mardi 1 août 2017

La juste distance


Ces êtres à tes cotés qui ricanent, sourient de manière forcée, se délectent dans ton dos de tes malheurs, te préfèrent en bas qu’en haut, ne s’approchent que pour prendre, sucent ton sang à force de simagrées, tachent de te ridiculiser, se moquent et se gaussent, parlent faux et te pompent – ces êtres la que tu aimais et qui se révèlent toxiques, ne les juge pas. Ecarte toi d eux, ne cherche pas à expliquer ou justifier ou à rectifier le tir. Ce n’est pas à toi de le faire, ils se sont eux-mêmes écartés du meilleur d’eux-mêmes, il leur revient donc depuis le fond de leur trou, seuls, abandonnés de tous, eux qui se sont abandonnés eux-mêmes, de refaire surface. Laisse la vie faire, qu’ils se débrouillent, s’ils sont quand même dans ton cœur en dépit du mal qu’ils t ont fait ou ont cru te faire alors aie confiance en eux et en la vie. Ne cherche ni querelle ni vengeance ni séance de rattrapage. Dis-toi que si tous vous vous écartez de cette funeste lumière ils y seront sans doute contraints.

Ne jugeons jamais les êtres, quoi qu’ils fassent, juges nous ne sommes point, seulement âmes bonnes ou mauvaises selon les circonstances de la vie. Ce qui chut peut se relever, ce qui se releva chuter encore. Soyons humbles et prudents, ne nous melons pas à ce qui corrompt, ne perdons pas notre temps à ça. Espérons et agissons chacun pour nous à notre bout, au présent. Ne revivons pas éternellement les moments heureux d’antan, n’anticipons pas l’avenir, celui-ci saura bien un jour s’inscrire au présent.

Nous ne devons rien à nos autres et nous devons tant à nous-mêmes. Faussement libres et réellement entravés, nous quêtons en l’autre ce qui nous manque au dedans alors que tout est à l’intérieur. L’autre n’est point la pour répondre à mes besoins, seulement en présence et sur ma route pour m’aider à y voir plus clair. Ce qu’il donne ou refuse est comme une main tendue qui désigne ce qui passe ou ne passe pas, parfois l’ennemi offre bien davantage que l’ami supposé. On apprend tant dans le manque et la douleur, à les faire reculer notamment.

Indépendants certes mais connectés aux autres, à tous les autres, ceux-là et celles-ci qui sont ouverts et libres et légers et qui ne demandent ni n exigent ni n’attendent rien de toi. Désintéressés et donc libérés de toute entrave. Les bonnes ondes nous relient, nous nous écartons des mauvaises. Les êtres ne sont pas en cause, seulement les comportements, certains tout du moins, qui sont la traduction juste d’un profond mal être qu’il ne nous appartient en rien de guérir. Seul le nôtre nous incombe si par malheur, et pour beaucoup une vie n’y suffit pas. Réapprenons à cultiver cet esprit de responsabilité, celui de l’adulte qui se prend en main et en charge et récuse la victimisation infantilisante que lui tend le miroir du vivre ensemble occidental.

Le temps agit, alors laisse l’autre libre de son temps, laisse lui le temps, celui de grandir et de comprendre après avoir vécu comme ce fut le cas pour toi. Laisse le aller et venir et satisfais toi de son bonheur et préoccupe toi de ses difficultés. Tu as vécu et compris bien des choses avec l’expérience alors loin d’exiger, espère et ressens-le jusque dans ses absences et ses silences. Souviens-toi de toi à leur âge, combien tu haïssais l’entrave, tu apprenais à tracer ta voie, et tâtonnais. Ce fut long et âpre mais tu y es finalement parvenu, à cette légèreté que tel ou telle cherche encore. Alors laisse venir et espère et crois en eux, au meilleur d’eux. A leur tour ils y viendront et ils ont toute une vie pour ça et donc à un moment qui sera le leur te rejoindre. La carte du temps dont tu maitrises les règles, ce lâcher prise de chaque instant, est la seule clef qui sache ouvrir toutes les portes, et il leur incombe à eux aussi de la trouver par leurs propres moyens. Tu les en sais capable bien sûr, alors ne fais plus un geste, plus un. Ce n’est ni efficace ni utile. Comporte-toi comme un père qui indique et laisse faire l’enfant. Observe-le, et s’il est en demande alors tends la main et aide le à se relever. Et fais-le pour lui et pour lui seul.




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