Le couple a inondé
à notre corps défendant la presse people de publi- reportages les concernant dès
le lancement de la campagne de Manu. Ce fut, de tous les candidats, le seul à
tant jouer la carte people si chère à Sarkozy, et a intégrer dans sa stratégie
cette exposition intime sous sa version autorisée et hyper contrôlée.
Impossible d’y échapper,
à leur histoire, ils l’ont cherché et voulu. Et les voici dans le Palais, à présent
livres aux sarcasmes comme de bien entendu. Mouvement auquel je me garderai
bien de participer, même si j’estime que c’est le jeu habituel et que s’offusquer
devant les moqueries sexistes envers Brigitte est faire preuve de naïveté. Les
boules puantes font toujours partie du package, et je ne profiterai pas de ce
billet pour faire la liste des insultes dont une autre femme fut la cible privilégiée
de la campagne achevée.
Cette histoire
personnelle et intime ne m’intéresse guère que sous un angle - celui par lequel
elle révèle à eux-mêmes ceux qui, bienpensants brandissant le Missel de la
Morale, se prennent les pieds dans le tapis de leurs propres contradictions. C’est
un angle bien dangereux que d’afficher cette couleur et prendre cet angle
consistant à entremêler morale et politique, choses qui n’ont absolument rien à
voir l’une avec l’autre, et cela se retourne toujours, n’est-ce pas Monsieur
Fillon, contre leurs auteurs.
Ainsi nous dit l’histoire
officielle ils se connurent alors que le jeune Emmanuel avait 15 ans et que
Madame, alors sa professeur de français, mariée à l’époque, en avait 39. Fort
bien. L’histoire ne dit pas clairement qui fit le premier pas, mais force est
de relever pour nos amis bienpensants que DEJA leur approbation ou leur silence,
dans ce simple énoncé de l’histoire, bat leurs convictions chevillées au corps
et les démasque.
Car qu’on soit
dans le centre ou dans la périphérie d’Amiens, la loi est la même, et celle-ci est
claire. Pour la Dame, 75 000 euros d’amende et 5 ans de prison si…, et pour le jeune
adolescent services psys et sociaux.
Or, sans doute est-ce
parce que nous sommes chez les nantis et que le collège était privé, ce qui
dans le moindre bahut public ou banlieusard aurait donné lieu à une diatribe enflammée
de Madame Royal dont je note au passage le silence, elle qui fut pourtant bien
bruyante sur le sujet il a moins de 20 ans, le détail fut passé sous silence et
ne choque personne parmi ceux-là. Au contraire, pas mal d’entre eux se pâment
comme devant Les feux de l’amour.
Outre l’évidente
tartufferie, j’y vois le préjugé de classe et le réflexe de préservation de ses
droits - un parfait exemple de ce que le peuple ne supporte pas. Et un bras d’honneur
au sens de l’honneur.
Je ne parle pas
des époux, je leur laisse absolument le droit de s’aimer et estime pour tout
dire qu’il n y a rien de choquant que pareille différence d’âge, que Manu ait
eu 15 ans, qu’une prof ait eu envie de séduire ou ait été séduite par un de ses
élèves. Leur truc non seulement me va, mais en soi je m’en fiche comme d’une
guigne. Je m’étonne juste qu’ils aient éprouvé ce besoin de sur exposition
immature et o combien parlant tant sur eux que sur cette époque qui les sert si
bien.
La mise en scène
de soi est au cœur du personnage Macron comme du couple, ou l’épouse initia son
cadet au Théâtre et surveille de près son produit phare. Ce simple fait est
parlant, limpide, comme dans House of Cards ils sont deux et avancent ensemble,
l’un devant et l’autre dans l’ombre. Bien des choses sont filmées, la déclaration
lors de la cérémonie du jeune Emmanuel à son épouse est accessible à tous sur
les réseaux. On est dans l’image, et celle-ci
est maitrisée. Nous aurons donc droit au cliché de la chambre à coucher, une
chambre ou l’on aura au préalable pris grand soin de tout repasser et de passer
un coup d’aspirateur sous le lit conjugal.
Les mêmes
bienpensants qui à juste titre reprochaient
à Sarkozy son vulgaire exhibitionniste s
accommoderont fort bien de sa version light et aseptisée – et d’ailleurs c’est déjà
fait. Les mêmes railleurs de Carlita Crucruche sortiront le baume pour défendre
Brigitte. On a affaire ici à une comédie de masques et d’apparences digne d’un
soap opéra ou convictions et postures se retournent comme un gant selon le nom
du personnage sur la scène. Lequel projette sur sa foule sa lumière aveuglante
et révèle à ceux qui se tiennent au balcon la réalité intrinsèque de cette
partie du public, celle qui a suffisamment de sous pour se payer une bonne
place à l’orchestre. Peu importe la marque, le phénomène de cour rassemble
toujours les cornichons, de petite ou de grosse taille, dans un bocal fermé,
lesquels trempent dans une eau remplie de produits conservateurs divers.
Rien
au fond n’a changé, là aussi C’est Du Sérieux …
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