vendredi 29 septembre 2017

Brigitte Macron : du savoir-vivre, messieurs-dames, trop demander ?


Macron, je ne vous la fais pas. Mais sa femme … Est-ce utile ces sarcasmes misogynes à n’en plus finir, cette vulgarité, cet étalage public d’irrespect et de mauvaises éducations auquel tout un bon peuple certes sur les nerfs s’adonne ? En quoi est-ce que cela grandit ? Et surtout, mais qu’a-t-elle bien fait pour mériter ça ? L a-t-on entendue parler politique, tenir des propos discourtois, se montrer tel un paon dans nos lucarnes à tout bout de champ ? A-t-elle quelque politique ambition ? Et que savons-nous vraiment de ses idées ? Rien.
Attaquer les personnes, non. Qualifier des comportements, dénoncer des politiques, manifester ca d’accord, c’est le jeu. Mais ayons au moins le savoir-vivre minimum pour respecter les personnes, surtout si elles n’ont pas de rôle aux manettes et se taisent, ce qui est le cas de Brigitte Macron.
Alors oui, ses robes, ses tenues, le décolleté truc, franchement, à tant gloser et ricaner sur ces futilités vous vous mettez au niveau de Gala. J’ai lu quelque part que Macron était dans la vie un homme introverti faisant peu part de ses émotions, contrairement à son épouse qui elle semble être une bonne vivante, ce que je sens en effet en regardant d’un œil distrait les photos et films officiels. J’ai également lu que son talon d’Achille à lui c’était les railleries au sujet de son épouse. Qu’on ne compte pas sur moi pour me mêler à cette meute j’ai horreur de ça, j’ai eu une éducation impeccable et je ne confonds pas tout, je n’ai rien d’un barbare de quelque couleur que ce soit, ni racaille ni voyou col blanc.
Pour moi le combat n’est pas politique mais bien au-dessus, la politique c’est une discipline subalterne et totalement truquée, j’ai toujours dans mon job œuvré (collabore dans le cadre de contrats sans être rattaché donc dépendant de …) pour les boss et fui les seconds couteaux, pas toutes les manettes donc pas intéressant, pas assez pour moi, de toute façon tout est déjà écrit d’avance alors tous ces théâtres d’ombres je m’en lasse vite, zéro rebondissement, du sitcom et du jeu de rôles et de dupes, chiant.
Je vous le dis tout de go, leur vie privée ne m’intéresse pas, ce n’est pas le champ d’observation et encore moins d’attaque que je choisis, il y a tant à dire sur le essentiel que perdre encre et salive la dessus ne parait stupide et parfois indigne. Donc respect aux individus quels qu’ils soient, je puis parler avec mon ennemi, aller souper chez lui, dire mes désaccords et même plaisanter avec lui autour d’une bonne table avant de reprendre ma route.
Lui, le numéro 8, je perçois aussi les qualités de l’homme, évidemment, qui n’en a pas : de la fraicheur, de la vivacité d’esprit, de l’humour, un cote assez fluide dans les échanges, de l’élégance évidemment dans son monde, et puis un regard qui passe du froid au quelque peu candide parfois. Le mec pas fini, entre post ado en homme à costard qui marche vite avec la veste sur l’épaule. Et puis (je me reconnais à cet âge précis qui est le sien) un vertigineux besoin de séduire qui est comme une limite car jamais il ne peut lâcher prise. Avec moi toutes ses manip échoueraient les unes après les autres, mais vu le tempérament je me garderais bien de l’attaquer frontalement, je titillerais histoire de poser la différence de maturité et de ne pas le laisser dérouler un numéro que je vois arriver avec vingt minutes d’avance (si je n’ai pas interviewé mille Macron dans ma carrière…). Je lui ferais le coup après l’avoir laissé faire son numéro au début que je faisais à ces postulants Financial Controller et lui dirais : bien, Manu tu as réussi brillamment la 1ere phase de l’échange qui est celle de la séduction, maintenant passons en mode authenticité. Je le regarderais avec un sourire discret sans un mot et laisserais le truc venir… Possible qu’il n’en sorte rien, allez savoir, les surprises parfois …
Le mépris est l’arme des faibles, l’empathie et la compréhension des êtres une martingale. Tout être n’est jamais blanc ou noir, chacun avons deux anges sur deux épaules, et nous ne sommes pas juges, au mieux spectateurs ou acteurs d’un jeu en forme de trompe l’œil. Perdons cette sale habitude de dénigrer, de ricaner, encore plus d’injurier. La politique menée par Monsieur, pour laquelle il est un Fondé de pouvoir et rien de plus OUI, attaquons-la, désossons-la, allons dénicher le sens des choses sous les plates formules, et ôter le vernis à 26 000 euros sous le masque de celui que malicieusement je qualifie de Jupiparterre ou de Poulbot 1er, ou encore de Rote Child. Il n y a dans ces rosses traits d’humour vachard aucun irrespect, je n’aime pas l’irrespect, la mauvaise éducation, la beauf attitude, le coté franchouillard qui crache sur un poste de tv allumé en permanence. Si le couple vous énerve au point de perdre nerfs et savoir vivre alors allez faire un tour dehors.
Si vous voulez qu’on parle individus c’est à dire les personnes Macron (parce que ce sont avant tout des personnes faut-il rappeler cette évidence), de leurs prénoms Brigitte et Emmanuel alors je dirais ceci. Je ne les connais pas. Comme recruteur à haut niveau de cadres je reconnais en lui uj financier de haut de bilan c’est- à dire un technicien - de haut vol mais seulement un technicien -froid comme la lame, maitrisant le verbe mais sujet à des emportements car à l’intérieur pas complètement adulte, il faut aller dans son sens, ne pas le contredire sinon il explose, voilà ce que je vois. Quant à elle une femme posée, qui tient son homme, maitrise sa vie et qui sait se tenir et qui s’assume et qui tient face aux moqueries avec une forme de détachement qui m’est sympathique. Quant au couple eh bien ma foi il faut être aveugle pour ne pas voir qu’entre eux il y a de l’amour, un respect de lui envers elle, une envie de protection et d’apprentissage d elle vis-à-vis de lui. Ce qui ma foi me va et en même temps ne m’intéresse guère et les regarde eux.
Il va de notre honneur que de savoir respecter nos adversaires y compris si eux ne nous respectent pas ou donnent clairement par leurs propos ce sentiment, ce qui est clairement son cas a lui et jamais à elle. Etre ordurier ou mal élevé, mettre ses pieds sur la table, beugler, invectiver, bref faire preuve de violence avec les mots c’est participer à ce qu’on dénonce, et c’est se mettre au niveau de la division – c’est à dire exactement là ou l’Elite et ses serviteurs a envie de nous mettre.  Souvenons-nous de cette pauvre Marine Le Pen comme elle fut nulle à force d’agressivité (aucune maitrise de soi, argumentation absente, attaques permanentes infantiles : jamais elle ne fut aussi mauvaise, à croire qu’elle le fit exprès), par opposition on lui trouva des qualités qu’il n’avait peut-être pas à ce point comme on le voit depuis son intronisation.
Alors redevenons civilisés, et avec le sourire comme Nadine de Rothschild (eh oui je l’ai placée - parce qu’elle était fort drôle la Baronne, moi elle m’a toujours éclaté avec ses aphorismes et ses gloussements et ce petit œil qui frise et cette voix qui montait haut dans les aigus) : reprenons tous les manuels de savoir-vivre de notre chère Baronne.

Avant de lâcher nos pavés … entourés d’un mouchoir en dentelle cela va de soi.


Lettre d Aldous Huxley à George Orwell


Voici ci-dessous la reproduction stricte d’une lettre de l’auteur du Meilleur des Mondes Aldous Huxley à celui de 1984 George Orwell. Ces deux grands auteurs d’anticipation ont indéniablement marqué le genre, et leurs œuvres, prophétiques, leur ont tout naturellement survécu.
Il est intéressant, que dis-je, salutaire pour quiconque veut décrypter notre époque à la lumière des artistes, d’étudier en parallèle à la lecture des grands auteurs de notre passé littéraire, la biographie non pas officielle mais cachée de ceux-ci. La lettre reproduite indique ce me semble clairement l’esprit des deux grands romanciers, c’est à dire leur idéologie comme leurs valeurs.
On peut légitimement s’interroger sur leur capacité d’invention quant au contenu de leurs œuvres respectives quand on sait que tous deux furent Frères Maçons du 33eme degré et que le contenu même des deux chefs d’œuvre ne fait qu’illustrer brillamment un Plan écrit par d’autres et le traduire en fiction.
Ce qui n’ôte évidemment rien aux qualités littéraires des deux romans.
Je précise que je n’ai absolument rien contre ce qu’on nomme les maçons de quartier, les petits grades.
Bonne découverte.

Cher M. Orwell,
C’était fort aimable à vous que de demander à vos éditeurs de m’envoyer un exemplaire de votre livre. Il est arrivé alors que j’étais plongé dans un travail nécessitant beaucoup de lectures et de recherches ; et, puisque mes problèmes de vues m’obligent à limiter mes lectures, j’ai dû attendre un long moment avant de pouvoir entamer 1984.
Je suis en parfait accord avec ce que les critiques ont écrit à son sujet, je n’ai donc pas besoin de vous dire, une fois de plus, à quel point votre livre est excellent et profondément important. Puis-je en revanche vous parler du sujet de votre livre : l’ultime révolution ? Les premiers signes d’une philosophie de l’ultime révolution (une révolution qui transcende l’économie et la politique, et dont le but est la soumission totale, psychologique et physique de l’individu), apparaissent chez le Marquis de Sade, qui se considérait comme le continuateur, l’héritier de Robespierre et de Babeuf. La philosophie de la minorité dirigeante de 1984 est un sadisme qui a été mené au-delà de sa conclusion logique en dépassant la notion de sexualité et en la niant. Quant à savoir si cette politique de  « la botte piétinant le visage de l’homme » pourrait fonctionner indéfiniment dans la réalité, cela semble peu probable. De mon point de vue, l’oligarchie régnante trouvera des moyens moins difficiles et moins coûteux de gouverner et satisfaire sa soif de pouvoir, et ces moyens ressembleront à ceux décrits dans Le Meilleur des Mondes. J’ai récemment eu l’occasion de m’intéresser à l’histoire du magnétisme animal et de l’hypnose et j’ai été extrêmement choqué par la façon dont le monde, depuis cent cinquante ans, a refusé de prendre sérieusement connaissance des découvertes de Mesmer, Esdaile, et des autres. D’une part en raison d’un matérialisme dominant et de l’autre en raison de la respectabilité qui prévalait alors, les philosophes et les savants du XIXe siècle étaient peu enclins à enquêter sur les faits les plus bizarres de la psychologie pour des hommes pragmatiques, comme des politiciens, des soldats et des policiers, afin de les utiliser dans le domaine de la gouvernance. Grâce à l’ignorance volontaire de nos pères, l’arrivée de l’ultime révolution a été retardée de cinq ou six générations. Un autre de ces heureux hasards a été l’incapacité de Freud à hypnotiser avec succès et, en conséquence, son dénigrement de l’hypnose. Cela a retardé l’application généralisée de l’hypnose en psychiatrie pendant au moins 40 ans. Cependant, la psychanalyse est aujourd’hui associée à l’hypnose, et l’utilisation de cette pratique a été facilitée et indéfiniment étendue via l’utilisation de barbituriques qui provoquent un état hypnoïde et influençable même chez les sujets les plus récalcitrants.
D’ici à la prochaine génération, je pense que les leaders mondiaux découvriront que le conditionnement des enfants et que l’hypnose sous narcotiques sont plus efficaces, en tant qu’instruments de gouvernance, que les matraques et les prisons, et que la soif de pouvoir peut être tout aussi bien satisfaite en suggérant au peuple d’aimer sa servitude plutôt qu’en le frappant et en le flagellant pour qu’il obéisse. En d’autres mots, je sens que le cauchemar de 1984 est destiné à moduler le cauchemar d’un monde ressemblant plus à ce que j’ai imaginé dans Le meilleur des mondes. Ce changement sera amené comme le résultat d’un besoin grandissant d’efficacité. Parallèlement, bien sûr, il y aura peut-être une guerre atomique et biologique à grande échelle et, dans ce cas, nous aurons à vivre d’autres cauchemars d’un genre nouveau et à peine imaginable.
Merci encore pour le livre,
Bien à vous,

Aldous Huxley


jeudi 28 septembre 2017

Perfide Albion


Penser que les USA contrôlent et dominent l’Angleterre et que celle-ci serait son caniche est ne rien comprendre à l’Histoire. C’est évidemment l’inverse. C’est la couronne des Windsor (cf. la photo) qui domine tout le monde anglo saxon ainsi que toute la Haute Finance. Historiquement la France (qui l’appelait à juste titre LA PERFIDE ALBION) n’a jamais eu qu’un seul véritable ennemi. L’Allemagne en 14/18 puis 39/45 fut financée par les anglo saxons, par l’Elite. De Gaulle se méfiait comme de la peste de Churchill et Roosevelt. Inviter la Reine aux commémorations en Normandie a donc quelque chose de plus que cocasse, reptilien. Elle a du bien rire, Elizabeth…



Posez-vous la question suivante. Les bombardements du Royaume Uni par les avions nazis : combien de fois les propriétés du Royaume ont-elles été touchées ? Combien de têtes couronnées mortes ? Lors des bombardements de l’Allemagne par les américains, combien d’usines US touchées ?


Pas complique de deviner qui sera le Grand Monarque avec ça, on a le choix entre DEUX. Dont la maman, au courant et qui voulait parler, n’est plus depuis fort longtemps …


Chateaubriant - Histoire falsifiée et Etat des lieux


« Le 14 juillet, prise de la Bastille. J’assistai, comme spectateur, à cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur : si l’on eût tenu les portes fermées, jamais le peuple ne fût entré dans la forteresse. Je vis tirer deux ou trois coups de canon, non par les invalides, mais par des gardes-françaises, déjà montés sur les tours. De Launay, arraché de sa cachette, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l’Hôtel de Ville ; le prévôt des marchands, Flesselles, a la tête cassée d’un coup de pistolet ; c’est ce spectacle que des béats sans cœur trouvaient si beau. Au milieu de ces meurtres, on se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius. On promenait dans des fiacres les vainqueurs de la Bastille, ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret ; des prostituées et des sans-culottes commençaient à régner, et leur faisaient escorte. Les passants se découvraient avec le respect de la peur, devant ces héros, dont quelques-uns moururent de fatigue au milieu de leur triomphe. Les clefs de la Bastille se multiplièrent ; on en envoya à tous les niais d’importance dans les quatre parties du monde. Que de fois j’ai manqué ma fortune ! Si moi, spectateur, je me fusse inscrit sur le registre des vainqueurs, j’aurais une pension aujourd’hui. »
 François René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1848. 


Donc on en déduira d’après l’immense auteur témoin de cette non prise de la Bastille que dès l’origine l’Histoire de la Révolution Française fut une immense falsification.

Prise de la Bastille il n y eut point vu cette comique reddition.

Chercher l’argent c’est à dire qui finança ce soulèvement pseudo populaire aide à comprendre l’arnaque de cette fausse libération d’un joug (il est vrai que Louis XVI était un despote nous le savons tous) pour basculer dans des années sanglantes : la terreur de 1794, mais aussi les odieux crimes contre le Roi, La Reine, le Clergé, les aristocrates, tout un ancien régime coupable d’être seulement au-dessus mais nullement responsables des pandémies ou famines et que le bon peuple aimait et respectait.

La déclaration des Droits de l’Homme fut bien entendu un gigantesque trompe l’œil, jamais sa devise se fut respectée bien au contraire. Les cinq républiques furent toutes consacrées à nourrir le sommet contre le peuple.

Avec Macron, 3eme dépeceur de la Nation, le plus dur des trois, pas un drapeau français le soir de son intronisation mais celui de l’UE sur fond de pyramide Illuminati, c’est clair. Cet homme froid hait les français et ricane de leurs malheurs, toutes ses lois vont contre le peuple, et il donne tout a ceux qui ont beaucoup trop.

Enfant roi sadique et pervers venant après un avocat d’affaires véreux, cocaïnomane et colérique, puis un Bébé Attali faussement gentil et sachant comme personne (Cf. attentats) mimer la souffrance. Sans dents : bien entendu qu’il l’a dit !


Histoire falsifiée et français sans mémoire ayant abandonné vos racines chrétiennes, ça va être dur pour vous le réveil … Je prie pour vous et pour mon pays en voie d’extinction. Merci à la Perfide Albion, notre ennemi historique, et à son pantin US.

LES POSSEDES - Dostoïevski avait tout dit.


Le génial Fédor Dostoïevski, mon écrivain préféré, écrivit LES POSSEDES en 1871/72 soient 45 ans avant la Révolution Russe financée par qui on sait. Et parle de notre époque, celle qui se déroule sous nos yeux. Génie visionnaire et génie tout court que cet auteur les pieds dans la glaise mais la tête dans les étoiles.

«La première chose. Il y a deux catégories : ceux qui se tuent soit par chagrin, soit par dépit, soit les fous, ou n'importe... Ceux-là c'est subitement. Ceux-là pensent peu à la souffrance mais le font subitement. Et ceux qui le font par raison, ceux-là pensent beaucoup. - Mais est-ce qu'il y en a qui le font par raison ? Énormément. S'il n'y avait pas le préjugé, il y en aurait davantage ; énormément ; tous.

« Je vais vous faire rire : la première chose qui agit énormément c'est l'uniforme (...) Puis la force suivante, c'est bien entendu, la sentimentalité. Vous savez chez nous, le socialisme se répand principalement par sentimentalité (...) et enfin la force principale - le ciment qui lie tout - c'est la honte de son opinion personnelle. 

« De son côté, chacun des groupes actifs, faisant des prosélytes et s'étendant à l'infini par des ramifications latérales, a pour tâche par une propagande systématique de dénonciation, de saper le prestige des autorités locales, de provoquer dans la population le doute, de faire naître le cynisme et le scandale, l'incroyance absolue en toute chose, la soif d'un sort meilleur et enfin même s'il le faut, se servant de l'incendie comme d'un moyen populaire par excellence, de plonger le pays au moment prescrit dans le désespoir.

« La vie est souffrance, la vie est peur, et l'homme est malheureux. Aujourd’hui tout est souffrance et peur. Aujourd’hui l’homme aime la vie parce qu'il aime la souffrance et la peur. Et c’est ainsi que cela a été fait. La vie se donne aujourd'hui au prix de la souffrance et de la peur, et toute la duperie est là.

« Tous sont malheureux parce que tous ont peur d'affirmer leur liberté. Si l'homme jusqu'à présent a été si malheureux et si pauvre, c'est parce qu'il n'osait pas se montrer libre dans la plus haute acception du mot, et qu'il se contentait d'une insubordination d'écolier.

« Il m'a toujours semblé que vous me conduiriez un jour dans un endroit habité par une monstrueuse araignée de la taille d'un homme, et que nous passerions toute notre vie à regarder l'araignée en tremblant de peur. Et que c'est à cela que se réduirait notre amour.

« La charité pervertit et celui qui la fait et celui qui la reçoit, et de surcroît elle n'atteint pas son but parce qu'elle ne fait qu'augmenter la mendicité.
Mon ami, la vérité vraie est toujours invraisemblable, le savez-vous ? Pour rendre la vérité plus vraisemblable, il faut absolument y mêler du mensonge

« Il y a des choses [...] dont non seulement on ne peut pas parler intelligemment, mais dont il n'est même pas intelligent de commencer à parler.

« Lorsque L'Homme tout entier aura atteint le bonheur, il n'y aura plus de temps qu’il sera inutile». Une idée très juste
- Ou donc le cachera-t-on ?
- On ne le cachera nulle part. Le temps n'est pas un objet. Il s'éteindra dans la raison.


« Il ne s'est jamais encore vu que tous les peuples ou plusieurs entre eux aient un dieu commun, mais toujours chacun a eu le sien propre. C'est le signe de la destruction pour les nations lorsque leurs dieux deviennent communs. Lorsque leurs dieux deviennent communs, les dieux et la foi en eux meurent en même temps que les peuples eux-mêmes. plus un peuple est fort plus son dieu est particulier .Jamais encore il n'y eut de peuple sans religion, « c'est-à-dire sans la notion du BIEN et du MAL » et ses propres bien et mal. Lorsque de nombreux peuples commencent d'avoir des notions communes du bien et de mal, alors ils s'éteignent.



samedi 23 septembre 2017

50 ans de cinema SF : Star Wars ou le Retour du Messie


En 1977 – j’avais douze ans et le découvris émerveillé- sortit le 1er volet de ce qui allait devenir la saga la plus populaire de SF au Monde, La guerre des Etoiles. Signée George Lucas, ami intime de Steven Spielberg, ami de Coppola, Cimino, Scorcese et De Palma, un type assez discret, introverti et solitaire, qui avait déjà signé deux films, le 1er THX1138 sur le trans-humanisme, et le second : une comédie musicale endiablée sur les sixties, American graffiti.

Cette Guerre des Etoiles, après la fusée JAWS de Spielberg en 1973, fut le 2e blockbuster de l’histoire du cinéma, ou comment atteindre des recettes record en un temps hyper court et pousser les gens à faire la queue 24 h pour être parmi les tous premiers spectateurs. Plus qu’un phénomène, presque une religion à l’échelle de la planète sur plusieurs générations.

On sortait à peine de l’ère des réalisateurs auteurs tous puissants et cette Guerre des Etoiles augura véritablement la fin de ce Nouvel Hollywood pour précipiter le retour en fanfare de l’industrie toute puissante des majors et des studios.

Le gag est que cette superproduction extrêmement distrayante est une parabole éclairante sur le monde et est d’essence spirituelle et humaniste. Le veau d’or hollywoodien naquit donc sur l’œuvre immense d’un créateur croyant ayant décelé les secrets des sociétés secrètes ici représentées par l’Etoile Noire, l’Empereur et Dark Vador. Luttant contre les Jedi c’est à dire nous humains éclairés et en fuite.

Le fond de Star Wars, la lutte jusqu’à Armageddon du bien et du mal fut prise par la majorité de ses millions de spectateurs comme on prend un jeu vidéo. Gloses à fond et marchandisation sur fond d’incompréhensions totale et du message et de l’intention.

Car Lucas sait, avec d’autres, Lynch, Kubrick, Inñaritu bien sûr, et ce depuis le début. Ce n’est pas un hasard s’il a en 2011 vendu à un prix très inférieur ses avoirs et sa société Lucas Films aux vilains de chez Disney et également autorisé la sequel sans son accord (on parle de l’œuvre de sa vie et il sous-vend TOUT y compris sa signature, juste pour être en paix après avoir fait son devoir d’artiste 25 ans de suite) pour se réfugier lui et les siens en terre de Nouvelle Zélande.


Cet artiste de premier plan sait bien que construire un bunker est imbécile, la Force est en Lui, il est un Jedi et pas n’importe lequel, Yoda bien sur c est lui, Yoda/Lucas, et il nous éclaire en faisant parler à l’envers ce personnage, pour nous suggérer que le monde tel que nous le voyons est aux mains de l’Etoile Noire et donc que tout est … inversé.

Tout le cinéma SF et anticipation, tous les grands films que nous avons vus et revus, TOUS sont des paraboles destinées à nous ouvrir les yeux. Mais nous, enfants rois d’un monde Disney ou se distraire est devenu le but et ou les adultes rigolent a Marvel et Pixar, eh bien nous sommes devenus sourds et aveugles.

Regardez dans le 6e volet, le dernier de la 2e saga, ce Parlement, c’est exactement notre Démocratie, DemoNcratie devrais-je dire. En guise de parlement une simple caisse enregistreuse ou règne un et un seul, appelons le par son nom, AnteChristus, la Bête, le Mal absolu, l’Ombre, Le Grand Courbe, le Grand Monarque, Satan, les noms pleuvent… Ce Parlement sombre c’est l’ONU, l’UE, le FMI et tout le reste, le monde des puissants. La pyramide des HFM et des Illuminati.


Et toutes ces Etoiles qui appartiennent à l’Empire, qui sinon ses satellites soumis qui TOUS œuvrent pour le mal, aucune planète sinon les Jedis en embuscade qui se terrent pour ensuite assaillir.

Et Luke (Lukas …) eh bien c est … Le retour du … Le retour du Messie bien entendu ! Et les Jedis les soldats de Jésus ben oui, lesquels attendent son RETOUR ! Ben voilà mes chéris vous qui êtes pas croyants eh bien vous avez trippé a un immense film chrétien sans rien y comprendre. Ce qui veut dire que sans religion (ouf, la religion c’est le contraire de la Foi véritable, ça appartient à l’Etoile Noire) VOUS êtes chrétiens vu que vous êtes jedis ou avec les jedis. 

Génial le père Lucas !

Et Dark Vador c’est le fils déchu devenu mauvais exactement comme Satan ange déchu. Le corrupteur…


Et les couleurs du sabre, je vous fais pas de dessin, le vert, le rouge …

Et les Ewoks hein à votre avis, Lucas vous tend un miroir, c’est vous mes chéris, les bisounours qui faites mumuse dans votre parc à jouets grande foret (voter, sortir, consommer, manif et partis alors que tout est faux et que vous etes la cible) tandis que rode le plus grand des dangers…

vendredi 22 septembre 2017

La dernière blague de nos amis les Rothschild


Nos amis les Rothschild, ces bienfaiteurs de l’humanité, sont de sacrés farceurs qui adorent nous coller dans les pattes de jolis rébus au travers des UNE de The Economist, leur feuille de chou.

C’est chou non ?

Un vrai casse-tête que celle du dernier numéro sorti quelques jours avant le marqueur temporel (on l’attend autant qu’eux) du 23/9. J’avoue que devant l’accumulation de signes j’ai eu besoin d’un peu de temps pour y voir clair, car je faisais un peu ce qu’ un aveugle ou un borgne fait face à un puzzle, je m’attachais à tel ou tel détail au lieu de prendre du recul.


Et quand je me suis éloigné le tableau s est miraculeusement éclairci.
Cette une, collons-lui la carte de l’hémisphère nord de notre belle planète. Au centre l’Europe et Macron, à l’ouest les States et Trump, à l’Est l’Asie et Singapour, au sud le Maghreb et le proche / moyen orient et enfin au nord le Pôle Nord.
Tout devient plus clair, pas vrai Nadine ?

Bien, commençons par l’Europe. Donc Macron sacré roi d’Europe, pur produit maison en costard avec une cravate bien rouge (sang) et sous lui un gros coffre bien fermé à double tour, celui des banques, et deux petits qui à côté s’en vont vers l’est…

Directive européenne sur la possibilité pour nos chers banquiers en cas de krach d’aller piocher dans vos comptes et vos économies pour se renflouer, vous en avez entendu parler ? C’est voté depuis quelques jours donc applicable, et la logique du truc c’est que si on le fait il faut que tous les pays européens le fassent à la fois en même temps et en catimini, et que tous les médias vous racontent que c’est provisoire…

Sauf que …

…tout part à l’est direction Singapour, avant (les jolis petits drapeaux) de revenir à la City c’est à dire plus dans l’UE.

Ouille…

Non non Nadine, jamais de champagne la journée, pour moi …

Continuons…

Le yacht qui revient vers les States… Les avoirs des ultra riches, conduits par celui qu’autrefois ils ont financé et avec qui  ils ont fait un juteux business, sa majesté Adolf. Tiré par un petit gars en canoé qui regarde prudemment derrière histoire de ne pas se faire surprendre. Tout va bien pour le haut de la pyramide pendant que tous les épargnants et les travailleurs sont ruinés par le plus gros krach de toute l’histoire de l’humanité – dans Capital le fanzine vous trouverez des gens hyper pointus qui vous l’expliquent les enfants.

Bref vous avez compris que l’euro comme vous le disent depuis des lustres des prix Nobel en Economie est sur le point de crever, vos économies ya plus, les banques se sont barrées et les gouvernements que vous avez élus sont plus qu’au courant, complices.

C’est pour bientôt.

Oui merci Nadine pour les olives …

Passons à gauche. Ouh là la Trump est tout gris les pieds dans l’eau noire. Mort ou destitué ? Va pas faire long feu le rouquin twitter qu’ils nous disent les amis Rothschild… Bon débarras, sauf que celui qui suivra ben j’ai mon idée et c’est pire encore. Bref on n’y est pas, vivement la prochaine UNE.

Ah tiens ya des balles de golf… Quatre… L’arme des ultras riches vu que le golf ils adorent. Donc des balles c’est des armes, et sur la côte Est j’en vois trois sur NYC, Washington DC et … Miami je pense… Qu’est-ce que ça pourrait bien être… Je parierais sur ce qu’il y a d écrit dans la Sainte Bible / Apocalypse, la mer déchainée, un méga bébé HAARP ou mieux, cf. dans le ciel via une station de la NASA, un paquet d’ondes sur le Pôle nord qui fond, fini la Reine des Neiges, pauvre Ségolène - et hop, côte Est rasée et rayée de la carte comme dans les superproductions du Gentil Hollywood.

Pour info les riches se barrent en Australie et en Nouvelle Zélande – ou en Amérique du Sud.

Non merci Nadine, je vous rejoins après pour le thé j’en ai encore pour cinq minutes.


Tiens une balle sur le Maghreb avec à côté des moutons de l’Aïd et des bébés dessus… Oh putain les petits magrébins et les vaccins du bon monsieur Gates et de Gentil Big Pharma… Pas gai dis donc leur rebus à nos amis de la Haute Finance…

Oui Nadine deux secondes j’arrive


Ah, les trois ballons dans le ciel, un vert pour l’arme climatique, un rose à mon avis ça c’est les mœurs (GPA chez les chinois ?) et un jaune plutonium – ouh la la ca fait peur tout ça ils doivent plaisanter nos amis reptiliens ils vont quand même pas faire ça ces gentils banquiers … Alors les deux rose et jaune c’est au-dessus de la gentille Chine et le truc climatique au-dessus du Royaume des Windsor si je ne m’abuse. Ca craint le truc… Vont pas inonder ou raser le RU quand même genre ça vous apprendra avec votre BREXIT.

OUI J’AI DIT J’ARRIVE NADINE (fait chier celle-là)

Donc la Chine – ou la Russie je sais pas trop, pour le coup, ya des petits coureurs MŒURS / rose et PLUTONIUM qui rentrent sur le sol vu que le portail est ouvert - TAX TAX et la centrale ouverte ça sent le truc qui fait qu’on taxe à fond leurs produits pour limiter leur boom économique et en même temps ça pourrait être un petit Tchernobyl histoire de bien les faire chier.

Alors sinon on a le Canada et le nord des USA en SWAMP/marais THE SEQUEL /la suite (mais genre bien plus fort que les précédents) et puis (ca c est hyper drôle) le vilain serpent visqueux qui vient faire KSS KSS aux States tout à gauche, genre : coucou c’est MOI.


Voilà Nadine j’ai fini je vous rejoins, à demain tout le monde.

jeudi 21 septembre 2017

Le chercheur de Vérité

Le chercheur de vérité est le contraire de son détenteur, un homme libre de toute autorité sinon divine et qui tâtonne humblement chaque jour en remettant sans hésitation ce qu’il a pensé le jour J en J+1 en cause. Il n’appartient a aucune église et ne suit aucune chapelle, son esprit et ses intuitions sont siens. Il s’appuie tel que je le conçois sur une grille de lecture mi rationnelle mi irrationnelle et donc sur ses deux hémisphères. Il se forge des convictions qui peuvent devenir certitudes puis tomber et être remplacées au pied levé par d’autres. Peu lui chaud d’avoir tort ou raison puisqu’ il s’éclaire du dedans et éclaire au dehors et montre le chemin de l’effort en action. Il suit la voie de Socrate, plus j’en sais moins j’en sais et reste totalement ouvert aux signes et aux informations nouvelles, il ne rejette rien a priori et son intuition lui souffle toujours que X ment ou dissimule ou manipule. Il est donc profondément déroutant, on ne peut avec un esprit reptilien le suivre car lui-même ne sait où il va et n’écoute que modérément sa toute impuissante raison.


Le chercheur est souple et danse sa vie comme sa quête. Il n’est pas bousculé par l’avis de l’autre car il est sur son axe et se sent léger et d’ailleurs flotte. Il récuse les Eglises pour justement cultiver sa Foi et n’autorise aucun dogme et ne reconnait aucun intermédiaire entre Dieu et lui sinon le fils de ce dernier et Sa Parole brute. Qu’il fait plus que comprendre et qu’il épouse au mieux de ses actes. Les fats, donneurs de leçons, professeurs la petite semaine, ricaneurs, tout ceci l indiffère et il n’est pas sensible à la critique tant il aime et cultive le véritable échange. Il donne beaucoup et reçoit de peu mais énormément. Et ainsi il est épanoui et heureux, a vie fait sens et il donne et reçoit sans compter. Ses autres le reconnaissent a sa lumière douce et accueillante, a sa bonne éducation, a sa distance juste aussi, car il se mêle peu aux rixes et pratique l’humour gentil ou la pichenette sur les joues. Polémiquer est pour lui perte de temps et il ne souhaite en rien convaincre, seulement aider et faire son devoir. 

AVEC LE SOURIRE AUX LEVRES TOUJOURS 


Mollusques du Paraguay


Les paraguayens dans leur ensemble sont des gens heureux et tranquilles, ils ont un job, à leur compte pour la plupart, possèdent une maison, une masure au pire, presque pas d’appartement et de SDF, du soleil quasi tout le temps, mangent tous les jours à leur faim, prix pas chers même si salaires bas, ont tous ou presque une voiture et plein de motos, marchent peu et prennent la moto pour 500 mètres, vont à l’église et discutent pas le dogme…

…mais ne l’appliquent guère …

Ici c’est tout pour ma gueule et les miens souvent, on grappille ici et là des petites sommes sur ton dos, on augmente le prix pour les étrangers, on te jette si t’as plus de sous, bref on patauge dans le matérialisme en se signant et on feint de être gentil et bon.

La plupart ne bougent pas de leur patelin de toute leur vie, la capitale à 180 bornes c’est le bout du monde, on parle zéro langues, on lit pas et on s abrutit de TV à la con, les jeunes c’est 12 h  jour sur Facebook, peu font du sport, disons les mecs oui mais la plupart des filles sont hyper feignasses et à 15 ans déjà hippopotames à force de pas bouger leurs fesses et de bouffer des burgers et gras.

Ici c’est les nanas qui tiennent la caisse et le bâton, elles sont souvent pas très sympas, pas intelligentes c’est sûr, tu leur parles dans leur langue elles te font répéter trois fois ou elles intègrent pas l’info, tu vois dans le regard que ça monte pas au cerveau, c’est tordant, certaines font la gueule et te regardent comme si t’étais un martien, t’as juste envie de les gifler, surtout les petites jeunes, péronnelles mal élevées qui te parlent de manière irrespectueuse avec une voix de crécelle, j’en ai mouché un bon paquet et après elles tremblent, je plains leurs mecs à ces emmerdeuses, à peine majeures et déjà des petites vieilles mesquines.

Génération enfants rois incultes, parents mous, grands-parents gâteau, pas joli joli sous la nappe de Twin Peaks parfois mais ainsi est la nature humaine, telle que Balzac la brossait dans sa Comédie Humaine. Heureusement une minorité compense, 20 pour 100 pas plus, le reste c’est médiocre, en dessous de la moyenne à force de viser celle-ci et pas au-dessus. Ça se lève, ça se couche, entre les deux le vide sidéral et a deux à l’heure en plus, les mollusques …

Je pense parfois en passant dans les rues et en observant ces gens paisibles qui ont tout et qui se plaignent de ne pas avoir assez, putain mec chéris mais ces prochaines années vous allez vraiment déguster.


Et je me surprends à ressentir envers eux une immense et sincère compassion.


mercredi 20 septembre 2017

Les pauvres petits BOBOS qui ont bobo


C’est drôle, quand tu as fait philo, que tu t’es gaufré Kant, Hegel, Spinoza et Leibniz, que t’as lu a peu près tous les plus grands auteurs et vu les plus grands chefs d’œuvre du cinéma, quand tu te passionnes depuis toujours pour la géostratégie, l’histoire la vraie, la politique, la science, la psychologie, que t’as fait du conseil RH a haut niveau sur des missions vraiment pas simples, tu te rends compte combien il t est absolument impossible d’échanger avec 95 pour 100 de tes contemporains. L’époque est devenue barbare, celui qui en sait le moins parle fort, trop et trop fort, et se croit sur le plateau de Ruquier, t apostrophe, t invective, et ne sait absolument pas à 50 ans construire un raisonnement à deux étages. C’est avis de comptoir sur cliché, ce n’est pas intellectuellement pauvre mais intellectuellement vide, il n y a rien, la pensée est totalement absente et le gars a des certitudes sur tout et gueule et en plus à des complexes à n’en plus finir qui le rendent à fleur de peau.

Je me souviens, ado, toujours 1er de classe ou presque, ça fait pas que des contents, t’as des gens ils te haïssent pour ça, j’en ai bave à l’époque, le 1er, le chouchou, celui que tu arrives pas à dépasser, les gamins, t en avais ils y allaient franco aux intercours et je dégustais. Fini tout ça, plus personne n’ose sans se prendre un revers bien senti, cette absence de savoir-vivre non, pas de problème qu’on soit pas au même niveau je peux t expliquer mais si tu me la joues coq qui cocoricocote chez moi je te rabats le caquet publiquement et avec style.

Hier un gars, sympa, sans plus, un parigot, journaliste ou ex journaliste du système, Libé je crois, et puis consultant machin chouette pour grosses boites, bref le cursus sup de co école de journalisme ou on t apprend a surtout ne pas penser, le mec qui a rien créé de sa vie et qui est peinard et a voté Macron, le mec vient me chercher sur la littérature avec des airs pédants de Je sais tout. Il s’est pris une bastos gentillette mais a pas su s’arrêter comme toujours alors plutôt que se taire récidive et re-bam, trois quatre fois comme ça, il finit en slip par sa faute et après il boude, quelle nouille …

Les derniers temps à Paris des comme ça mais tous les jours, les gens me fatiguaient à un point, négatifs, sur égocentrés, pas fins, veules en meute, agressifs, velléitaires et faux culs, le milieu gay mon dieu je supportais plus, j’allais chez les hétéros de Belleville rigoler avec des titis comme je les aime, des gars et des filles vrais et cash un peu artistes et bohèmes. Mais pas cette clique de gens qui te et se tirent vers le bas, les parisiens du centre, l’horreur, la loose, et que t’as vu mon dernier t-shirt et que tu likes ma page et que je te raconte mon PROJET PROFESSIONNEL, mais je M’EN FOUS de ton projet nigaud, je sors et je sirote ma bière alors lâche moi la grappe.

A distance d eux depuis près d’un an no problemo, ça se passe ici parfois sur les réseaux et je vis ça avec amusement et même une certaine tendresse, je pense à ce qui arrive et à comment ça va être dur pour eux, alors je tacle et je ris avec eux, ils pourront pas bouger leurs fesses, ça je sais, je les connais trop, ils voient rien et ne s’intéressent qu’à eux-mêmes, t’as 5 ouragans et des menaces entre les USA et la Corée du Nord et eux ils en sont encore à publier 5 selfies / jour… Ils vont tout subir et seront totalement sidérés.


Les pauvres, ça me désole et ça m’attriste. Vraiment. Plus rien à faire.


mardi 12 septembre 2017

Mon 2eme livre, autobiographique - ou Tomber 7 fois et se relever 8


Par un matin banal du mois d’août de l’an 2009, je
décidai de mettre fin à ce que j’étais devenu. Après être
descendu avaler quelques cinq expressos, attablé à une
petite table ronde exposée à la lumière aveuglante du
soleil, et être ainsi resté plus d’une heure, désespérément
hagard et seul, je suis alors remonté chez moi et, me
traînant vers la salle de bain, ai saisi quelques fioles
d’anxiolytiques et de somnifères, en ai étalé le contenu
sur le rebord du lavabo, ai saisi un grand verre d’eau et,
lentement, très lentement, sans quitter mon reflet dans le
miroir embué, me suis contemplé avaler un à un les
comprimés.
Ce n’était pas la première fois mais la troisième, qu’en
près de quarante-cinq ans d’existence j’avais ainsi posé
un arrêt abrupt au cours des choses. Cette fois ci comme
les deux précédentes il ne s’agissait point de mettre un
point final en passant à trépas, non plus comme il se dit si
souvent d’alerter les proches d’un profond mal être, mais
de fixer, par un acte concret, brutal et sans équivoque le
désir de clore une phase de noirceur, comme rompre un
cauchemar en provoquant une petite mort, pour marquer
en soi et au travers du corps l’extrême nécessité de
détruire ce qui à l’intérieur me rongeait.
La première fois, à mes dix-neuf ans, sonna la fin de neuf
mois d’attente désespérée d’un premier amour mort-né,
et me précipita aussitôt dans l’âge adulte. La seconde, à
trente-cinq, me permit d’échapper aux assauts
destructeurs d’un fou qui, m’ayant trop aimé, avait
entrepris, après des mois de harcèlement, de me tuer. La
troisième ne s’expliqua que par la prise de conscience la
plus douloureuse, la plus difficile et sans doute la plus
structurante que j’aie jamais eu à faire jusqu’alors : ma vie,
dans ce que j’en avais jusque-là fait, pire que la mort,
n’était qu’une ombre.
Evelyne, que je payais pour ça, m’avait mis sur la voie.
Quand allez vous enfin vous affronter à l’essentiel, m’avait
elle interrogé, avant que de répondre, devant mon
silence, ces mots qui aujourd’hui encore me transpercent.
La merde. La merde qui est en vous.
J’y étais, j’avais plongé dedans, les mains, le nez, la
gueule dedans. Ca durait depuis des mois, du matin au
soir j’y plongeais, y suffoquais, me réveillant parfois en
larmes, dormant l’après midi, buvant des litres de vin le soir
jusque tard, marchant comme un zombi dans les rues
bruyantes d’un Paris soudain hostile, ne remarquant plus
guère que les vieilles femmes roumaines jetées sur les
trottoirs sous des monceaux de couvertures crasseuses, à
présent bousculé par les foules pressées qu’autrefois je
bousculais moi même de mouvements dédaigneux. Des
mois passés dans un état de terreur, à cracher tout ce
qu’un être peut cracher hors de soi, sang, sueur, vomis,
merde, rejeté des draps souillés par des torrents de pleurs
enfouis, hoquetant d’horreur de s’être enfin découvert
abandonné, livré à des pensées morbides roulant sur elles
mêmes comme des flots déchainés. Trois saisons entières,
traversées de mal en pis, à glisser de plus en plus
profondément dans le coeur d’un cyclone, essayant vaille
que vaille de se raccrocher aux autres, perdant pied en
résistant chaque jour de plus en plus douloureusement à la
chute. Trois saisons, neuf mois complets, combien de jours
et combien de nuits, à lutter contre le sentiment d’être
enseveli sous sa propre folie, comment ai je pu traverser
cette épreuve, aujourd’hui encore je ne sais où j’ai alors
puisé cette patience de ne pas en avoir fini plus tôt et une
bonne fois pour toutes, mais ce fameux matin là, ce matin
du mois d’août, je le sus, il était temps, il était plus que
temps d’y mettre un terme, cela avait assez duré.
Ce n’est que depuis que je puis comprendre un peu du
sens de ce geste, là, tandis que je m’abrite sous les
feuilles d’un cocotier, assagi sur mon île. Je peux
dorénavant saisir que sans cela, sans cette nécessaire et
salutaire déflagration, sans cet acte volontaire de
sombrer quarante huit heures dans un coma profond,
sans le long, très long mois d’hébètement qui suivit puis le
lâcher prise progressif où accepter sa condition fut
d’entre toutes l’expérience la plus dure que j’aie jamais
eue à accomplir, cette renaissance qui ici a lieu n’aurait
point été possible.
Il avait fallu cela, ce réveil à l’Hôtel Dieu le corps couvert
de ventouses, ces déjeuners avec mon père où les
larmes coulaient à flot sans raison, ces centaines de
kilomètres en voiture en direction du Lot où j’étais
incapable de prononcer un mot, cette semaine auprès
des miens où je ne pouvais faire autre chose que
manger et dormir, cette incapacité pendant des mois à
lire plus de trois lignes sans perdre le fil, ces heures le
corps plongé dans la piscine de la maison corse de ma
mère à ne penser à rien – cette convalescence où je
donnais à voir de moi l’image d’un homme absolument
défait et désarticulé. Lentement, à l’intérieur, la cire du
masque fondait.
Quatre jours après cette troisième tentative, j’eus, pour la
première fois de ma vie, une crise d’épilepsie, en plein
milieu d’un film, au cinéma des Halles. En un instant, sans
me rendre compte de quoi que ce soit, j’étais tombé de
mon fauteuil, à terre, m’étais mordu la langue avec une
force telle qu’il fallut deux mois de cicatrisation.
Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongé sur un brancard,
sur la place de l’Eglise Saint Eustache, en pleine lumière.
Ce fut à cet instant que le choc tant attendu eut lieu.
Lorsque je vis les deux infirmiers, j’avais dix sept ans. Je
me suis mis à crier, à pleurer, à hurler que je voulais que
papa revienne vivre à la maison, que je ne voulais pas
que maman soit seule, qu’il fallait qu’ils viennent me
chercher. Pendant une heure, une heure, je suis resté
ainsi dans cet état, tandis que l’ambulance partait des
Halles, se lançait sur la route de l’Hôpital, entrait dans la
cour, me tirait en direction des urgences. Je n’arrêtais
pas d’hurler, j’étais abandonné, je voulais mes parents,
je ne voulais pas qu’ils se séparent… L’enfant blessé que
je n’avais pas laissé s’exprimer, celui que trente ans
auparavant j’avais réprimé, voilà qu’il se rappelait à moi,
et qu’il me cueillait en pleine quarantaine, sous les mines
sidérées des infirmiers, qui regardant ce grand gaillard
liquéfié appeler à l’aide son papa et sa maman,
détournaient les yeux, un rien gênés.
J’avais atteint le coeur, c’est ainsi qu’Evelyne accueillit
ce récit. J’avais plongé avec une telle rage dans ma
propre merde que le traumatisme d’une adolescence
secouée par huit années d’un naufrage conjugal s’était
retourné comme un gant. Tout ce qui n’avait pas été
donné, tout ce qui n’avait pas été exprimé, tout ce qui
était demeuré enfoui surgissait.
Trop occupés au lent jeu de massacre de leur foyer, mes
parents avaient négligé cette part sensible d’un jeune
homme à peine formé, qui cherchait ses repères en
lisant chaque nuit un livre entier, avait le premier posé les
pieds dans le plat en incitant le père à partir, sauvé un
soir sa mère d’une tentative de suicide, essuyé les insultes
de celle ci lorsqu’elle avait découvert le penchant de
son fils pour les hommes. J’étais parti le second de la
maison familiale, aussi vite que possible, fuyant ce foyer
infectieux où l’hystérie et la violence étaient devenus tels
que chacun des quatre s’était réfugié à un étage, et où
les seuls échanges, volcaniques, avaient lieu lors des
repas, entre les cris, les assiettes qui tombaient au sol, les
insultes, les pleurs, et puis ma mère qui les derniers temps
tombait dans les vapes presque chaque soir, tombait de
tout son poids à terre, les bras chargés des plats qu’elle
avait préparés, qu’on retrouvait évanouie en plein
centre de la cuisine, ayant perdu la mémoire, ne se
souvenant plus de rien, ayant oublié ses propres cris, ses
propres rages, jusqu’aux injures dont elle m’avait mortifié
quelques instants auparavant, tout ça parce que je ne
lui donnerais pas de petit fils, était ce ma faute à moi si
elle n’était pas capable de donner de l’affection à autre
chose qu’à un gosse, si elle ne comprenait rien aux
hommes, rien aux adultes, si elle avait eu cette enfance
emplie de haine et de mépris, si elle n’avait dû son salut
qu’à sa seule beauté, étonnante, stupéfiante même,
comment était ce seulement possible, cette femme si
belle devenue une harpie, elle à qui on n’avait certes
rien donné mais à laquelle la vie avait pourtant tant
accordé par la suite ?
Toute ma vie j’ai dû lutter contre ces femmes hystériques
et intrusives, habiles reproductions de celle que j’avais
décidé de quitter tant son pouvoir de destruction
involontaire m’avait heurté, à me donner des envies de
meurtre. Quand même, huit ans à vivre dans un bain de
violence, de quatorze à vingt deux ans, à intérioriser un
puissant système de défenses, à entendre soir après soir
sa mère hurler, vociférer, harceler un père qui reste là, la
bouche serrée, le regard baissé, à endurer sans rien dire
ces assauts jusqu’à ce qu’à un moment il lui soit
impossible de faire autre chose que de quitter la table et
s’enfermer dans son bureau du premier étage, à résister
contre les intrusions incessantes d’une mère devenue
marâtre qui entre dans ma chambre alors que j’ai dit
non, soulève les draps alors que j’ai seize ans et que je
dors nu, fouille les affaires à la recherche d’on ne sait
quoi, me demande cent fois si je suis d’accord avec elle
quand elle dit qu’en France il y a trop de bicots et de
nègres, hausse le ton quand je lui dis que ce qu’elle dit
me fout la gerbe, hurle puis fond en larmes, injurie
certaines de mes amies venues m’extraire de ce
cloaque en leur disant qu’à leur âge sortir avec un
garçon pas même majeur relève de la perversité, fond
sur moi les yeux embués de larmes en me disant qu’elle
m’aime, que je serai toujours son tout petit, me force à
soutenir ses accolades, se presse contre moi qui ai
horreur de ces assauts malsains, m’assaille de questions
sur mes prétendues conquêtes…
Lorsque je l’ai retrouvée dans son lit un soir d’hiver mille
neuf cent quatre vingt sept, suante, le corps décharné
par des mois de malnutrition, avec toutes ces boites de
médocs vidées, qu’il a fallu appeler les pompiers,
répondre juste après à un couple d’amis affolé venu en
renfort et qu’il a fallu rassurer, forcer la main de mon
père pour qu’il vienne la visiter dans sa chambre
d’hôpital, lorsqu’il a fallu bien trop tôt, bien trop jeune,
accepter cette dangereuse inversion des rôles, devenir
le père de sa propre mère, celle là même qui trois ans
auparavant, alors que la veille j’avais, ivre mort, avoué
dans un sanglot être tombé amoureux pour la première
fois de la vie et avoir été quitté, elle m’avait, devant le
père, devant la soeur, traité de pédé, en disant qu’on
allait tout de même pas plaindre un pédé, écouter les
chagrins débiles d’un pédé… Lorsque tout cela a eu lieu,
à un âge où j’étais pourtant si incomplet, si frêle, si
fragile, si paumé, j’avais pris à bras le corps le rôle
délaissé du père et de l’adulte, j’avais alors, je le compris
bien après, pris une impasse aux retombées fâcheuses,
perdant des décennies, évoluant sans boussole au gré
des circonstances, construisant une carapace, me
construisant moi même en rébellion, en opposition à,
sans jamais, à aucun moment, m’appuyer sur quoi que
ce soit de ferme.
Comme le bras solide d’un père, comme le coeur
apaisant d’une mère.
Avec tout leur amour, réel, parfois vénéneux, toujours
bienveillant en dépit des circonstances, ces deux là, tant
aimés, avaient intériorisé l’inversion, la seule dans leurs
rôles de parents qui aurait dû compter.
Très naturellement, c’est vers l’un puis l’autre que je me
suis tourné lorsqu’eut lieu cette déflagration. Personne
d’autre qu’eux n’avait alors le devoir de faire ou de dire
quelque chose. Ils me virent alors, âgé de quarante
quatre ans, ce gars si volontaire, si entreprenant, si fort
en apparence, si entouré, revenir à eux la mine défaite,
les regardant séparément comme on fixe un ciel sans
étoiles, élever vers eux un regard implorant et leur
demandant de l’aide, au secours papa, au secours
maman, qu’est ce qui m’arrive, pourquoi moi, pourquoi
ça m’arrive, ça, à moi, s’il te plait aide moi, fais quelque
chose…
Ils furent là, vraiment, mais vraiment ne purent rien faire,
car c’était trop tard, trente ans s’étaient écoulés, leurs
jeunesses s’étaient éloignées, à présent ils avaient besoin
de paix, ils aspiraient à ça, et ils avaient bien raison, et
moi je débarquais, leur demandant des comptes en leur
imposant, pire que ma détresse, la leur, celle de parents
qui comme beaucoup avaient fait de leur mieux, c’est à
dire somme toute pas assez.
Alors, une semaine après être sorti de l’Hôtel Dieu, mon
père me proposa de partir ensemble marcher dans les
rues de Paris, ce que nous fîmes pendant deux heures,
suivant un chemin que je connaissais bien, puis nous
nous assîmes en terrasse d’un café, il prit une bière, et là,
nous commençâmes à parler de lui, car sa femme et lui
étaient en grande difficulté dans leur couple, et là je
repris peu à peu mon rôle, nous reprîmes peu à peu nos
rôles, un père et un fils aux rôles intervertis, avec un plaisir
immense il faut dire, car l’émotion était là, à fleur de
peau, tant j’aime mon père, tant il est depuis si
longtemps un compagnon essentiel avec qui je
conjugue d’inoubliables moments, ce qui n’interdit pas
de savoir depuis longtemps qu’il n’a pas en lui la faculté
de me sauver de quoi que ce soit.
Alors ma mère, que je partis voir une semaine, sermonna
son mari avec qui j’avais eu plus que des mots pendant
plus de quinze ans, et d’ailleurs il se montra cette fois
d’une rare humanité.
Alors tous deux, couple cimenté par les abandons et les
blessures, m’accueillirent avec toute la tendresse et
l’amour dont ils étaient capables, et ils étaient, je le
sentis, capables de bien davantage et l’un et l’autre
que ce que j’avais imaginé, même s’il était dans la
nature de ma mère que de forcer les portes fermées,
aujourd’hui comme hier.
Ce fut surtout le visage désolé de ma grand mère qui me
fit prendre conscience de la douleur que j’avais imposée
aux miens. A ma demande on lui avait servi une histoire
de grippe A que j’avais contractée, et qui m’avait
assommé. Mais elle avait beau avoir quatre vingt dix ans
passés, elle sentait les choses comme personne, elle
avait deviné avant tout le monde que mon cousin
Stéphane, mort depuis vingt ans, se piquait, elle savait
qu’il avait contracté le SIDA, elle avait deviné que mon
père et ma mère allaient se séparer, elle avait compris la
même chose pour son autre fils et sa première épouse,
elle qui souffrait d’insomnies depuis toujours et
s’endormait devant le poste devinait les choses. Elle
m’avait quitté deux ans auparavant en pleine force de
l’âge, combattif, jouisseur, en parfaite forme physique et
me retrouvait à présent avachi, vouté sur la table en
formica, l’oeil éteint, ne disant mot. Tu sais j’aimerais que
tu te battes mon poulot m’avait elle dit, les bras le long
du corps. Mais elle je ne voulais pas la mêler à ça, elle
n’y était pour rien.
Car voilà, une fois de plus, mais cette fois hors clous,
reprenant une nouvelle fois cette place imposée par le
destin dans la tragédie familiale, dans la névrose de
deux familles croisées, ce rôle jamais vraiment désiré de
révélateur et de rebelle… Seulement voilà, dans ces
familles, celle de mon père, celle de ma mère, ces deux
familles où les tragédies se sont accumulées, comme s’il
fallait à ces lignées pathologiques livrer à échéance
constante un peu de chair fraiche pour que se perpétue
la race, voilà que moi je leur imposais soudainement ce
dont ils ne voulaient à aucun prétexte, le spectacle
obligé, obligatoire, insupportable d’une désolation.
Moi, le fils aîné, aîné des quatre cousins, dont l’un,
Stéphane, partit si jeune vers d’autres cieux, moi l’aîné
sans descendance, assumant avec arrogance cet état
de non succession, celui des quatre qu’on comprenait le
moins, qu’on redoutait le plus, celui qui osait, qui
verbalisait, qui mettait des ponts entre les différences,
celui qui de tous avait le plus voyagé, le plus baisé, le
plus aimé, le plus souffert, celui-là, donc, s’écroulait sur lui
même.
Il faut que tu te ressaisisses, murmura comme un seul
homme et d’une seule voix la lignée, sous-entendu nous
ne pouvons rien faire d’autre que ça, t’intimer l’ordre de
réagir, tel n’est pas notre rôle de te tenir à bout de bras,
nous autres n’avons pas cette faculté de faire fondre nos
masques, nous sommes empêtrés, alors s’il te plait
ressaisis toi !
Non. Encore et toujours cette indécrottable obstination
de celui qui ne reconnaît plus d’autre autorité que celle
de Dieu. Non, vous ne pouvez rien faire, non vous ne
pouvez rien faire pour moi, sinon cela, faire avec, faire
avec moi, tel que je suis là, défait, car ma défaite est en
quelque sorte vôtre, elle est passagère sans doute, mais
je ne vous éviterai point le déplaisir du spectacle,
faussement fort vous m’avez aimé, désarticulé vous me
supporterez.
Car je porte en ma chair les stigmates de ce que vous
vous êtes à tous caché. Différent je suis, différent je
demeure. Parfois pour votre plus grand bien. Car qui
allez-vous interroger, lorsque votre équilibre se lézarde ?
Qui ? Depuis combien de temps cela dure-t-il ? Eh bien,
calmement, je le dis, je le dis pour moi : c’est assez.
Evelyne m’avait un jour demandé si j’aurais aimé avoir
eu d’autres parents. Bien sûr ai je répondu, ce qui est
j’imagine d’une grande banalité. Pourtant Dieu m’est
témoin, les miens je les aime. Mais que m’ont ils
transmis ? Complice je suis, et depuis fort longtemps,
avec mon père. Mais est ce bien ce qu’on attend
seulement d’un père, la complicité ?
Lorsque je quémande une écoute, une réponse, un

chemin, j’appelle Dieu. Personne, dans ma famille, ne
peut quoi que ce soit. C’est plus fort qu’eux, dès que je
suis en manque, ils me parlent d’eux, et d’eux encore. Tu
devrais faire ci, tu ne devrais pas faire ça… Maintenant
que j’ai quitté la métropole pour l’hémisphère sud, ils me
demandent quand je compte revenir. Ici, ils sont
bienvenus.
Un jour j’ai écrit un texte où je m’imaginais enfanté d’un
serpent et d’une araignée. Simple défense, où
l’imagination passe par le biais de l’écriture pour extraire
hors de soi le poison. Il a fallu en passer par là, trente ans
de fuites et de rebellions, neuf mois de chute libre, un
appel à la mort, enfin un vrai lâcher prise, pour parvenir
à une certaine forme de détachement. Que de temps
perdu ! Et si tout cela avait été mis sur la table ? Et si ces
déjeuners et ces diners de famille, plutôt que d’être
consacrés à ce que chacun joue son rôle à la
perfection, sans sortir de ses petits clous, avaient été
utilisés à formuler les choses ? A dire par exemple, je
préfère x à y, et c’est ainsi, car la vie est ainsi faite ?
Plutôt que de masquer ces hiérarchies lâches derrière de
lénifiants discours ?
Cette déflagration a ouvert une porte qui en moi
demeurait fermée. Il fallait simplement affronter ses
démons, rompre, se détacher, et partir loin, au monde,
avec pour seuls bagages une grande valise et mon chat
Spiro.
Partir, quitter les siens, se défaire de ses peaux mortes,
pour respirer. Une petite mort, pour renaitre.

Extrait de Une déflagration salutaire
Récit autobiographique publie en 2011 Commande en ligne ICI – paiement sécurisé, livraison 8 jours environ,