Des ressources humaines aux ressources
naturelles tout court. Dix mois que j’y songe, a cette réorientation, elle va
bien finir par se faire au gré de la vie.
27 ans dans les ressources humaines
et le sentiment d’être arrivé dans les tous derniers chapitres. Ce métier se
heurte à ce que sont devenues les entreprises humaines et les individus qui y
sont enfermés. Quelque chose d’ubuesque ou, dans ma position qui est celle de quelqu’un
qui aide et accompagne, c’est beaucoup de cœur et d’efforts pour un résultat de
plus en plus dérisoire.
La machine va dans un sens tellement opposé à ce qui
motive mon action et mes valeurs, et les salariés se font de plus en plus les
agents inconscients de ce mouvement de fond.
La plupart de ceux qui ces dernières
années m’ont demandé un accompagnement sont tous venus avec ce mot de
changement à la bouche. J’ai fait le plus honnêtement possible mon travail,
parfois gratuitement. 9 sur 10 sont revenus au point de départ une fois l’action
faite. Les recommandations de remise en cause de leur vision du monde avaient
eu leur assentiment ; mais dans les faits ils n’ont pour la plupart pas trouvé
la force en eux de se mettre en mouvement pour sortir de la cage.
Quelques rares actions
enrichissantes et efficaces tant pour moi que pour ceux auxquelles je les
prodigue demeurent, qui font que je ne coupe pas le lien, qu’il est même
probable que je ne le coupe jamais de manière définitive. Accompagner la jeune génération,
celle-là que la vie n’a pas abimée, celle-là qui a encore tout pour croire en
la réalisation de ses rêves. Accompagner les aidants, ces professionnels dans différents
secteurs, social, medico- social, formation professionnelle soins etc. qui ont
fait métier d’accompagner au quotidien et ont parfois besoin de force, d’énergie,
d’écoute, de prise de recul. Ça me parle encore. Les groupes de parole en équipe,
la résolution de conflits, le dénouement de crises, ça oui sans doute, même si
la somme d’efforts apportée ne correspond plus en résultat à ce que ce fut,
tant tous les groupes sociaux se sont radicalisés.
Alors la nature. Revenir à elle,
comme à l’époque où j’étais enfant et où mon grand-père m’emmenait travailler à
ses côtés dans son jardin. Les arbres, les plantes, les fleurs, l’herbe, la végétation.
Ca, pas besoin de diplôme pour le faire, ça s’apprend sur le tas, suffit d’avoir
un homme de terroir a côté. Et ça peut se faire dans n’importe quel coin du
monde sans même parler la langue. J’ai
bien vu l’été dernier à Paris, quand en juillet je prenais soin des heures
durant chaque jour du jardin d’Irène, la joie, la sérénité, l’inspiration que
cela m’apportait.
Ce qui me permettra de leur écrire
encore mieux, à mes amis les humains. Sans me laisser polluer.
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