J'écris comme je vis, c'est à dire intensément. Je n'écris jamais que quand c'est absolument nécessaire. J'écris pour jeter des ponts vers les autres. Je ne recherche aucune notoriété.
samedi 3 mars 2018
50 ans de cinéma SF - Minority report
Washington, en 2054. L'agent John Anderton est à la tête d'une unité de police très particulière, la division «Pré-Crime», capable de détecter un criminel avant qu'il ne le devienne. Cette expérience controversée repose sur les visions de trois extralucides, les «Pré-Cogs». Un jour, alors qu'il revient d'une mission périlleuse, Anderton prend connaissance d'un nouveau dossier. L'impensable se produit : il est le prochain criminel. Il s'enfuit pour échapper à ses propres troupes. Le fugitif tente de comprendre comment «Pré-Crime» a pu le désigner comme un tueur. Il part à la recherche de sa future victime et porte son attention sur Agatha, la plus douée des «Pré-Cogs»...
L’oeil, l’oeil de la pyramide, l’oeil qui surveille, l’oeil qui détermine et a des visions. Cet oeil est détenu par trois, les trois extralucides. Le chiffre trois. Et donc, cette méthode particulière d’un état totalitaire en passe de se mettre en place et d’être généralisé au pays entier – la ville de Washington étant la plus sécurisée du pays nous dit-on -, elle est celle qui consiste à sacrifier des libertés individuelles par le biais des nouvelles technologies et de la surveillance tous azimuts au profit de la sécurité ou – dit le film – de son illusion.
Car le personnage de Tom Cruise va basculer du chasseur au chassé et se retrouver de facto contraint de pénétrer la Zone afin d’obtenir de nouveaux yeux, c est-à-dire un nouveau regard, celui-ci déconnecté des images transmises par la matrice policière mais connecté a lui-même, à son passé et à son présent.
Cette adaptation d’une nouvelle de Philipp K.Dick, écrite dans les années 50 en plein maccarthysme tandis que l’auteur, communiste, était lui-même surveillé par le FBI, plonge dans la paranoia de la société américaine de l’époque, laquelle depuis, et elle est loin d’etre la seule, s’est considérablement développée depuis.
Les outils de controle et de géolocalisation des individus, les puces dans les téléphones, les caméras de surveillance, les drones fonctionnant à la reconnaissance faciale, on ne compte plus les inventions capables de mettre sous cloche la totalité de l univers. Et cette obsession de ceux qui nous gouvernent, vendue sous l’angle mensonger de notre sécurité, sert de bien étranges intérêts…
Le film de Steven Spielberg, un de ses plus adultes, un de ses rares films vraiment noirs et un bijou en termes de mise en scène, plonge dans un futur o combien présent, et il le fait sous l’angle de la dénonciation d’une dictature se mettant en place contre les individus composant la société. Tout est affaire de manipulation et de controle, suggère le film, et l’homme pour se libérer se doit se changer de regard, de se détacher des images fournies par une ingéniérie sociale manipulatrice. Le príncipe de précaution poussé à l’extrême conduit directement à l’esclavage et il convient pour se désenclaver de réapprendre à voir par soi-même et d’oter ses chaines intérieures. En sortant du cadre et donc du confort.
Les marionnettistes patrons de Tom Cruise sont tels des dieux qui une fois leur esclave sorti de la cage se retrouvent nus. Leurs prédictions et leurs avancées technologiques lisent certes l’apparence du réel mais point les ames, lesquelles demeurent libres pour certains. La matrice sociétale est un voile et rien de plus que tout être doté de conscience peut à tout moment arracher.
Tel est le cheminement de Cruise, et telle est la proposition du cinéaste. Libère-toi de tes chaines nous dit-il. Redeviens-toi et vois.
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