mercredi 5 avril 2017

Il est temps de rire de nos maitres avant de les renverser


Le conseil des ministres allemand a approuvé le 5 avril un projet de loi introduisant des amendes pouvant aller jusqu'à 50 millions d'euros pour les réseaux sociaux rechignant à supprimer les publications haineuses et «les fausses informations délictueuses».

«Les publications manifestement délictueuses doivent être effacées ou bloquées dans les 24 heures suivant leur signalement, les autres contenus délictueux doivent être effacés ou bloqués dans les sept jours suivant le signalement», indique le gouvernement dans un communiqué.

En parallèle en France, la sénatrice UDI Nathalie Goulet a déposé le 22 mars un projet de loi similaire, dans lequel elle préconise une peine d'un an de prison et 15 000 euros d'amende pour la diffusion de fausses nouvelles élaborées de mauvaise foi.

Pratique à définir la « mauvaise foi » …
Au bord du précipice électoral, le système aux abois, profitant de l’avachissement général de populations distraites par une campagne attrape nigaud, met en place de nouveaux verrous.

Après le DECODEX et ses probables accords avec Facebook et Google (les pourparlers sont toujours en cours sous la férule du journal LE MONDE, organe principal du pouvoir médiatique français et feuille de fou favorite de nos élites), il s’agit d’une nouvelle tentative de mettre sous contrôle dans une logique de guerre celle de la liberté d’expression. Car qui seront les censeurs (selon la logique de dénonciation anonyme sous-jacente connue des utilisateurs de Facebook ?) sinon les détenteurs du trousseau de clef de l’appareil médiatique lui-même ?

J’ai peine à croire qu’ils puissent en l’occurrence s’appuyer sur une autorité judiciaire, qui aurait beaucoup de peine à définir ce qui est une FAKE NEWS écrite ou publiée « de mauvaise foi ». Un traitement judiciaire (forcément synonyme de contestations systématiques donc d’engorgements) sera probablement envisagé avant d’être écarté.

La manip consistant à mêler dans un même texte de loi incitation à la haine et divulgation de fausses informations est maline certes, je dirais logique dans celle qui est celle de nos marionnettistes qui adorent amalgamer tout en accusant ceux qui ne pensent pas comme eux de le faire. Cette technique rôdée jusqu’à l’épuisement est une technique de paranoïaque assiégé.

Evidemment si ce que j’entrevois (je n’ai pas eu sous les yeux les textes de loi mais pense en deviner la logique : faites-moi la grâce de cette honnêteté que de le dire) s’avère juste, publier un article de RT France mettant en doute la réalité du bombardement par les armées syriennes de sa propre population aux gaz chimiques sera passible de sanctions. Facebook (et les autres) ne tenant aucunement à raquer, la reprise de l’article (surveillée par des taupes aux aguets) sera censurée, et le compte en toute vraisemblance fermé.

Voilà comment on s’assure du verrouillage de l’information. Il ne nous restera plus guère qu’Avoravox et ses sœurs ainsi que nos blogs recensés comme complotistes. Tous au maquis les gars !

On peut aussi s’interroger sur ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen était élue. Elle et ses équipes auraient-ils la possibilité d’interagir dans ce système de censeurs, d’y déposer des pions, et donc d’y interférer dans la préservation de ses propres intérêts ? Pourquoi pas me dis-je puisque le cheval de Troie serait dans la place ?
Nous sommes, j’en ai conscience, dans le registre de l’anticipation et de la projective. Mais d’une anticipation bien actuelle qu’il convient de réfléchir sans doute avant qu’elle ne tombe. Un authentique résistant ne peut que parer les coups de l’ennemi s’il veut poursuivre son action, et donc les anticiper et envisager tous les scenarii sans tomber dans le délire de persécution. Cela au moins évite l’état de sidération quand tombe le couperet. Et puis faire un peu de stratégie et de branlette intellectuelle n’a jamais fait de mal au bulbe.

Il m’apparait assez logique que, pris de panique par le nombre de têtes politiques coupées de ces derniers mois l’armée de médiacrates s’organise pour assurer sa propre survie. C’est j’ai envie de dire « de bonne guerre », même si les méthodes sont sales et stupides. Car rien ne peut contraindre un esprit libre, et surtout pas la peur du bâton.

La nature ayant horreur du vide les poches de résistance s’organiseront d’elles-mêmes et de nouveaux canaux apparaitront. Regardez la résistance syrienne, regardez : quatre ans après le déclenchement de mille feux Assad est toujours debout. Ils reprennent la même litanie du gazeur, ça sent le réchauffe, ça marchera moins. Ils sont aux abois, ces gens-là.


Comme l’écrivait Jack London, « il est temps de rire de nos maitres avant de les renverser »


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