samedi 15 avril 2017

L'Amérique Lèvres de Feu


La bien-pensance occidentale n’en finira pas de me surprendre. Après avoir des mois durant voué aux gémonies l’infect milliardaire raciste, sexiste et homophobe qui à leur grande surprise a remporté le scrutin de novembre dernier outre atlantique, les voilà qui lui trouvent des qualités que leur précédent héros (l’admiraaaaable Barak) n’avait point. Ses frappes droit-de-l-hommiste ont comme installé pour certains le Satan d’hier à la table des convenances. Pensez : des enfants gazés, quelle horreur !

Totalement submergé sur le plan intérieur (Donald avait mal compris qu’aux States le Président n’a rien d’un PDG aux mains libres mais doit rendre des comptes à ses actionnaires au risque d’être destitué au minimum), notre shérif à moumoute rouquine vient de montrer enfin des muscles. En l’occurrence pour la galerie, car son coup de fil au lion russe peu avant le bombardement n’a de fait endommagé que l’aéroport et très peu de matériels (et – c’est tant mieux – les victimes humaines se comptent sur les doigts d’une main). Tout ça (c’est un expert militaire US qui le dit) est donc du chiqué, du show pour la galerie et des gages donnés au grand Capital (l’actionnaire) et au 51eme état (son allié régional de toujours) de la barrière étoilée.

Le speech du « fini les ingérences », « on n’est pas là pour jouer les gendarmes du Monde » du milliardaire (en gros toutes ses positions en politique étrangère pendant cette campagne de 2016 ou à côté d’âneries et d’horreurs il ne proféra pas que des conneries) se révèle à l’épreuve des faits de l’esbroufe. Monsieur Show Biz y croyait à fond, seulement voilà, le sens de ses intérêts bien compris… Le mec est un businessman à la base, pas besoin de vous faire un dessin. Daesch se gondole …

Le cocasse dans cette affaire ou les US jouent avec le feu en sortant un pistolet de poche n’est pas tant qu’ils se montrent sous leur vrai jour aux yeux des grandes puissances dotées de clairvoyance (c’est-à-dire à peu près partout sauf en Europe) que dans la faculté de tous nos néo-colonialistes va-t’en-guerre à se livrer à des contorsions dignes de la danse de Saint Guy. C’est tout un art que de savoir faire rentrer sa petite réalité hors sol dans le chai d’une tribune ou d’une intervention à la télé. Et l’on assiste actuellement en France et ailleurs à quelques numéros de contorsionisme (le jeu de mots est à portée de clavier) absolument tordants.

Le bellicisme épaulé par le grotesque pur et dur : ça me rappelle ce film de Robert Altman, ce génial M.A.S.H. que les plus jeunes doivent ignorer. Avec ce personnage « Lèvres de Feu » (l’infirmière Margaret !), dont le sobriquet laisse à présupposer certains talents. Impossible de voir un commentateur (mâle ou femelle) mainstream sans immédiatement y penser et me tordre de rire au souvenir de certaines scènes aussi henaurmes que pathétiques.

L’humour nous sauvera moi je vous l’dis !


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