vendredi 31 mars 2017

Le Feu et la Glace



A trop s’approcher du soleil on se brule et tel Icare on tombe de haut dans le cœur d’un gouffre : ainsi va le destin des puissants et de ceux qui les accompagnent dans leur ascension déraisonnable vers les cieux. La quête des egos surpuissants les conduit au cœur même de ce dont ils veulent à tout prix se détourner : leur humaine condition de mortels. Et pour avoir eu l’insensée prétention de se croire des dieux, ils connaitront des fins tragiques.

Tel est un des sujets centraux de ce roman de l’époque, SUNDANCE, que j’écris. Et qui conte, dans les sphères du pouvoir, les destinées de personnages incapables de se fixer d’humaines limites. Leurs ascensions procèderont de mille manières par la combinaison d’opposés, les personnages de braise, toujours prêts a basculer dans la barbarie, et les personnages de glace, dont le déchainement de violence sera bien pire encore que ce dont se montrent capables les précédents.

Se croire tout puissant est un venin qui gangrène au-delà de l’être tout ce qu’il touche, à commencer par ses proches. Mon héroïne de glace, à la fin de Genèse, fera exploser les coutures du Paradis dans lequel les avait entrainés sa sœur jumelle et son beau-frère, cadet de son propre mari. Ce dernier allumera la mèche en lui révélant bien malgré lui une incapacité enfouie à résister contre ses pulsions de mort. Placée face à ce déchainement qu’elle ne maitrise pas tout en désirant être elle-même la cible des coups, son épouse s’emprisonnera en elle-même par besoin de se protéger d’un phénomène qu’elle ne peut contrôler. Ne pouvant dire à son compagnon : tue-moi, tue le mal en moi, frappe-moi à mort, elle fermera son cœur jusqu’à le glacer. Puis entrant dans l’appartement familial entamera la progressive destruction de tout et de tous, repères moraux, amour, décence, respect du père et de la mère. Elle fera, ne pouvant elle-même tuer en elle le mal qui la ronge, tout péter avec une violence rageuse et une obscénité déchainée, jusqu’à faire trembler les fondations de la République. Le sacrifice de sa mère ne suffira point à arrêter ce processus de destruction et servira même d’accélérateur : tous seront chassés du Paradis au terme d’une tragédie pleine de cris, de larmes et de sang.

Ces 30 ou 40 dernières pages qui ferment Genèse sont les plus violentes et les `plus choquantes qu’il m’ait été donné d’écrire. Les ayant rédigées en état second au milieu d’une nuit lumineuse, je fus le lendemain soir extrêmement secoué en les redécouvrant. De nombreux lecteurs m’en firent part : elles les avaient profondément remués, quelques-uns les avaient trouvé absolument insupportables, d’autres me dirent avoir été obligés d’arrêter plusieurs fois la lecture tant cela leur parlait aux tripes et remuait des trucs profonds, limite insoutenables. Les avis des lecteurs sur le site ou le livre peut se commander relevèrent en tout cas presque tous à quel point cette fin était, après les 350 pages précédentes qui alignaient les séquences de pur bonheur, un très grand choc. 


Y compris pour moi que ce texte que j’ai pourtant écrit en état certes second, mais parfaitement à jeun (comme toujours quand j’écris) effraie et bouleverse à chaque mot. C’est bien la première fois que je découvre ce qu’est être à la fois totalement dans et en dehors de son « œuvre ». Donc totalement concerné et partie prenante de ce sujet majeur de notre époque de feu et de glace.


Caaguazu !


On était censés quitter Caaguazú il y a 3 semaines. Résultat : on n’en décolle pas. Pas encore. Tellement on s’y sent bien. 

Cette ville où il n’y a ma foi pas grand-chose à faire sinon manger des hamburgers et s’attabler pour boire une cerveza est un maelstrom de gens tellement géniaux qu’on s’y est glisses Néo et moi comme si on était d’ici. C’est peu dire que l’accueil fut (est) exceptionnel. Quand je marche au hasard je me fais alpaguer par des bonjour, des sourires et des petits clins d’yeux. Des groupes de filles âgées de 12 ans en tenue d’écolières viennent me parler en riant et me posent mille questions. T’es qui, d’où tu viens ? Des petites vieilles rigolent, de jolis gars traversent pour me serrer la main. Ici tous, ils sont tous comme ça. Gentils, drôles, accueillants et souriants a un point ! Ce peuple est génial, vraiment génial ! Tous formatés pour le bonheur ! 

Légers, et si drôles avec ça, jamais à ton détriment, toujours AVEC et jamais CONTRE. Ils ont mille petits boulots et partent bosser comme les 7 nains, en sifflotant. Personne ne songe à faire carrière, ils ont autre chose à faire qu’apprendre à être ambitieux dans le sens occidental du mot. Ils gagnent peu mais s’en foutent complètement, personne, absolument personne ne se plaint. Aux urgences même les blesses se marrent, c’est hallucinant, génial, de vivre ça.

C’était ça que j’étais venu trouver. Pas faire du tourisme, non. Mais apprendre à vivre autrement, aux antipodes de ce que j’avais jusque la vécu. Apprendre des autres, m’en enrichir. Ce qu’ils donnent c’est énorme. Toute la négativité de la d’où je viens, cet égoïsme, cette hypocrisie, cette violence sous les sourires faux, ce mal être dont j’ai été moi-même sérieusement contaminé, ces gens a problèmes qui ne font rien pour eux-mêmes et qui pourrissent ton quotidien en te jugeant du haut de leurs podiums en carton-pâte, cet air pollué, ce rythme hystérique ou tout le monde court en tous sens sans s’intéresser qu’a son nombril et à sa toute petite bande, tout ça a volé en éclats. Tant mieux pour nous, pour moi.


Vous qui êtes restés sachez-le : un autre monde existe, et c’est sur cette Terre, et c’est maintenant. A quelques dix heures d’avion seulement. Rejoignez-nous si vous voulez, quand vous voulez.


jeudi 30 mars 2017

Geppetto, Pinocchio et les chiens de garde


Une des techniques de manipulation les plus répandues par nos mediacrates connivant sur toutes les chaines et dans tous nos journaux est la technique dite de “sidération”, qui est censée, par l’arrêt subi et intrusif de la “mine surdouée” du contradicteur ôter toute envie (ou crédibilité) de poursuivre le débat a celui dont la parole à rebours a percute la ligne à suivre. L’irruption de l’hystérie émotionnelle dans le débat d’idées : Angot est mon maitre à penser.

Regardez nos pantins dans leurs débats, observez leurs trucs et leurs astuces et vous verrez : ils utilisent tous les mêmes ficelles d’un plateau à l’autre. Duhamel, Salamé, BHL, Apathie, Pujadas, Pascale Clark, TOUS SANS EXCEPTION l’utilisent à dessein pour faire taire ce dont ils ne veulent à aucun prix dans leur petit pré carré. Le plus souvent ils excluent par principe et n’invitent pas ceux qui rament a contre vents, sauf ceux qui sont tellement extrêmes que leur exposition les lamine d’entrée.
Ils ont leurs idiots utiles, leurs têtes de turcs et surtout un bon paquet qui les fait tellement flipper que quand d’aventure l’un se glisse sur le plateau ils lui sautent direct aux mollets et le mordent avec une férocité de dingues. Car « ces gens-là »baignent dans la violence qu’ils dénoncent tout en la créant.

Ces gens-là sont comme une force d’occupation, celle de la pensée (enfin : ce qu’ils appellent la pensée), qu’ils cornaquent à leur guise et dans un champ prédéfini. Pseudos intellectuels, ils se comportent en vérité en idéologues à peine masqués prêts à toutes les bassesses et à toutes les indignités de façade pour conserver au-delà de leur petit pouvoir le plus grand, qui est celui de dicter à autrui ce qu’on a le droit de dire et le devoir de penser. Comme le ferait un clergé.

Observez : quelle que soit la coloration politique du media auquel ils appartiennent ils sont tous toujours d’accord, invariablement d’accord sur l’essentiel. L’UE est un El Dorado, la mondialisation est heureuse, les déficits doivent être comblés impérativement, Assad et Poutine sont des tyrans sanguinaires, dans tout antisioniste se cache un antisémite etc…

Le reste (leurs petites frictions) portent toujours sur de l’accessoire, et ils n’ont pas leur pareil pour s’auto-organiser et s’auto-promouvoir au sein de débats subalternes faits pour construire l’illusion de la pluralité. Laquelle chez eux est un impossible du fait de leur absolue consanguinité de caste comme de la source de leurs financements (parce qu’ils en font, des ménages, ils aiment ça, l’argent).

Leurs dernières inventions procèdent de méthodes dignes de l’inquisition à la Orwell et sont en train de marquer quelques points. La méthode (l’amalgame – celui dont ils accusent depuis toujours ceux qui ne pensent pas comme eux) est d’une efficacité de plus en plus limite tant elle fut surutilisée. En gros : tu penses ceci, Le Pen pense la même chose, donc tu es lepéniste. Etiquetage, raccourci, accusation au doigt pointé sur l’impétrant et voilà comment on prononce une excommunication. 

Ça commence à prendre l’eau, mais les pantins continuent.

Avec internet les canaux s’étant quelque peu ouverts à une ou plutôt à plusieurs autres voix, des plus fumistes aux plus respectables, ils ont dû appliquer la même méthode de prothésistes dentaires en faisant un grand melting pot avec la notion de COMPLOTISME. Lequel lexique renvoie purement et simplement à une accusation sous-jacente de haute trahison mêlée de diagnostic psychiatrique. L’outil, fomenté par le journal LE MONDE, organe de presse de la bien-pensance préfère par celle-ci, se nomme DECODEX,  et est donc un almanach ou plutôt un annuaire recensant en les notant les BONS et les MAUVAIS, les GOOD et les FAKE NEWS, les bonnes plumes et les complotistes.

Je vous laisse le soin d’imaginer dans quelle case nos évaluateurs impartiaux du Monde ont rangé leur chère feuille de chou, ainsi que Libé, Le Fig, Marianne, et tous les autres titres des 9 milliardaires propriétaires de la quasi-totalité de nos médias.

Ce DECODEX est en train d’innover. Non content d’avoir mis à l’index (l’Inquisition on vous dit) des mecs aussi brillants que Jacques Sapir (économiste qui prône chiffres à l’appui la nécessité de sortir de l’Euro avant son effondrement probable – thèse au passage défendue par près de 10 Prix Nobel d’Economie), les voilà qui ont construit un partenariat avec (tenez-vous bien) GOOGLE et FACEBOOK permettant d’interdire ou plutôt de contraindre par la dénonciation anonyme toute publication considérée comme une FAKE NEWS par un tribunal composé de juges et parties pensant tous la même chose.

Pour ceux qui l’ignorent une loi est actuellement à l’étude au Parlement en catimini et qui a n’en pas douter fera consensus entre nos Pinocchio de gauche et de droite (ou tout du moins une large majorité d’entre eux).

Voilà donc où nous en sommes. Rien n’est grave, tout ceci est tout à fait secondaire, l’info, la liberté d’expression, la recherche et la diffusion de la vérité, le pluralisme : avouez qu’au pays des droits de l’homme on a quand même mieux à faire !


Daddy Socrate et les choupis


Autrefois dans la Grèce Antique, notre bon vieux Socrate enseignait chaque jour à de jolis éphèbes la philosophie avant que de profiter avec leur consentement de leurs charmes. Ce qui en langage moderne s’appelle un win-win : le Monsieur qui a vécu et qui sait élève le plus jeune, lequel apporte en échange sa jeunesse et sa beauté. On ne sait si les ébats étaient fougueux et si le philosophe avait autant d’appétit au lit que de talents à philosopher : à cette époque Closer et les selfies n’existaient pas.

Il semble que de nos jours ou la jeunesse est sacralisée on soit parvenus en certains cénacles à une pratique diamétralement opposée. C’est que notre démocratie fonctionne quelque peu à rebours de sa pionnière à force d’avoir érigé le veau d’or et le plaisir comme Alpha et Omega. Courant après leurs jeunesses perdues, de vieux messieurs (pas si vieux que ca parfois) se pament devant de jeunes freluquets usant et abusant de leurs charmes et faisant raquer les papys en ricanant sous cape. Le jeune y gagne une préservation de son immaturité galopante et aussi quelques défraiements, pas nécessairement qu'en espèces sonnantes et trébuchantes. Et le senior (on dit Daddy dans ces cénacles ou Walt Disney est considéré comme une référence absolue) peut à loisir s’entretenir d’illusions tout en pestant sur les chaussettes sales du gosse abandonnées sur sa jolie table en verre Ikea a cote d’un paquet de chips éventré.

Au contraire de nos amis grecs, les ébats font l’objet de publicité : photographies et vidéos sur la toile, récits circonstancies aux proches ainsi convies dans la chambre à coucher parfois contre leur gré etc. Le propre du rien c’est sa capacité à se faire mousser. Bien sur tout le monde y perd, mais dans un jeu ou le corps social approuve l’alliage Vieux Dégoutant-Sale Gosse pourvu qu’ils aient l’air sympas et propres sur eux, ça passe comme une lettre à la poste. S’interroger sur les raisons profondes qui poussent ces jeunes enfants rois à ne pas aller fouiller dans leur inconscient les motifs enfouis de ces attirances quelque peu équivoques, ainsi que celles qui poussent ces vieilles gloires déchues à investir à l’aveugle sur une jeune pousse pas encore formée qui a tout d'une planche pourrie relève de la question hautement toxique. Nous la laisserons aussi en plan.

Tout n’est pas forcément qu’affaire de sexe dans cet alliage. Mais là aussi, dans ces élans qui peuvent pour certains etre ou avoir l'apparence d'etre sincères (et pourquoi n’y en aurait-il pas ?) il est surprenant de voir que ce sont les moins expérimentés qui tirent la charrue des plus abimes et non l’inverse. Qu’y gagnent les premiers : mystère, mais ils le font et parfois avec cœur et longtemps. Est-ce efficace ? La question reste ouverte.


Loin de moi l’idée de me gausser, vous me connaissez, je suis bien trop méchant et cynique pour ça. Mais quand même, quel étrange commerce que ces jeux à somme nulle ou chacun s’entretient et entretient l’autre dans une stagnation becasse au lieu de s’élever les uns les autres ? 

Nos ancêtres grecs qui contrairement à nous ne connaissaient pas grand-chose au marketing et aux applis de rencontres avaient pourtant bien mieux applique les règles élémentaires de Scruff et Grindr, vous ne trouvez pas ?


mercredi 29 mars 2017

Le pacte de Faust

Comment peut-on décemment émarger en tant que salarié ou gagner sa vie comme prestataire en travaillant pour un EXXON ou un TOTAL quand on sait les destructions que ces firmes opèrent tant à l’extérieur (Afrique, Proche et Moyen Orient, Amérique du Sud) qu’a l’intérieur, et qu’on a eu vent de leurs compromissions avec les régimes les plus abjects de la planète ? Planète qu’ils détruisent à petit feu …

Comment de même accepter de gagner sa croute dans l’industrie pharmaceutique et alimentaire quand on connait les effets ravageurs pour ne pas dire mortels qu’ils font prendre à leurs consommateurs, que l’on connait leurs méthodes pour ouvrir ou fermer un marché en refusant de vendre un produit de première nécessité a une population en voie d’extinction en dessous d’un tarif inatteignable, ou en détruisant des animaux par centaines et centaines de millions dans des conditions tellement atroces que voir les images nous est tout bonnement impossible ?

Comment se lever chaque matin et se regarder dans la glace quand on émarge chez Goldman Sachs ou dans une de ces institutions financières qui mettent à bas des pays ou des pans entiers de la population ? Comment accepter de pareils émoluments pour déverser une parole manipulatoire dans des médias de masse pour rendre les gens le plus con possible et leur faire avaler de quoi anesthésier toute envie de ruer dans les brancards ?

Pourquoi prendre la voie de devenir ingénieur en télécoms et informatique pour des multinationales ou des entreprises tendant à le devenir quand on sait ou qu’on découvre que le job contient espionnage industriel, création de logiciels de piratages de données, flicage et dénonciation des salariés, chantage sur les fournisseurs ? Comment bosser dans la grande distribution destructrice des petits producteurs, dans les cabinets d’audit maquilleurs de comptes et orfèvres en évasion fiscale, dans l’industrie de l’armement, dans les lobbies etc.

On peut être plein d’espoir et naïf, jeune on l’est tous plus ou moins, et le dessous des cartes ne nous est jamais présenté ainsi quand on signe le contrat de Faust. Mais après quand on sait ? Quand on a vu, quand on a compris ? Songez au conducteur polonais du train conduisant les victimes vers le camp d’Auschwitz, qui pendant plusieurs années faisait le chemin en connaissance de cause. Ne faisait-il vraiment rien ? Quel est le cout en termes d’image de soi quand on gagne sa vie à participer activement (une participation modeste est toujours active) à une entreprise de destruction ?

On a toujours, TOUJOURS, le CHOIX. Les métiers et les emplois et donc les choix ne manquent pas. Et si l’on s’abaisse à fermer les yeux et toute sa vie durant à contribuer à détruire son voisin de palier sans rien dire simplement pour gagner sa croute, viendra un temps où il ne sera plus possible de se mentir à soi-même.

On ne peut faire une entreprise de destruction sans posséder une armée soumise : et il faut être de bien mauvaise foi pour justifier sa présence sur la durée en disant « je ne suis pas dupe ». Non tu n’es pas dupe : tu es complice et c’est bien pire. Tu aurais pu, tu pouvais faire un choix tout autre, te rendre utile par exemple, servir et aider les autres, et te nourrir de ce que tu donnes. Tu y as pensé ? Mais tu ne l’as pas fait, tu as manqué de courage, tu t’es manque à toi-même, tu as trahi le gosse que tu étais. De cela personne ne te consolera, personne ne te plaindra, pas même toi-même.

Restes froid si tu le veux, bouche tes oreilles, ferme les yeux et avance comme un pion. Reste un con de bourgeois. Engrange, consomme, deviens propriétaire, deviens un vieux con. Tu avais mille occasions de sortir de ce jeu, et tu as préféré tout sacrifier, à commencer par tes valeurs et tes rêves d’enfant, pour un confort bien dérisoire, à présent que tu es sénile et malade. Que te valent cette intelligence dépensée à vide, ces biens, ces souvenirs si quand tu t’éveilles au chaud dans ton grand lit ta tête te pèse ? Tu mourras sur un tas de pognon, dommage pour toi mais ce fut ton choix.


Pourtant je me souviens, moi qui t’ai connu jeune, tu étais quelqu’un de chouette, à la base : un chouette gamin …


La déroute de Solferino


La fronde a changé de sens. Franchement c’est non seulement dans la logique des choses mais bien fait. Hamon, depuis sa désignation, accumule les conneries de débutant. Un vrai ado qui me donne l’impression de n’avoir jamais mis les pieds ailleurs qu’a Solferino. C’est désolant pour celles et ceux qui y croient, pareil amateurisme. Le mec gère sa campagne comme on gère un sous courant du PS dans les allées d’un congrès. A peine désigné le voilà qui tourne le dos à celui qui a perdu et contre lequel il avait été jusqu’à voter la censure … pour se précipiter chez les Verts ! Puis tonne des muscles et prend de haut un mec qui fait campagne depuis des lustres et avec quel talent, lui qui vient tout juste de commencer la sienne. Puis s’en va faire signer son carnet de notes a l’Elysée et à Matignon. Puis appelle Camba au secours et fait prononcer des menaces d’excommunication. Benoit, bonhomme, quand on fait de la politique et qu’on veut gagner, le B.A.BA c’est de RASSEMBLER, pas de diviser et de trépigner. 
Les frondeurs vous êtes vraiment des adolescents attardes, pourris gâtés, irresponsables. Quand on est dans une majorité et qu’on veut peser et compter on ne fait pas ce que vous avez fait pendant 5 ans, vous servir, cracher dans la soupe et vous faire mousser sur celui qui vous a mis ou vous êtes. Des enfants gâtés à l’ouest des réalités de ce que c’est qu’exercer le pouvoir, voilà ce que vous êtes. Le coup de pied de Valls (pour le coup a trois temps) sonne la fin de la récré. Vous avez cru que vous seriez capables de prendre le sceptre de force, vous allez tout perdre, PS inclus. Je plains vos électeurs que vous avez bel et bien cocufiés par votre immaturité.

PS . Hollande a parachevé son œuvre et contribué avec une diabolique habileté à ce qu'il appelait secrètement de ses vœux depuis des années : tuer le PS, cette usine à gaz qui n’est depuis la mort de Mitterrand qu’un ramassis d’egos et de petites haines recuites. Franchement chapeau Pépère. Ceci étant possible que tel Frankenstein tu nous aies mis dans les pattes une créature qui te dépasse. Non non, je parle pas de ton fils spirituel …


Chronique d'une mort annoncée


Ils feraient bien de pas trop plastronner sur la mort clinique quasi avérée du PS, les soutiens de Fillon et les sarkozystes canal hystérique : parce que ce qui les attend c’est bien pire encore.

Pensez donc : les mecs avaient un boulevard pour 2017 qu’ils disaient et un champion toutes catégories du rassemblement hors clivage en la personne d’Alain Juppé. C’était sans compter Sens Commun cette part la plus rance de la droite française, orléaniste, catho tendance réacs, assoiffée d’argent, inégalitaire et anti avortement. Qui aura instrumentalisé ses fichiers pour faire triompher l’homme de la Sarthe, a présent tellement embourbé que le couperet du 1er tour risque à coup sûr de lui offrir le score le plus piteux jamais obtenu par le parti d’opposition principal d’un pouvoir champion de l’impopularité. Encore un peu moins d’un mois pour passer sous la barre des 15 pour 100 ! Car la logique d’une chute libre c’est de se poursuivre en accélérant dans les derniers virages sur bruit de casseroles.
15 pour 100, imaginez la déroute : le parti explose, plus du tiers de l’électorat qui se reporte sur Macron, déjà 14 anciens ministres de Chirac qui ont franchi le Rubicon. C’est pire qu’un échec, bien pire que le PS quand on y songe, dont l’aile sociale-démocrate triomphe sous les couleurs rafraichies du machiavélique Macron. Lequel en stratège hors pair grand lecteur de Lao Tseu vient de prévenir : non les soutiens ne seront pas pour beaucoup désignés automatiquement pour les législatives, et tous ceux qui viennent doivent des à présent quitter leur étiquette précédente et signer chez moi.


Du grand art chez ce soi-disant débutant qui il y a peu déclarait sourire aux lèvres : « Je suis le maitre des horloges ». L’élève de Hollande est en train de dépasser le maitre. Les sarkozystes et les fillonistes vont s’écharper après mai sur les restes d’un parti dépecé par leurs aveuglements, et tous ceux que je déteste, Wauquiez, Pecresse et consorts vont se retrouver emmurés dans leurs Conseils Régionaux. Les Républicains c’est fini, bon débarras ! Que c’est jouissif d’assister à ça !


mardi 28 mars 2017

Je m'abstiens


Alors tu me conseilles de voter pour qui m’a demandé un pote ?
Je lui ai rétorqué que je lui conseillais de voter pour qui il voulait en pensant aux deux pires ennemis que nous ayons : les fondamentalistes d’Allah bien sûr, mais aussi l’oligarchie financière apatride qui nous envoie tous dans le décor.
Je suis fils de politique, beaucoup le savent, je ne m’en suis jamais caché. J’ai été élevé dans un collège de cathos hyper strict genre Manif pour tous, et suis catholique d’un genre particulier : qui interroge et remet sans cesse en cause le dogme. J’ai aussi choisi de faire des études poussées en philo et en lettres. Et je suis à mon compte depuis 22 ans dans les RH, métier ou j’ai pu bosser en direct avec beaucoup de patrons.
Ca crée tout de suite le profil : les dogmes et les certitudes pas mon truc, les étiquettes de type droite gauche encore moins, même si j’ai une sensibilité qui pencherait plutôt vers la France Insoumise qu’ailleurs. Mais j’ai cette fois décidé de m’abstenir. Je m’intéresse à la France et à la politique mais n’y vis plus et n’ai à ce jour aucun désir d’y revenir. Je n’aime pas ce qu’est devenu ce pays, ce qu’il donne à voir actuellement.
Je trouve que chez la plupart de vos candidats il y a du bon et du mauvais, y compris chez Fillon et Le Pen. J’exècre la ligne Macron mais reconnais que pas mal de ses mesures sont bonnes. Hamon m’apparait comme un apparatchik hors sol, totalement à l’ouest sur le plan international, un droit de l’hommiste qui recrache la soupe de Solferino et la doxa du Nouvel Obs sans aucune connaissance de la réalité du terrain, ce qui est un comble pour un agrégé d’histoire. Je pense que ce gars, sympathique au demeurant et dont les élans sont sans doute sincères, est politiquement irresponsable de proposer des mesures infaisables qui s’échoueront sur le mur du réel.
En tant que tel le concept de la préférence nationale ne me choque pas : mais bien des applications prévues si, et encore plus ce que remue ce discours d’exclusion. Les supposées amitiés de certains candidats avec Poutine et la diabolisation qui en découle me fait hurler : la morale et encore plus le moralisme n’ont rien à faire en politique, et les amis saoudiens sont dix fois pires que le Tsar Russe, que je tiens pour un grand, quelqu’un d’absolument incontournable en cette époque si particulière. Je trouve Fillon et ses affaires grotesques et la place de celles-ci dans cette campagne indigne, et si je trouve sa stratégie suicidaire je suis mal à l’aise par cette mise en scène qui le suit à la trace jusqu’à l’échafaud. Je hais les hallalis et les charognards encore plus que les tartuffes.
Je suis passionné par mon époque au point de publier des tribunes depuis peu dans un media alternatif. Je ne pense pas que le modèle français ou occidental soit enviable, là où je vis actuellement les gens sont paisibles et heureux.
Je pense pour avoir beaucoup creusé le sujet que cette démocratie n’en est pas une, que cette République arrive à sa fin, et je pense foncièrement pour avoir étudié l’histoire que toute renaissance se fait sur des ruines. Et que donc le déclin étant actuel il convient d’accélérer vers le gouffre pour ensuite pouvoir renaitre.
Avec Onfray, mais sans être aussi affirmatif je pense que la civilisation occidentale arrive à son terme, j’observe les faits et vois cette possibilité de plus en plus plausible. Je ne l’espère en rien, je suis le contraire d’un décliniste ou d’un passéiste. J’aimerais qu’il se trompe, et en même temps non : la destruction du matérialisme m’apparait une condition indispensable de survie, nous sommes allés beaucoup trop loin dans la destruction du vivant.
Je pense qu’une grande civilisation doit être assise sur la poésie, les arts, la philosophie et la spiritualité. Je suis un rationnel pétri d’irrationnel et qui va picorer un peu partout. J’aime la vie, j’aime les gens, je suis aussi solitaire, de plus en plus, et mes moments de solitude sont devenus de purs moments de joie. Alors voter, comment dire …


Une autre Europe


Il y a 60 ans, les pères fondateurs de l’Europe signaient le Traité de Rome.
On a tendance à oublier, devant l’échec insensé de ce qu’est devenue cette si belle idée qui avait tout d’un idéal que dès l’origine deux conceptions s’opposèrent. Deux lignes, deux projets fort différents. Et que cette opposition hélas, loin de perdurer jusqu’à nos jours dans le cœur de nos débats, semble avec l’échec de celle qui fut retenue avoir été avalée par le retour des souverainismes. Un retour non pas à une « Europe autre » mais bien à une situation antérieure, comme un mouvement de balancier aux antipodes. En bref : un bond dans le passé en guise d’antibiotique.

De Gaulle, en 1957, n’était pas encore revenu au pouvoir. Lui qu’on ne peut accuser d’anti-européisme mais qui sut dès le départ se montrer fort critique sur le projet de grand marché économique de Messieurs Schuman et Monnet défendit une autre conception. En rien supranationale celle-ci, et dans laquelle les pouvoirs en aucune façon ne pouvaient être, comme c’est aujourd’hui le cas, transférés à des technocrates non élus.

Ces Etats Unis d’Europe ou chacun pouvait coopérer avec chacun sans exclusive sur les sujets qu’il souhaitait avaient l’immense mérite de laisser le pouvoir aux peuples via la maitrise des politiciens élus. N’éteignant sous aucun prétexte l’ampoule nationale, ils constituaient une force a différents étages en même temps qu’une puissance en tant que telle, qui aujourd’hui serait sans aucun doute capable de traiter d’égal a égal en se faisant respecter par chacun des grands blocs.

On voit aujourd’hui le résultat de ce que fit cette politique de gavage de l’oie sur les volontés bafouées des peuples, grand sacrifiés du mercato UE. Dire et répéter depuis plus de 10 ans  « peuple tu as tout faux, tais-toi » est du registre du suicide et de l’aveuglement.

L’idéal – superbe et historiquement plus que nécessaire – fut bel et bien dévoyé, c’est-à-dire progressivement et souterrainement détourné de son objet initial par des intérêts bien compris. Lesquels intérêts, à force de se dissimuler et de faire aboyer des pantins finirent par faire tache.

De grands hommes portés par leur histoire personnelle les ayant entrainés dans les conflits les plus sanglants, ne virent ou ne purent voir l’entourloupe se mettre en branle en coulisses. Mitterrand, grand politique mais aussi homme de lettres, ne pouvait concevoir l’économie que comme subalterne. Sa vision romanesque et historique lui servit autant de moteur que d’essuie-glace. Revoir aujourd’hui le débat qui en 1992 l’opposa a Philippe Seguin (un gaulliste, un vrai – et le contraire d’un démagogue) est frappant : lyrique, le vieux Président semble avoir perdu le nord sur certains sujets bien précis et traite par-dessus la jambe certaines piques fort justes de l’homme d’Epinal  Un exemple me vient en tête : leur échange sur l’indépendance de la BCE et de ses retombées sur l’indépendance de la nation. Pas vraiment un point de détail. Il y a quelque cocasserie à voir cet ennemi du grand capital se faire à ce point abuser par ce dernier, au nom de ses idéaux les plus respectables.

Je suis tombé il y a peu sur une brillante interview d’un diplomate russe dont j’ai hélas oublié le nom, qui avec amusement comparait l’UE dans sa structure et sa nature actuelle à feu l’URSS qu’il avait bien connue. Cinq ou six autocrates qui tirent toutes les ficelles sans rendre de comptes à personne en prenant des décisions pour la lointaine Sibérie aux retombées énormes sur la vie des gens. Et une assemblée enregistreuse fantoche. Avouez qu’on n’en est pas si loin que ça.
Alors que faire ? Nous entêter encore jusqu’à ce qu’un à un les peuples imitent les anglais ? Jeter le bébé avec l’eau du bain et l’idéal a la rivière ? Ou revenir au cœur, redessiner un grand dessein qui nous tire collectivement vers quelque chose d’élevé et d’entrainant ?

Nos actuels défenseurs de l’Europe telle qu’elle est me font l’effet de tirer dans le même sens que ses plus jusqu’au-boutistes opposants : vers la fosse commune. Les premiers dans le rôle du joueur de flute et les seconds dans celui du pelleteur.


C’est si difficile que ça d’envisager une 3e voie ? Ne serait-ce que pour casser ce qui dysfonctionne en regardant loin ?



lundi 27 mars 2017

La Guyane est une ile (et mon cul c'est du poulet)

La dernière connerie de Macron – confondre la Guyane avec une ile – devrait suffire à déciller les yeux de tout un chacun sur la connaissance que ce petit marquis a du pays réel : mais non, pour un peu ses contempteurs trouveraient ca mignon. Que leur champion, dont je ne rappellerai pas le best of sur les analphabètes et les alcooliques prouve jour après jour à quel point il n’a aucune connaissance du territoire et des habitants qu’il entend administrer sinon livresque semble ne pas les bouleverser outre mesure. Apres tout on a eu successivement un avocat de promoteurs immobiliers spécialise dans les expulsions (l’activité phare du cabinet Sarkozy) puis un spécialiste de la fiscalité publique a la Cour des Comptes. Alors ma foi tant qu’à faire, un expert du Haut de Bilan ! Et puis Angela l’a adoube alors tout va bien !
Vous aviez entendu son grand speech à Lyon ou il avait convoqué les fantômes de Jeanne d’Arc, De Gaulle, Mitterrand et Chirac pour leur faire dire le contraire de ce qu’ils pensaient ? Devant les hourra de la foule je m’étais dit que décidément l’inculture avait fait de spectaculaires progrès en France depuis une trentaine d’années. Car quoi : les options de ce petit Monsieur tournent le dos à 360 degrés a tout ce que ces grands personnages ont défendu. Contre Jeanne d’Arc il nous livre avec le sourire à l’étranger en baisant la babouche de l’évêque Cauchon. Contre De Gaulle il fait de nous les vassaux de l’OTAN et se bouche le nez devant Poutine. Contre Mitterrand il s’immole devant le veau d’or et casse un maximum de protections en feignant de prévoir une boite de rustines. Enfin contre Chirac il livre tout ce qui n’est pas occidental à la cupidité la plus destructrice.
Le tout avec un charmant sourire. C’est une version moderne de l’Antéchrist ce mec ou quoi ?
C’est peu dire que même si je trouve l’homme sympathique et cultive (il est tout sauf bête, pensez bien, à gauche dans ce rôle Benêt Hamon suffit : d’ailleurs comme je l’avais prédit le roi des bobos est en train de s’effondrer sur lui-même) j’exècre ce qu’il incarne, je pourfendrai jusqu’au bout ses mensonges éhontés et ricanerai haut et fort à chaque fois que je surprendrai des gens fort intelligents par ailleurs prendre leurs lanternes pour sa vessie. De tous les candidats il est à la fois le plus roue, le plus malin, le plus stratège, le plus menteur et le plus creux. Et vraiment a mes yeux le plus dangereux, bien pire que la Le Pen car pour le coup son odieux programme de mise à sac du salariat et de vassalisation a l’OTANN est un formidable accélérateur des processus de destruction en cours tant a l’intérieur qu’a l’extérieur. Et aurait s’il est élu toutes les chances (contrairement à celui de Madame Le Pen) d’être applicable à cent pour cent.

Avec lui dites-vous bien que les ingérences au Proche et Moyen Orient ça va continuer. Que les marchands d’armes vont s’enrichir en armant Daesh et ses filiales encore plus qu’avant. Qu’on va vous endormir encore plus en vous contant de jolies histoires à dormir debout avec des diables et des gentils tout partout. Qu’on va encore confondre moralisme et géostratégie, et que la politique va prendre un tour de catéchisme encore plus fort avec missel pour tout le monde et récitation la main sur le cœur de la déclaration des droits de l’homme sur fond de destruction sauvage. Que vous aurez droit à une magnifique Sitcom avec un mix d’Obama white et de Kennedy Dry tous sourires avec Madame sans le coup du scooter et de Closer. Ah ça va être propre, la Présidence Macron ! Dormez dormez gentils pigeons …


La Marine prend l'eau : qui coule ?

Je suppose qu’il doit bien y avoir quelques marinistes ici. Je vous mets tout de suite à l’aise : c’est votre droit le plus strict et je ne suis ni juge ni excommunicateur, en démocratie chacun a le droit de penser, de dire et donc de voter comme il l’entend. Il n’y a que les urologues de la bien pensance qui disent le contraire, ainsi que les manipulateurs de l’opinion et leurs serviteurs zélés que sont les incultes amalgameurs.
Alors disons-le : non pour beaucoup (énormément d’entre vous) vous n’êtes pas, vous n’avez strictement rien de fachos. Faut vraiment pas avoir étudié l’histoire pour balancer de pareils anathèmes censés vous faire ramper de honte. Comme j’ai pu le constater ainsi que beaucoup, ça n’a pas vraiment pris cette affaire de fachos, ça a même plutôt nourri le truc. Que voulez-vous ma bonne dame, Hitler était unique en son genre.
Votre cheftaine, voyez, je la trouve dans son genre sacrement douée, la bougresse. Pour une nana qui a grandi à Saint Cloud dans l’opulence, qu’est-ce qu’elle cause bien le populo ! Elle en a dans le citron, et on voit quelle avocate elle est, une sacrement bonne, surtout pour une fille à son père dont toute la carrière professionnelle fut faite à demeure.
Et puis s’il est évident qu’elle n’a pas la culture de son père, franchement sur le plan géostratégique elle touche sa bille ya pas à dire. A force d’avoir été vilipendée depuis sa prime enfance elle a appris a raisonner hors de l’enclos et à ne pas prendre des vessies pour des lanternes. C’est simple, moi qui suis aux antipodes de ses idées sur pas mal de sujets je l’écoute avec beaucoup d’intérêt et trouve un paquet de constats fort justes. Ya un cote : bon sens près de chez vous qui fait que les gens dits simples s’y retrouvent parfaitement. Et comme en plus elle est devenue une pro des medias …
Bon le truc, autant que je vous le dise avant, c’est que malgré tout ça (vous voyez que je vous prends pas pour des cons) eh bien cette diablesse elle vous prend pour des andouilles et le prouve. Vu que vous allez voter pour elle autant le savoir avant, vu qu’après il ne vous restera que vos yeux pour pleurer.
Vous avez compris quelque chose sur sa position sur l’Europe ? Parce que je veux pas dire mais elle passe son temps à tanguer. On sort ? On sort pas ? Euro or not euro ? Le franc ? Deux monnaies ? « UN REFERENDUM après 6 mois de palabres » qu’elle dit : ah oui ? Il y a figurez-vous un article de la Constitution qui permet au Chef de l’Etat en un coup de plume de rayer la signature de la France de tel ou tel Traité. Pourquoi elle en parle pas Marine, alors qu’elle le sait ? A votre avis ? Parce qu’elle veut votre voix c’est ça ? Mais si vous l’avez élue alors à quoi bon revoter et perdre 6 mois avec tous les risques que cela encourt sur le plan économique ? Tu tranches et tu prends tout le monde au pied levé et on en parle plus. Tu cheffes oui ou merde ?
Vous avez pas l’impression qu’elle se fiche un peu de vous, non ? Sarkozy en 2007 il l’a fait lui, avec le Traité de Lisbonne : je suis élu, j’ai mis ça dans mon programme, j’applique et tant pis pour ceux que ça défrise. C’est ça être un chef d’état ou je me trompe ? Ah c’est vrai : elle est en campagne alors elle cultive l’ambiguïté, elle veut pas faire peur aux petits vieux ….
OK bref elle fait comme les autres …
Deuxio : les sous pour nous les gaulois. Super les TPE, les agriculteurs, les commerçants, les petites retraites, les etc etc… C’est vrai qu’on les a carrément oubliés depuis 20 ans. OK, on vire les pas gaulois des HLM et du système de soins, on arrête les allocs à ces pouilleux pas de chez nous, la préférence nationale toussa toussa : vous croyez qu’il y a le compte si on fait tout ça ? Vous croyez en plus que question « Droit » elle peut ? Que ça va passer ? Le droit vous savez ? Elle, qui est avocate, rassurez-vous elle sait très bien ce qui passera et ce qui passera pas. Elle est sacrement meilleure que vous, d’ailleurs si c’est vous qui votez pour elle et pas l’inverse il doit y avoir une raison.
Vous croyez qu’elle le sait pas tout ça ?
« Mais je vais faire des économies machin l’Europe bidule le dispositif trucmuche les Régions qui servent à rien etc »
Dis donc l’électeur, à ton humble avis pour supprimer au hasard les Régions il faut COMBIEN DE TEMPS pour que ça s’inscrive sur le plan comptable ? 5 jours ? 5 ans ? Plus que ça ? T’as pas l’impression qu’on t’enfume ? Hein ?
Si ta Chef elle veut faire rentrer des sous pour les redistribuer aux gens comme toi, dans quelle poche elle peut aller les chercher ? Cherche pas je t’aide : la fraude fiscale et les optimisations des banques et des multinationales. OK ? Avec ça ya le compte.
Maintenant va dans le programme de ta copine chercher les propositions sur le sujet, va ! Et si tu rentres bredouille repars a la pêche.
Bon ben voilà bonhomme, tu m’excuses hein, faut que je te laisse, ya Filipot qui vient diner ce soir.


Du balai les cornichons !

J’avais un prof de français autrefois, un homme fabuleux qui a posé les bases de celui que je suis devenu, sur le plan intellectuel je veux dire. C’était en classe de seconde, j’avais alors 16 ans et végétais mon ennui dans ce collège pour fils de nantis ou on nous éduquait sans penser une seconde a nous élever. Quand je dis : éduquer, je pourrais dire : dresser. Faire de ces gosses de riches des riches, nous mettre dans le moule, faire de nous des patrons, des chefs, des colonels, bref : des rats a la tête d’autres rats, tout juste bons a une vie grassement payée à ne pas faire grand-chose que ce qu’on leur aura appris.

Ce prof avait pour mission de nous enseigner ce qu’était une dissertation, et à nous apprendre à le faire. C’est-à-dire quand on y songe à réfléchir. Car apprendre à disserter est bien, dans le cursus scolaire, quasiment le seul exercice, sinon le seul, ou penser est l’alpha et l’oméga. Il ne s’agit nullement de recracher ce qu’on a appris ou de l’appliquer mais bien à partir d’un fatras de connaissances et de lectures d’organiser une pensée.

Ce qu’il nous apprit ce jour je pense avoir été un des seuls sinon le seul à l’entendre. Il nous dit en substance : comme vous ne savez pas, je vais donc vous imposer un cadre. Vous allez donc à partir de ce « rien » apprendre comme vous savez si bien le faire à entrer dans ce cadre et le respecter comme on ôte son chapeau devant une autorité. Puis quand à force de vous y être conformés vous vous y sentirez à l’aise, je vous laisserai gentiment en faire exploser un à un les barreaux.

Incroyable enseignement ! Allez dire ça à ces managers de la pensée Powerpoint qui n’ont pas leur pareil pour simplifier le complexe et le faire entrer dans les cases étroites de leur conception sur-contrôlante du monde ! Eux font appliquer l’inverse : la forme prime sur le fond, la forme assèche le fond, la forme est tout, et tout se résume à une équation dans laquelle la pensée se dissout. Voilà le monde tel qu’ils nous le vendent, et nos politiques, nos banquiers et nos philosophes de pacotille acquiescent en appliquant les mêmes règles. Surtout ne sors pas du cadre ou tu n’auras pas ton su-sucre : voilà à quoi ils nous entrainent, ces dresseurs, à ne plus savoir penser, à force de tourner et retourner dans leur aquarium.

Il n’y a pas plus pauvre intellectuellement que la novlangue des pseudos-entrepreneurs qui ne sont en réalité que des gestionnaires de portefeuille et des financiers. Ouvrez un best seller de Management, ouvrez-le au hasard et lisez n’importe quel paragraphe : c’est intellectuellement affligeant, d’une vacuité à bouffer du foin, des concepts taillés à la serpe habillant des clichés et des affirmations à l’impératif 2e personne du pluriel, le tout sur fond de citations de figurants liftés de Starship Troopers. Un sommet de bêtise écrit avec une police de caractère taille 16 par un gugusse en costard qui émarge a 500 000 balles par an, qui vend sa daube 25 euros et propose en plus des conférences. 

Dans cet univers du contrôle ou Excel a pris le pouvoir, penser est l’ennemi, la chose à empêcher, le truc qui tue, le virus à exterminer coute que coute. Vous avez vu comme moi la propension des grands patrons à répondre a côté de la question posée ? Leur sourire Pepsodent qui se fracture quand ils se font titiller sur le petit mensonge de la page 47 du rapport d’activité ? Les mecs ont les powerpoint dans le disque dur interne, pas question de dévier d’un texte que leur prompteur projette, sinon la dir’comm’ (une quadra sous Tranxenne) débarque avec son fulgur-au-poing et fait exfiltrer le grand homme dans les entresols. Pas question d’être pris sur le vif, on a des sociétés de sécurité pour ça, des communicants, des cellules de crise et des EURO RSCG en veux-tu-en-voilà.

Ça se fissure quand même – vous ne trouvez pas ? Ça commence à sérieusement prendre l’eau leur truc non ? Les mecs, s’ils ont équipé leurs dix résidences de portails électrifiés, de chiens méchants, de tireurs d’élite et de caméras de surveillance, c’est bien que quelque part ils se sentent un peu en danger… Ils doivent flairer le sang, renifler l’entarteur dans les renfoncements de couloirs. Autour d’eux il y a comme un parfum de rejet, les gens font semblant d’applaudir quand ils sont filmés mais ils se bouchent le nez et crachent leur bile sur la toile en utilisant des pseudos.

Ce qu'ils veulent faire de nous c'est nous transformer tous en techniciens de surface ubérisés, et pouvoir partir a St Barth vendredi à 13 heures avec leur vieille peau et les deux rejetons. On a commence à comprendre leurs astuces, aux cornichons, et à le faire savoir. Ca commence à trembler chez les nantis ces temps-ci, leurs assemblees ne sont plus de grand messes silencieuses, les petits vieux commencent à cracher sur la moquette et à vomir les petits fours.

C’est qu’à force de s’être exercés à l’art de disserter ils auraient envie à leur tour de faire exploser le cadre ?




dimanche 26 mars 2017

Ma ration de miel

Depuis 5 mois, on aura donc dormi une nuit dans un superbe 3 étoiles à Casablanca ; passé un mois dans une auberge de jeunesse démentielle a Rio sur les hauteurs de Santa Teresa ou nous avons pu rencontrer et sympathiser avec des jeunes du monde entier ; dormi une semaine dans une guest house improbable tenue par un couple de ploucs et leur fils gay ; été hébergés moyennant finances par une folle furieuse carburant a la marihuana dans une favela ; réservé une semaine un petit studio équipé , passé un mois et demie de dingue dans un petit hôtel tenu par un couple de brésiliens géniaux qui tiraient à fond sur le joint ; passe trois nuits dans un hôtel de type Les Bronzés au Brésil avec piscine et salle à manger Club Med ; dormi trois semaines sous une tente sur deux terrains différents ; trouvé refuge dans un petit motel tenu par une grand-mère Mamie Nova qui préparait des tambouilles et comptait ses sous ; et enfin depuis deux semaines été hébergés chez des petits vieux adorables dans une petite maison avec chiens chats et poules qui te réveillent à l’aube en cocoricofiant toutes gorges déployées.


Cette nuit je me suis réveillé vers 4 heures, méga orage, trop génial de rester debout à l’ abri et de voir la pluie tomber. Chaplin le chaton est venu s’endormir sur mes genoux, j’ai fumé comme une cheminée jusqu’au lever du soleil avant de me livrer deux heures à la Fée Morphée. Le fils des deux petits vieux est rentré torché à 5 heures et s’est viandé dans le jardin sur sa mob, le pauvre articulait pas trois mots, je l’ai envoyé au pieu d’un haussement d’épaules et ai repris mes pensées. 

Néo et moi avons chacun nos bulles et nos centres d’intérêt, et il a admis que je puisse a tout moment non seulement m’isoler mais n’en faire qu’à ma tête, dormir et manger quand je veux, manger seul ou avec lui, ne pas me joindre aux autres pour partir rêvasser, marcher ou écrire. On se retrouve pour de super moments complices, sans se contraindre à rien. Quand on s’était connus en 2006 et qu’il s’était installé chez moi il m’avait aussitôt appelé « l’ours », qui est devenu « le zours ». Le mec qui fait chier personne et qui fait ce que bon lui semble. Et qui est capable de te foutre une bonne trempe si tu veux le contraindre, lui imposer ta loi ou lui piquer son pot de miel en loucedé.. 


Inutile dans cette vie tant la liberté est totale : aucune contrainte, pas d’habitudes, pas d’horaires, personne pour chouiner ou t’imposer quoi que ce soit. Et à peine installé dans un truc qu’on rebat les cartes. Comment veux-tu filer un coup de patte quand t’as du miel de mille sortes différentes chaque matin dans ton écuelle et qu'autour tout le monde respecte qui tu es, y compris quand tu te comportes comme un sauvage et te roule la panse contre le goudron en poussant des râles de jouissance ?





samedi 25 mars 2017

La mort de Chatte

C’est arrivé avec une rapidité et une violence incroyable, vers 21 heures. 

J’étais assis sur la terrasse de cette petite maison ou nous vivons depuis dix jours, lisant et sirotant tranquillement une bière. Quand je surpris un bruit étrange, comme un appel à peine audible. Je me suis levé et l’ai vue. Elle se tenait prostrée sous ma chaise, le corps secoué de tremblements, bavant de plus en plus, terrorisée. Un empoisonnement à n’en pas douter. Ici il y a des gens qui font ça, juste par bêtise tant chats et chiens sont nombreux dans les rues et les maisons, il y en a partout. Dix minutes à peine je l’avais encore entraperçue, cette chatte de la maison, la maman de ce petit Chaplin que vous venions enfin de baptiser, elle trottinait, feulait après le petit et cherchait comme d’habitude le chemin de la rue. Qui ce soir lui fut fatal.

J’ai senti mon pouls s’accélérer, mon cœur se soulever, me suis mis à genoux devant elle, l’ai regardée dans le fond des yeux, elle était vraiment terrorisée, un spectacle atroce, bouleversant, tu ne peux que comprendre tout de suite, qu’elle va mourir, qu’il n’y a aucune issue, que ça peut durer cette agonie.

Je me suis levé, ai couru vers nos hôtes, ils ont eu du mal à me comprendre, ont juste perçu sur le moment que j’étais bouleversé, au bord des larmes, ils ont mis quelques minutes à venir, j’étais à nouveau au sol à ses côtés, la caressant, la couvrant de baisers, cherchant non à interrompre l’inéluctable mais à rendre le départ moins pénible. Et ça a duré, dix minutes, interminables, avant que Néo ne prenne le relais, je n’en pouvais plus de couler toutes mes larmes sur cette pauvre chatte à laquelle je ne m’étais pourtant pas intéressé une minute jusque-là. A force de caresses et de câlins j’ai senti le corps se détendre, elle m’a regardé avec intensité, je n’arrêtais pas de pleurer, j’avais envie de hurler, personne ne parvenait à joindre un vétérinaire, seuls Néo et moi semblions plus que concernes, les autres, ses maitres avaient compris et déjà acte la mort, et nous, nous nous accrochions a elle désespérément tout en sachant pourtant que malheureusement…

Néo l’a enterrée. L’agonie a duré près d’une demi-heure, trois fois on a cru qu’elle était partie mais un souffle de vie encore. A la seconde fausse mort je n’ai pas pu rester, nerveusement je ne tenais pas.

Je suis resté hébété des heures, ne pouvant pas prononcer un mot, traumatisé par l’extrême dureté de ce que j’avais vécu, la souffrance d’un animal m’est insupportable, je pourrais tuer à mains nues un homme que je surprendrais faire du mal à un chat.


Le petit Chaplin était resté dans la maison, il n’a rien vu, n’a pas cherché sa maman, il gambadait tranquillement et faisait ses bêtises habituelles. Ce matin il jouait au jardin avec son père, la nature avait repris le dessus.


vendredi 24 mars 2017

Militantes, Militants : rompez !

En démocratie 2.0, tout tractage sur les marchés a tout du marketing à la papa. Les murs virtuels, transformés pour l’occasion en déclarations d’amour quotidiennes à la marionnette de son choix. Pour un défenseur de la liberté d’expression quelque peu circonspect sur la réalité effective de ce qu’on nomme démocratie il y a la matière à distraction. Coupable sans doute, car sous l’indulgence et la tolérance pointe l’ironie, et il me faut quotidiennement retenir ma plume de tremper dans le sarcasme pour tamponner certaines affiches de quelques graffitis moqueurs. 

Je m’en préserve, vous l’aurez remarqué, estimant mes amies et amis libres non seulement de leurs votes, mais de leurs pamoisons. Chaque jour ainsi puis-je découvrir rigolard la dernière ode à Macon, le sonnet à Fillon, la sonate a Hamon, la symphonie à Melenchon et la cacophonie à Couillofion. Et cela est fort distrayant, car d’entre tous, je n’en choisis aucun ou plutôt les élimine tous et avec eux l’eau du bain.

Pour avoir autrefois fait campagne et longtemps voté je sais combien pendant on s’enflamme, combien de couleuvres la gueule ouverte on avale en hurlant de jouissance, combien on s’emporte, on s’invective, on tort le réel pour le faire entrer dans le chai de son petit credo du moment. Et combien tel un ventriloque on devient parfois capable de psalmodier avec Lui et En Son Nom d’une manière aussi infantile qu’adorablement sincère. Apres on déchante car le réel est ce qu’il est, et le Héros enfermé en son palais déçoit tant que pour continuer le chant il faut avoir avalé beaucoup de potion magique. Mais les élans sont beaux et nobles les campagnes, qui précipitent les uns vers une victoire en trompe l’œil et les autres sur les récifs de lendemains qui chantent.

Il est quelque chose en l’homme qui en fait autant sa grandeur que sa petitesse, selon que l’on se place sur le plan des idées ou de la mécanique des fluides : c’est cette propension irrationnelle à croire et à se projeter au cœur de ses croyances, jusqu’à parfois nier le réel dans ses dimensions les plus triviales. Car cette quête irréfléchie d’un Deus Ex Machina qui chaque fois s’échoue n’en finit pas de recréer le même appel des profondeurs, tel un métronome aussi régulier qu’amnésique.


C’est assez fou, plutôt stupide quand on s’y arrête, mais beau aussi, je trouve, cette foi. Il y a une forme d’absolu qui se recompose à chaque fois et qui empêche le nihilisme. Et comme dans toute foi sincère le sublime dépasse souvent le grotesque. D’où, au-delà de mon attachement à la liberté d’expression dans la forme la plus absolue, mon respect envers celles-ci et ceux-là, je parle bien de vous qui quelles que soient vos couleurs battez le pavé. Qu’elles sont belles les illusions avant que d’être perdues, et quel beau chemin emprunté par celui qui s’y engage ! 

Contempler cela a distance, sourire aux lèvres et carte déchirée n’empêche nullement d’apprécier le show se dérouler.