samedi 31 mars 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Volver



Raimunda et Soledad, deux soeurs, retournent dans leur village de la Mancha pour entretenir les tombes de leurs parents et rendre visite à leur tante Paula et à leur voisine Agustina. Quand elles rentrent à Madrid, le mari de Raimunda tente de violer leur fille, Paula. Celle-ci se débat et le tue accidentellement. Quand Raimunda revient de son travail, elle découvre le cadavre et s'en débarrasse dans le congélateur d'un restaurant dont le propriétaire lui a confié les clefs. Prise pour la maîtresse des lieux par un régisseur de cinéma, la jeune femme se reconvertit en cuisinière. Soledad lui apprend alors que la tante Paula vient de mourir...

VOLVER, en espagnol REVENIR. Revenir pour Pedro Almodovar signifie revenir à la Mancha sa terre natale pour la filmer. Revenir pour Carmen Maura, son actrice fétiche des débuts, dans le cinéma de son Pygmalion. Enfin revenir pour son personnage d'entre les morts à la vie, et au travers d'une identification permettre a Pedro qui avait perdu sa propre mère de l'éteindre post mortem au travers d'une fiction.

VOLVER s'ouvre sur un ballet tout en couleurs de femmes au cimetière honorant les tombes de leurs disparus. Puis part au travers du merveilleux personnage interprété par une Penelope Cruz sublime, totale réinvention des Sophia Loren ou Gina Lollobrigida des comédies des années 50, sur les pas d'un affranchissement. Celui d'une femme et surtout d'une mère admirable en lutte contre un mari alcoolique et violent qu’une agression dont sa fille est victime va du coup transformer en un macchabée dont il va falloir se débarrasser. Et porter la responsabilité du meurtre du père par sa propre fille.

Ses enfants sous le bras cette mère courage version 2005 s'en va courageusement retrouver les siens, c'est-à-dire ses racines dans la Mancha, sa sœur, jusqu’à sa propre mère ressuscitée des morts. Se tenant à distance d'hommes lâches et violents, à de rares exceptions près, le film recréée un univers de Femmes entre elles solidaires inter-générations, de la grand-mère à la petite fille.

Les immenses ailes des moulins accompagnent les scènes de la dernière partie du film flirtant avec le surréalisme, cette tempête de sable nettoyant les ames ainsi que les mystères du passé, lequel va tout à la fin s'éclaircir pour ses personnages. La couleur rouge, dominante, depuis les roses du cimetière jusqu’au sang du couteau en passant par la robe de Pénélope, traduit tant la passion, le meurtre libérateur que la flamme intérieure d'une héroïne espagnole superbe que le cinéaste madrilène des femmes, de toutes les femmes, rend sublime avec une incandescence et un amour admirables.

Film de la sérénité, à mon sens son chef d'œuvre, VOLVER ce retour aux sources, à toutes les sources, est une déclaration d'amour à la vie, au courage féminin, et aux mères à qui Almodovar, pour faire un clin d œil au titre d'un de ses précédents opus, doit TOUT.


Chefs d’oeuvre du 7ème art - La nuit du chasseur




LOVE and HATE. LOVE tatoué sur les doigts de la main gauche et HATE sur ceux de la droite. Ainsi s'affiche le personnage joué par Robert Mitchum, ce diable de pasteur qui s'en va épouser la frêle mère des deux jeunes enfants.

Qu’après avoir soumis sa croyante femme l'ogre va chasser au travers du paradis, les pourchasser fusil en mains, tandis qu’eux deux, parvenant à gagner une barque filant dans la nuit étoilée,  glissent sur un monde fait de songes, avec hiboux, biches, grenouilles.

Magnifique séquence de la nuit du chasseur ou les deux anges endormis glissent sur l'eau, temps suspendu dans l'éternité. Jusqu’à rejoindre la demeure de cette vieille femme jouée par Lilian Gish, oui, l'héroïne du cinéma muet. Assise sur un rocking chair sur le seuil, armée elle aussi et qui telle une sentinelle veille sur les enfants.

Le premier et dernier film en tant que réalisateur de l'immense acteur britannique Charles Laughton est considéré comme l un des plus beaux films jamais réalisés. Il est une re-création dans un somptueux noir-et-blanc d'un paradis et d'un enfer d'ou les deux êtres innocents parviennent à s'échapper, au moyen de leurs rêves, grâce à l'action conjointe d'anges qui apparaissent sur leur passage, ces anges étant notamment des animaux. La petite fille se réfugie souvent dans sa plus belle part d enfance en serrant fort contre son cœur son ours en peluche, auquel elle transfère la part de sécurité nécessaire depuis que papa est mort et maman sous les rets de ce diabolique pasteur.

La figure religieuse est ici synonyme de mal, l'homme portant la soutane prêche de manière rouée tout en affichant à meme ses mains la couleur, la double-face, et comme souvent les brebis n'y voient goutte. S'adonner au travers d'une religion à un homme qui porte un masque est facteur de danger, l'enfance elle-même est la cible par essence, l'enfance innocente, c'est toujours à elle que le mal s'attaque de manière prioritaire, la chasser, la poursuivre, vouloir absolument la corrompre.

Sauf qu’en ce bas monde des forces spirituelles et généreuses sont là en protection, Dieu ne peut laisser son œuvre se faire détruire alors il lance ses agents, lesquels agissent et créent d'authentiques miracles.

Miracles dont on peut à la vision de ce pur chef d œuvre rattacher cette inoubliable Nuit du chasseur. Pur poème d ombres et de lumières.



vendredi 30 mars 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Blow out



Jack, un preneur de son employé par une maison de production spécialisée dans les films d'horreur, est tellement passionné par l'univers des bruits qu'il passe son temps libre à capter le brouhaha du monde. Un jour où il enregistre des cris d'animaux dans un parc, il se porte au secours des occupants d'une voiture qui vient de plonger d'un pont dans le fleuve en contrebas. Il ne peut sauver qu'une jeune femme. Le conducteur, un homme politique en vue, est mort. Peu désireux de créer un scandale, Jack accepte de garder le silence sur la présence de la passagère. En réécoutant son enregistrement, il remarque deux bruits curieux : le premier ressemble étrangement à un coup de feu et le second à l'éclatement d'un pneu...

Depuis Greetings, et à la suite d'autres metteurs en scène – Coppola ou Oliver Stone – Brian de Palma fait partie de ces créateurs ayant été fortement marqués tant par l'assassinat de JFK que par le thème de la manipulation et du complot, notamment via l'image et dans le cas présent le SON.

Authentique théoricien du pouvoir mensonger des images, du spectacle et de leur utilisation par le ou les pouvoirs, politique, médiatique et autres, il interroge ces derniers au travers d'une affaire d'assassinat d'un politicien via le personnage d ingénieur du son génialement interprêté par un Travolta à son meilleur les pièces, et donc les preuves.

En grattant, le citoyen-ingénieur découvre la preuve technique du mensonge qu'il met en parallèle avec le déversoir à foutaises des médias. Et se lance avec cette jeune passagère dans une course poursuite-fuite avec le danger lié au devoilement du dessous des cartes.

Ce lanceur d'alerte avant l'heure est comme un prolongement du cinéaste lequel dans ses films n'a eu de cesse d'interroger tant le réel que sa projection – c'est-à-dire le pouvoir du cinéma, le pouvoir manipulatoire de l'art qui est le sien. Les intrigues des films policiers de De Palma sont comme des clefs de décodage et des mises en garde auprès du public. Méfiez-vous des images, méfiez-vous, vous êtes conditionnés et manipulés par des tireurs de ficelles qui se jouent de vous, et n'hésitent pas à tuer celles et ceux qui tels mes personnages se sont donnés pour mission de vous avertir et de vous réinformer.

La succession de scènes tend l'intrigue, parfois sépare en deux l'écran – le spit screen – afin de montrer un même fait sous deux regards ou deux points de vue, parfois parallèles parfois contradictoires. Le réel est par essence complexe, le danger qui rode ne se donne pas forcément la peine de frapper à la porte, et cette Nancy Allen ne se rend en compte de rien quand elle est à deux doigts d'être étranglée.

Le cordon qui la relie à son protecteur est la encore sonore, c'est un talkie walkie ou un équivalent, et c'est ce lien ténu que Travolta affolé va tenter au volant de sa voiture suivant en surface son amie dans le métro de décrypter. Un indice et il reprend la bonne route, avec cette horloge du temps qui passe et rapproche la proie du tueur seconde apres seconde.

Les images recomposées accolées à la bonne bande sonore auront donné lieu au réel tel qu'il eut lieu, et ici l'image manque, il n'y a pour l'ingenieur du son que la matière sonore, or l'un sans l'autre il est impossible – comme pour l'assassinat de Kennedy, se référer au JKF de Stone, lequel repart sur cette idée de son ET image, voir également I comme Icare avec Montant sur le même sujet avec le même angle d'enquête – de SAVOIR. Un peu comme un aveugle ou un sourd, il manque un sens pour déceler le sens profond, il convient en Somme de convenablement voir et de convenablement entendre.

De Palma développera encore dans d'autres films, je pense au génial Snake Eyes avec Nicolas Cage ou à Enbedded sur la guerre en Irak de 2003, ce sujet absolument majeur pour comprendre l'époque au travers d'un art parfois utilisé à mauvais escient – sous toutes ses formes, caméras de surveillance, écrans et videos de cellulaires, fausses vidéos etc.

En d'autres termes, BLOW OUT – le bruit d'un pneu qui éclatte – est comme une boite à outils de résistance déguisée en superbe polar qui file à toute allure sur une géniale musique de Pino Donaggio.


Chefs d’oeuvre du 7ème art - Soudain l'été dernier

A l'hôpital de Lion's View, le docteur Cukrowicz pratique dans des conditions vétustes la psychiatrie et la neurochirurgie. Le directeur lui annonce que Violet Venable, une riche veuve, lègue un million de dollars à l'établissement, à condition que Cukrowicz accepte de pratiquer une lobotomie sur sa nièce, Catherine. La jeune fille, traumatisée par la mort récente de son cousin Sébastien, a sombré dans la folie. Le jeune médecin s'efforce alors de provoquer chez sa patiente le souvenir de la scène fatale. C'est ainsi qu'il découvre peu à peu une troublante vérité que tous s'entendent, par intérêt, à lui tenir cachée, et dont l'innocente Catherine pourrait bien être la victime...

Adaptation brillantissime d'une pièce magistrale de Tennessee Williams, ce chef d'œuvre signé Joseph Mankiewicz , œuvre au noir au cœur d'un été o combien trouble décortique un monde fait d'illusions, de manigances, d amour vénéneux et de corruption des ames. La mante religieuse jouée par Katharine Hepburn – un rôle aux antipodes de son image – règne d'une main de fer, telle une Catherine de Médicis, sur un monde clos et notamment sur un fils profondément malade de son fait à elle. Afin de maintenir le joug à la fois sur lui et sur l'illusion, telle une maquerelle perverse, elle facilitera ses tendances tout en étouffant celles-ci aux yeux du monde, et jouera de son pouvoir financier pour tenter d'anéantir toute possibilité pour sa nièce, témoin de la scène de crime, de mettre en mots l'indicible.

La psychiatrie, lors, est fort heureusement, contrairement à bien des cas observés en ce bas monde, utilisé à dessein dans un sens bénéfique de dévoilement, c est-a-dire de libération du trauma. Montgomery Cliff, au visage quasi défiguré par l'alcool et les drogues, met en échec le plan maléfique et s'en vient pas-à-pas libérer sa patiente afin de faire émerger le souvenir. Lequel, vers la fin, explosera dans une scène d'une dizaine de minutes absolument sidérante, à tomber par terre tellement dans ce qu’elle montre et dans la manière dont Mankiewicz la met en scène – et en musique ! – elle est traumatisante pour nous spectateurs.

L'on reconnaît à la fois le monde selon Tennessee Williams et le monde selon Mankiewicz. Les ressorts communs aux deux oeuvres de ces deux grands portraitistes quelque peu désabusées du mal occidental et de la perversion des élites sautent aux yeux et ici au cœur. Nulle grandiloquence dans cette théâtralité assumée que le cinéaste traduit en plans fascinants. Propriété immense de la mère, posée en son jardin telle la reine des araignées, visage impassible, œil mi-ouvert mi-clos, voix tantôt caresse tantôt scalpel … Asile aux plafonds hauts au sein duquel se répondent les voix en écho, conscient, inconscient, subconscient. Visage bouleversant toujours au bord de l'abime d'une Elizabeth Taylor absolument sublime.

Et ce soudain, l'été dernier, cette séquence inoubliable qui s'en va chercher aux racines de la barbarie la plus atroce, une scène terrifiante et en cela inoubliable.

La parole libérée permettra de changer de saison, la propriété du mensonge se refermera sur elle-même, et à compter de, la vie, tout du moins une vie, pourra reprendre.


La marque Macron



«Qui êtes-vous pour parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste ?», a lancé le chef de l'Etat depuis la capitale turque. « Nous n'avons pas besoin de médiation. Depuis quand la Turquie veut-elle s'asseoir à la table d'une organisation terroriste ? D'où avez-vous sorti cela ?», s'est emporté Erdogan en ciblant le petit maitre blanc de l'Elysée.

La poupée Rothschild persiste à se revêtir des habits du colon version Agenda 21 et à vouloir jouer à Tintin  le Médiacrate Médiateur aux quatre coins de la planète. A chaque fois le meme baratin, je me pousse des coudes pour prendre la place centrale sur l'affiche, je sur-communique, je feins d'ignorer des données cruciales du problème que je suis censé contribuer à résoudre, et je fais évidemment l'impasse sur toutes les arsouilleries diplomatiques gauloises auxquelles je fais plus que contribuer.

De quoi je me mêle, lui a rétorqué le leader turc, commencez déjà à cesser vos compromissions avec Daesch et filiales et demandez à Le Drian d'appeler un chat un chat.

Ce n'est pas que je tiens Erdogan pour un pur et un mec droit, mais lui au moins il sait ou il habite et ce n'est pas pour des puissances étrangères qu’il roule. Qu’une part de son peuple veuille faire sécession et reprendre à son compte une partie du pays qu’il dirige, je comprends qu’il soit quelque peu remonté. Un peu comme si demain les normands et – au hasard – les basques nous faisaient le coup et que les turcs venaient nous dire, bon allez, filez-leur ce qu’ils veulent ils sont gentils c'est nos amis.

Cette diplomatie mode gribouille nous ridiculise chaque jour davantage. On ne compte pas les échecs français depuis dix mois, l'autre jour c'était Le Drian contraint de rebrousser chemin en Iran, échec sur toute la ligne et visite Macron annulée unilatéralement par Téhéran. Trump à coté s'en sort mieux, certes ils sont un paquet à lui faire la morale mais au moins le shérif US ne se fait nulle part humilier.

Les contorsions à la Rothschild sont sans doute efficaces dans le monde feutré des affaires, mais dans le grand jeu diplomatique les grosses ficelles des entourloupeurs de métier ca ne passe pas. On peut certes ruser mais à un moment chacun met toutes les cartes sur la table et on avance à compter de ca. Or dans la logique du Monarc par définition ce que j'ai dans la main est sous la table. Avec pareille déformation comment voulez-vous que la parole de la France soit entendue autrement que dans le marigot de Bruxelles.

Nous sommes dirigés par un bleu qui brille seulement chez les nantis mais dont ailleurs on voit au travers. Christophe Barbier fait des gorges chaudes dix fois par jour et s'essuie dans sa grande écharpe rouge tandis que les qui en ont dans le pantalon éclatent de rire devant les bêtises de ce freluquet. Fatuité, sottise, amateurisme, le tout dans un style AB Production,  c est ca la marque Macron.


jeudi 29 mars 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - A nos amours



Suzanne ne sait que faire de ses 15 ans. Elle les laisse s'écouler le long de ses vacances, qu'elle passe à répéter des scènes d'«On ne badine pas avec l'amour», de Musset, et à faire du voilier avec son frère, Robert. Quand elle s'offre à des garçons, c'est en les choisissant soigneusement parmi des inconnus, sans surtout vouloir se brûler au souffle des sentiments. Ses parents sont fourreurs, à Paris. Le père n'en peut plus. Il le fait violemment savoir à sa femme, accable sa fille de reproches puis prend la porte pour ne plus revenir. Et tandis que la mère, tout à son rêve d'harmonie familiale, continue le processus de destruction de sa famille, Suzanne, désemparée, ne sait plus qui aimer, qui ne pas aimer...

Film sur la dureté d'une adolescence sans horizon, A nos amours, authentique reportage sur la naissance d'une authentique comédienne par un Pialat pygmalion, plonge dans le bourbier d'une famille en décomposition ou l'absence d'amour semble contagieuse. La séparation du père et de la mère, puis les coups du frère sur sa sœur, les scènes d'hystérie de la mère, tout en cet appartement semble pour la si jeune fille irrespirable. Parfois un amant, mais sans amour. Et puis une si belle scène en tete à tete avec son père, la fameuse scène de la fossette.

Le pessimisme naturaliste de ce grand portraitiste de la douleur que fut Maurice Pialat se colore des splendides sourires et œillades de la si jeune et si talentueuse Sandrine Bonnaire ici révélée. Et offre entre deux crises de nerfs à ce diamant ses plus beaux éclats. Egalement ces plans si désespérés, Suzanne abritée sous un abribus d'une pluie crachante, sur les accords du Cold Song de Klaus Nomi d'après Purcell.

La correspondance entre la fiction et les relations réelles sur le plateau entre les acteurs et le metteur en scène créee des séquences qu’on croirait prises sur le vif. La plus surprenante étant celle du retour du père, à table, pour le mariage de Suzanne. En quelques répliques il va catapulter la fausse atmosphère de fête, déshabiller Pierre Paul Jacques et parvenir à faire sortir son ex épouse littéralement du cadre. Celle-ci dans la vie ne supportant qu’il soit lui acteur et metteur en scène rentré en scène sans les avoir prévenus  pour régler avec eux ses acteurs au moins autant que ses personnages ses comptes. Il va donc littéralement et sous nos yeux la dégager du plateau et lui administrer une gifle mémorable.

Cinéma vérité et fiction s'entremêlent jusqu’au vertige. On est aux antipodes du cinéma romanesque d’un Truffaut que Pialat détestait. Avoir été interdit ou presque de tourner par cette nouvelle vague qu’il qualifiait de petite bourgeoise, le misanthrope Pialat – ainsi le qualifiait-on à tort je pense – en effet réglait par films interposés ses comptes à cette nouvelle qualité France. Par des œuvres bolides avec des blocs narratifs compacts dénués de joliesse, des personnages parfois sombres et violents, pour beaucoup peu aimables et peu aimants.

A nos amours fut le sommet de la première partie de la carrière de cet immense réalisateur, mille fois copié et jamais égalé. Une ode à l'amour de son actrice, et donc finalement le film d'un père de substitution à sa splendide découverte. Le film sera à sa sortie un triomphe public et critique, et un véritable tremplin pour un Pialat qui dès le film suivant pourra enfin rassembler sur son nom des budgets conséquents.

Il est aux yeux de ma génération – j'avais tout juste 18 ans à sa sortie – un marqueur indélébile de la sortie de l adolescence, de la nécessité de prendre son envol loin du nid et de tracer sa route vaille que vaille.


Chefs d’oeuvre du 7ème art - Rosemary's baby



Rosemary et Guy Woodhouse s'installent dans un vieil immeuble de New York. Ils font rapidement la connaissance de leurs voisins, Roman et Minnie Castevet, qui se révèlent d'une gentillesse et d'une serviabilité extrêmes. Pourtant, Rosemary se méfie. Un soir, Minnie apporte au jeune couple un dessert dont le goût déplaît à Rosemary. Soudain, tout se met à tourner autour de la jeune femme, qui sombre dans un monde d'abominables cauchemars. Le lendemain, elle se réveille couverte d'horribles égratignures. Lorsqu'elle tombe enceinte, Minnie lui donne à boire d'étranges potions, qui déclenchent chez elle de violentes douleurs. Elle se met à maigrir à vue d'oeil. Son ami Hutch la met en garde contre les Castevet. Guy, au contraire, semble subjugué par le couple...

Surement pas un hasard – avec Polanski le hasard n'existe guère – que ce film sur les sectes satanistes soit sorti en cette drole d'année de libération que fut 1968. Ou luttant contre des traditions le diable sortit de sa boite.

A l'exception de deux scènes extrêmement terrifiantes – le long cauchemar-enfantement par le démon dans le bateau, une des scènes les plus effrayantes que j'aie jamais vues, et bien-sur le final autour du berceau -, ce pur chef d'oeuvre du cinéma d'épouvante joue sur la tension, le bizarre, le malsain, et procède plus par suggestions que par démonstration.

Le climat est d'entrée de jeu posé comme extrêmement étrange, ne serait-ce que cette musique en guise de contine décalée, et puis ce visage de Rosemary – Mia Farrow, exceptionnelle – qui semble si pur, on sent que du-dedans la facade va lentement se lézarder.

Les nombreuses intrusions de cette voisine quelque peu vulgaire au sourire trop appuyé pour etre sincère cassent l'intimité désirée de cette maman enceinte, auxquels mari, docteur et voisins imposent un traitement à base de plantes à l'odeur infecte. Les scènes voient se multiplier les signes du malin, cette laverie inquiétante au sous-sol, la viande rouge crue mangée par l'héroine comme le ferait une bête, la grosse amie tricotteuse des Castevet au visage fermé, ces bruits étranges depuis l'autre coté du cagibi dans ce qui est l'appartement des Castevet.

La secte sataniste apparait par suggestions, puis infecte tant l'appartement que l'héroine et le climat extrêmement pesant du film, un climat poisseux, qui met vraiment extrêmement mal à l aise et nous conduit à nous identifier à cette oie blanche que même son mari – surtout son mari – manipule.

L'enfant du diable, cet Antéchrist, est dans le ventre de cette mère que les reptiliens surveillent comme le lait sur le feu, à coups de plantes, de traques, d'yeux à la porte, de cachets l'assommant. Réceptacle du démon qui un soir la viola au coeur d'une cérémonie macabre, Rosemary semble tomber dans la folie et tache de se raccrocher tant à son meilleur ami qu'à un autre docteur. Le premier lui apportera le manuscrit exposant la réalité des Castevet, la secte de démons, le secret de l'appartement, les rituels sacrificiels. Soulevant avec Rosemary le voile du mal pur, nous pénetrons alors directement dans l'antichambre de l'enfer.

Admirablement filmé, scénarisé, interprêté – Ruth Gordon et John Casavetes sont géniaux ! -, ce Rosemary's baby cultissime, deuxième incursion de Roman Polanski dans l'horreur pure apres Répulsion – et avant le génial Locataire de 1976 qui clairement flirte aussi avec – est de part l'investissement du cinéaste dans la cause particulièrement troublant et réussi. Il a beau avoir 50 ans d'age, il ne vieillit pas d'une ride, c est le genre de film qui vous fait littéralement frémir et qui hante vos nuits. Aux cotés du premier volet de La Malédiction, il trone au sommet du cinéma abordant le thème de Satan et de son incarnation sur terre. Sujet sans doute aucun le plus terrifiant qui soit.

Et il le fait avec une remarquable économies de moyens.


Non à la récupération de Mireille Knoll !



Donc une femme octogénaire, Mireille Knoll, odieusement assassinée à son domicile parisien. Et dont la récupération à des fins politiques et de propagande communautaire prend le pays en otage.

Son frère fut d’une absolue dignité. Non à la sauce du CRIF a t-il dit en substance, nous nous situons dans le registre du cœur.

Ce fut de tous le plus droit, bravo cher Monsieur et toutes mes sincères condoléances.

Parce que les autres …

Déjà une manifestation monstre expliquez-moi en quoi c est utile et à quoi ca sert à quelques jours du crime, tout ce barnum, et le deuil, et le silence, et le respect alors ! Mais non on transforme un odieux fait divers en un truc machin chose sur l’antiCHEMITICHME ! Que je sache, quand une musulmane se fait assassiner dans une cité on a droit à deux entrefilets dans Le Parisien.

Donc à peine revenus des Invalides les clowns LREM, FN, FI, Républicains, PS et j’en passe ont remis leurs écharpes et leur mine grave et HOP on s’en va faire le numéro de grand défenseur blablabla.

Sauf que la Ligue de Défense juive, une sorte de milice pas vraiment le contraire d’un truc extrême, a décidé de séparer le bon grain de l’ivraie et a annexé la maréchaussée. Alors toi Méluche tu dégages, toi la Marine t’es nazie alors on te siffle, toi Collard par contre t’es un bon pote d’Israël alors on te protège.

Excusez la question ca se passe à Paris ou à Tel Aviv, parce que voyez vous en France il existe des lois sur le droit de manifester, et je vois pas au nom de quoi Mélenchon, pas ma tasse de thé mais le sujet est pas là, serait privé de manif du fait de petits gars tendance sionisme lourd.

A moins qu’on fasse comme pour le diner du CRIF, une milice privée déguisée en policiers français supervisée par le service d ordre du CRIF pour autoriser ou interdire à tel ou tel de s approcher de la Pyramide du Louvre.

L’espace public est devenu propriété de groupuscules et de lobbies pas franchement alignés sur nos intérêts bien compris à nous français. Et non seulement nos gouvernants laissent faire mais ils cautionnent, pas un chef d’état qui n’aille faire des génuflexions devant les pontes du CRIF.

S’aligner systématiquement sur les tendances les plus dures du sionisme et d’Israël c’est desservir gravement les intérêts mêmes de ce beau peuple juif qui lui est loin d’avoir une et une seule ligne. Netanyahou désolé mais ce mec ne fait pas 100% à demeure, il a des oppositions dont certaines extrêmement critiques, on peut dans la presse israélienne mainstream lire des articles passionnants qui ici en France sont ou seraient censurés vu que  - bref.

L’extrémisme sioniste est un agent électoral de la montée des antisémitismes de meme que l’intégrisme musulman fait monter le racisme. Le jeu de nos politiciens consiste sous couvert de lutte contre le racisme ou l’antisémitisme ou l’anti féminisme à faire justement monter les divisions tout en se drapant dans un manteau de chevalier blanc.

Tous les discours d un Manuel Valls traduisent un rejet insupportable de nos compatriotes musulmans, tout ce que cet aligné sur le Grand Israël déclare est un crachat de type deux poids deux mesures.

Qu’ils aient cette indécence de faire leur petite tambouille sur le dos d’une femme odieusement assassinée donne bel et bien la mesure de leur abyssale indécence.