Biberonnés à la téléréalite, ces jeunes pas si jeunes sont l'exact reflet
non de leur époque et de leur age, mais des caricatures de
ceux-ci manipulés par les plus roués de leurs ainés.
Balancés ainsi que toute leur génération dans le surconsumérisme et l'exhibition forcenée, cette sous caste complaisante et peteuse de la
jeunesse contemporaine n'en finit pas de se complaire et de se perdre en
troupeau dans la norme de l'avoir et du paraitre en prétendant que sa branchitude sonne le là de l'originalité.
Profondément conformiste au point de tomber systématiquement dans tous les panneaux de l'élite, cette
pseudo jeunesse apatride n'aime rien tant qu'aligner les
gouts et les poncifs du grand nombre, aller à la soirée branchée du moment, s'habiller et se faire tatouer comme le voisin, se looker
comme les bouffons de leur age à la télé, aduler Beyonce, se la jouer star à deux balles de bloc d'immeuble et
de carré VIP.
Rêvant d'un poste bien payé dans une grosse boite internationale à la con possédée par de vieux actionnaires répugnants d'avarice, elle s'en va à Singapour, Berlin, Miami, Toronto et Hong Kong s'expatrier,
retrouver d'autres clones dans son genre, manger local dans des restos pour snobinards
et finir ses soirées devant sa série télé.
Adeptes du tourisme sportif pratiqué à vingt, ces photocopies sur pattes promotrices du
United Colors of Save My Planet mangent bio, dansent électro, baisent avec capote, se marient se trompent
se séparent s'en rachètent une autre tranche.
Lecteurs de magazines sur papier glacé avec davantage de pubs que d'articles et
des tas de pages à colorier, viscéralement incultes dès qu'on creuse un peu, ces surdiplomés du dimanche parlent entre eux un jargon fait d'onomatopées et de jurons matinés de jeux de mots piqués aux comiques Canal Plus. Ils connaissent par coeur
n'importe quel sketch de Florence Foresti, hurlent de rire avec Gad
Elmaleh tout en méconnaissant jusqu'à l'existence de
Raymond Devos. Le guide du routard leur tient lieu de littérature et les blockbusters d Hollywood de références cinématographiques
suprêmes. Kiffeurs de running, ils pétaradent dans le surplace avec une constance d'horloger et
se niquent les genoux en Nike en faisant la pub de leurs semelles.
Désespérement bruyants en meute mais mutiques en face-à-face – ces walkind dead agés de 27 ans n'ont strictement rien à dire sur rien, et ils le sentent, le bruit leur
sert de langage et le nombre de thérapie-, ces jeunes vieux dont on imagine déjà la tronche à l'age de la
retraite sont telle une ancre qui visse une société à la rive de la non-existence absolue, cette vie qu'ils vivent ne
ressemblant à rien d'autre qu'à son simulacre dans le bocal, là ou on enferme les candidats viande-à-pub dans un loft de carton pate sans jamais les rétribuer.
Que c'est bien écrit !
RépondreSupprimerBravo.
J'adore.