J’ai peu, à
peine pu connaitre mon grand-père maternel, Gaston Houplon. Je ne l’ai vu qu’à deux
occasions. La première je devais avoir sept ou huit ans, j’étais avec ma mère,
nous sommes allés chez lui. Je me souviens d’un garage et d’une maison toute
simple avec une table dans une cuisine salle a manger. Peut-être était-ce tout à
fait autre chose, les souvenirs parfois déforment la réalité
La seconde c’était
à Rueil rue Cramail, j’avais seize ou dix-sept ans, il était venu seul, mes
parents l’avaient reçu au salon. Je revois ce petit homme timide qui avait du
mal à trouver sa place dans une grande maison bourgeoise, assis sur un grand
fauteuil. Il paraissait intimidé. Nous avons ensuite déjeuné avec lui.
Ce furent les
deux seules fois, ma mère m’avait conté à son propos des faits que fort
heureusement elle découvrit sur le tard avoir été quelque peu inventés par sa
propre mère, qui avait chargé le baudet. Ma mère sut de la bouche de son père
sur son lit d’hôpital la vérité sur ses origines, sur les motifs et
circonstances de la séparation de ses parents, et put nous transmettre un peu
tard l’histoire.
Elle apprit
après, et moi avec, que son père avait été un grand résistant de la première
heure, des 1939, à Clichy. Et que ce fut dans ce réseau qu’il fit la
connaissance de ma grand-mère, qui également je connus à peine mais dont je me
souviens – elle mourut, j’avais deux ans et quelques..
Tous deux
reçurent la plus haute distinction a la Libération, ma mère a conservé les deux
documents affichés dans son couloir, elle est à raison extrêmement fière de son
père, elle peut. Fille de deux grands résistants, quelle belle revanche.
Résistants mais
détestant les honneurs, très discrets l’un comme l’autre. Humbles, des gens
simples, artisan pour lui, homme timide. Un vrai héros et un homme simple.
Combien j’aurais aimé connaitre cet homme, le questionner à genoux, lui
demander de me conter… Ce qui ne fut fait depuis je me le fais dans ma tête, je
lui parle parfois, à ce grand père inconnu.
La magie des réseaux
sociaux a fait que fort récemment une des filles de son second mariage m a trouvé
et depuis nous échangeons. Elle me livre des bribes qu’ici je ne veux révéler
en hommage à sa légendaire discrétion. Chaque nouvelle m’émeut incroyablement. C’est
comme un passé enfoui qui surgit par petites touches et me frappe au cœur. Je
dois tant à mon autre grand père, et me voilà qui découvre le second et tisse
de nouveaux fils … Le temps accordéon …
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