Voici
peu de temps encore, l'acteur Norman Maine était au sommet de sa gloire. Puis
il a sombré dans l'alcool et, depuis, sa carrière s'enlise. Un soir, il se
présente, complètement saoul, à un gala. Esther Blodgett, une jeune chanteuse
inconnue, le sauve in extremis du ridicule. Norman s'attache à elle et,
convaincu de son talent, décide d'en faire une vedette. Profitant de sa
renommée et de ses contacts personnels, il introduit la jeune femme dans le
milieu du cinéma. Très vite, Esther connaît la célébrité. Couronnement de ses
efforts et de son talent, elle remporte un oscar. Parallèlement, elle s'éprend
de Maine et finit par l'épouser. Mais celui-ci continue à s'adonner à la
boisson. Esther confie à une amie qu'elle envisage de renoncer à sa carrière pour
soutenir son mari...
Comédie
ou tragédie musicale, c'est selon. Ce remake d'un film de 1937 par le grand
George Cukor – avant un médiocre remake en 1976 avec Barbra Streisand – est la quintessence
du musical et le rôle le plus fort de Judy Garland, dont la vie épouse certains
ressorts de l'intrigue.
Deux
Etoiles, une qui monte et l'autre qui descend, grandeur et décadence des célébrités,
ou le miroir aux alouettes d'Hollywood sur fond de romance. Des la première scène,
chantée et dansée, le ton est donné. Mason, célèbre, s'enivre en coulisses,
fait irruption sur scène, met en danger le numéro de la débutante Judy, elle
parvient à sauver et l'homme et le show. Puis il la rattrapera en coulisses et
l'histoire de cet amour impossible ou le succès grandissant de l'un vampirisera
le déclin de l autre donnera le la.
Peu
de numéros musicaux sur ces trois heures éblouissantes où surnagent les
couleurs fortes, mais inoubliables. The
man that got away, le soir, avec l'orchestre de jazz, Judy debout dos au
piano et Mason en blanc, époustouflé. Le très long solo de Garland d'au moins
un quart d'heure, qui avait été coupé au montage lors de la première sortie.
Quelques autres …
Choc
de solitudes d'êtres rêvant de gloires et dépendantes de la reconnaissance du
public, tel est le produit de ce système hollywoodien qui dans l'Amérique de l'après-guerre
triomphe sur la scène internationale. Entre l'image et la réalité parfois un
gouffre, les stars sont sous contrats des grands studios, lesquels les
branchent puis les débranchent, avec cynisme et intérêt. Etre et produit, la
star ne porte jamais son véritable nom, et ainsi renommée devient quelqu'un d'autre,
une surface de projection, un fantasme, un rêve. Quand se rallument les
projecteurs, reste parfois la solitude.
La
non correspondance des deux destins des deux membres de ce couple, leur
inversion même, créée le drame, en musiques et en chorégraphies et en couleurs
et en technicolor. Mais un drame. La vie de Judy Garland, la star enfant du
Magicien d Oz, sera une succession de douleurs, de peines, de solitude et de
drames.
L'envers du décor …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire