fonctionnaire de quelque ordre que ce soit, et on lui fait
porter 70% des sanctions à lui, contrairement aux autres envers lesquels on fait preuve de clémence, pour ne pas dire plus
parfois.
Sous l'ancien régime, avec quelques exceptions sous Louis XV, la police
était avec le
peuple, telle était la volonté du Roi. Un riche négociant augmentait trop le prix de la farine, la royauté lui dépêchait la maréchaussée et le bougre devait rentrer dans le rang. De nos jours la police du
fait de ce qu'est notre Etat est de fait à la solde de l'oligarchie. Contre son gré, contre ses convictions. Ca doit
etre dur, vraiment dur pour eux, ces hommes habillés comme des Robocop à qui on intime l'ordre de casser du jeune ou du gréviste, de charger, de torgnoler.
Comme partout certains sadiques doivent surement prendre leur pied, mais c'est une minorité, et puis qui sait si ce ne sont
pas des policiers mais des miliciens privés, allez demander son badge à un flic pendant une manif, vous.
Les 10 000 postes, vous verrez, Collomb il les
trouvera pas. Pas grave, l'Eurogendfor – la police de l'Union Européenne, celle qui a le droit d'intervenir ou qu'elle veut et qui des qu'elle est sur place annexe l'espace ou elle travaille aux lois
nationales, vérifiez, c'est devenu légal – est en train, elle, de monter en nombre. Ca porte un nom, ca s'appelle un transfert de compétences. C'est simplement tu aux peuples, et
y voir comme un lien sournois avec les multiples dégradations internes à la Police n'est peut-etre pas complètement stupide …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire