Donc
le réseau dit social. Facebook. Les origines. Les fondations. Qui quand
comment. Zuckerberg – jeune, alors étudiant en fac de riches, inventant un
moyen de … mettre du lien au sein des étudiants. Un petit réseau local de rien
du tout, qu’il parviendra en rencontrant deux frères ayant quelque peu créé
bien mieux que lui, et en dérobant leurs inventions, et en achetant leur
silence par avocats interposés, à faire fructifier.
Le
film de David Fincher expose l'arnaque inhérente à la création des grandes fortunes
de ceux que Forbes et Time adulent et encensent. Tous des voleurs, tous des lâches,
tous des exploiteurs de la naïveté de proches. Tous des as de la promo et du
marketing, des qui jouent en orfèvres avec un système qu’ils maitrisent, dont
ils maitrisent les règles tant financières que juridiques. Des qui au fond ne créent
pas grand chose et construisent un empire sur un amas de trahisons successives.
The social network met la matrice à
plat, en dévoile les rouages, désosse ses pseudos créateurs, rend justice aux
victimes de leur rapacité. L'air de rien au fil d'une intrigue gorgée de scènes
cultes. La montée en puissance devient suspens, sur le bas coté de plus en plus
de cadavres pour que le monstre Facebook et son dirigeant avec grimpent sur les
cimes de la bourse. Dans ses filets une humanité sans repères autres qu’un
attrait envers le superficiel.
La
leçon – magistrale – aura lieu dans un restaurant banal, autour d'une table.
Elle fut l'amie, la maitresse, la seule qui connaisse bien son intimité à lui
qui la dissimule à tout le monde en se croyant malin, jusqu’à lui-même, lui, ce
Mark qui se confond avec ses méfaits et les cache sous le vocable de réussite
tant prisée par une société vide. Elle lui fait une leçon. Une leçon de vie.
Une leçon sur l'honneur, sur la dignité, sur la grandeur d'ame, sur l'authenticité.
En quelques dix minutes elle le remet – et Fincher et nous avec- à sa juste
place, un ado attardé, sans fond, sans éthique, sans courage. Elle met à terre à
table le nain tant vanté, le petit vantard péteux. Et lui, il baisse les yeux,
balbutie, fait littéralement devant elle dans son froc. Il ne trouve rien à
dire. Il n'y a rien à dire, on est là dans l'intimité, la seule, la leur, la
sienne. Il a honte, il tremble, il rougit. Il paiera l'addition.
Elle,
cette jeune femme, cette séquence magistrale, c'est le coup de pied de l'âne, c
est la revanche de l'humain sur le réseau, c'est la parole de la dignité contre
la parole mensongère. C'est l'occasion, la seule, parce qu’il s'en entendra
dire sans broncher des horreurs sur son comportement d'enfant amoral par ses
anciens amis, par son ancien associé. C'est la seule fois ou quelqu'un, en l'occurrence
une jeune femme qui l'aimait et qu’il ne sut aimer, lui dira son fait et que
cela le fera rougir, que ca lui coupera la chique, là, à cette table, pas de témoins,
pas d'avocat, pas de juriste, pas de porte serviette pour défendre l'indéfendable.
Le roitelet sans père et sans repères est à nu et il patauge dans le grotesque
et le dérisoire. Un sale gosse de riche qui se fait moucher par une jeune femme
de vingt ans digne, aimante et sincère.
Ce
réseau social dit Fincher est l'inverse des relations humaines basées sur la
franchise et sur l'éthique. Ces petits geek écervelés se planquent derrière des
écrans et des formules et des calculs mais ce ne sont que des gosses, juste
bons à claquer en plein milieu du repas. Des prétentieux bons à gifler, rien d'autre.
Des lâches et des voleurs.
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