En
2035. Les robots sont devenus les très précieux auxiliaires des humains. Le
détective Del Spooner, qui n'apprécie pas ces machines omniprésentes, est
chargé d'enquêter sur le décès du professeur Hogenmiller. Ce spécialiste en
robotique a été retrouvé mort à proximité de son laboratoire. Le principal
suspect est un prototype de robot nommé Sonny, ce qui ne manque pas de laisser
les autorités perplexes. En effet, tous les robots sont conçus pour obéir aux
lois de la robotique, qui les empêchent de mettre la vie d'un homme en danger.
Del Spooner comprend que si des machines pouvaient passer outre ces lois et
devenir libres de leurs actes, l'humanité tout entière risquerait de se
retrouver esclave des robots...
Adaptation
libre de romans du grand Asimov, ce film futuriste mâtiné d action avec la star
Will Smith est signé Alex Proyas, cinéaste du o combien réussi Dark City, dont il constitue comme un
complément.
Intelligence
artificielle donc en un régime d’état policier ou la machine parvient comme
dans Frankenstein à prendre le pouvoir sur son créateur. A force d’avoir voulu
se prendre pour Dieu, voilà le scientifique assassiné par sa créature, laquelle
parvient à se déprogrammer de la fonction obéissance. Les robots auraient donc
une ame, tout du moins un libre arbitre …
A
l’heure ou ceux-ci, je parle de 2018, sont déjà sur le marché au point d’avoir
pris la place d ouvriers dans certaines usines – je ne parle point des caisses
automatiques dans les hypermarchés mais bien de robots dotés d’une intelligence
artificielle – la question, d’actualité donc, mérite bel et bien d’être posée.
Et si ces machines construites par l’Elite se retournaient contre elle et
notamment contre nous, nous qu’à terme elles ont pour mission de remplacer …
Certes
nous sommes loin d’un Blade Runner,
la production fut labellisée Hollywood et le cinéaste, conservant une
magnifique esthétique et usant en orfèvre d’une caméra agile, fait quelques
concessions au cinéma publicitaire grand public. Mais sur le fond, le message
est globalement le même. Oui les robots ont une ame, oui ils constituent un
danger, non la créature n est pas contrôlable, oui nos élites jouent avec un
feu qui peut à terme tout détruire. Le totalitarisme est patent, latent, le
Terminator est à double tranchant, et l’humain n est pas forcément le seul a véhiculer
des émotions. On peut aussi avoir conjointement un humain qui se robotise par ingénierie
sociale et un robot qui s’humanise, et la frontière poreuse revêt d’évidentes
inquiétudes. Lesquelles devraient dans un monde qui marche à l’endroit poser d’entrée
de jeu plus que des limites, et un questionnement éthique au-dessus des
desiderata des grandes fortunes, lesquelles se situent clairement au dessus des
lois du commun des mortels.
Lorsqu’un
monde donne ses clefs aux puissants et non aux plus sages, il prépare sa propre
auto destruction du fait d’expérimentations hasardeuses. Au-delà de la question
de la foi ou de son absence, il s agit d une question éthique universelle qui
devrait être laissée dans les mains des sages et des philosophes et d’eux
seuls. Et les artistes, tel cet Alex Proyas, sont la pour nous alerter et nous éclairer
bien en amont sur notre devenir.
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