Quitter la civilisation moderne pour partir sur les routes du Nouveau Monde
– un continent immense où la nature règne en maître sur des centaines
d’hectares sans qu’aucune ville importante vienne casser son harmonie- permet
de réapprendre vite le rythme qui est nôtre, celui de la lenteur. Et
d’alimenter enfin son souffle à la saveur de chaque instant.
Ici, ce qui s’offre au regard comme à nos sens olfactifs a ce pouvoir
d’aspirer hors de nous toute pensée, jusqu’à vider nos boites crâniennes de
leurs déchets accumulés. Le temps, tel qu’il se donne, redevient donné, sans
contrainte aucune.
Tel un fil invisible, il s’étire en longueur, depuis le
matin qui s’éveille jusqu’à la tombée de la nuit. Se poser sur le bord d’un
trottoir ou sur un petit pont passant au-dessus d’un ruisseau pour simplement
contempler l’esprit vide le vol d’une abeille ou le petit vent caressant les
herbes devient l’incarnation du temps. Enfin débarrassé du faire, sans souci
aucun de l’avoir, il est alors possible d’être, et d’être seulement.
Assis là,
immobile, à l’écoute de la moindre tension dans cette nature qui se donne,
subtile, tel le bruissement de l’aile d’un papillon. C’est là, dans ces
instants de rien où tout advient pourtant, que l’on peut du plus profond de soi
ressentir ce qu’est la vie, tel qu’elle nous fut à la naissance donnée.
Une
occasion séquencée de millions d’opportunités de simplement être en présence,
comme le font ces vieilles personnes dans les campagnes, assises à l’ombre d’un
arbre aux branches généreuses l’après-midi, que l’on imagine perdues dans leurs
pensées, alors que vidées de celles-ci d’avoir longtemps vécu elles sont au
contraire concentrées sur ce dernier fil qui les retient encore en ce monde. Et
qui s’étire, jour après jour, heure après heure, minute après minute, seconde
après seconde. Si ténu qu’à un mètre à peine on ne le remarque point. Tant tout
est lent, si lent.
Presque immobile.
Je viens de découvrir votre Blog ....tout m'enchante, je m'y retrouve complètement ... mes mots, mes surnoms (macaron, je l'appelle aussi!) mes joies, mes peines ....Allez, là j'exagère un peu !
RépondreSupprimerMais Merci pour cette Belle et Bonne découverte ! à bientôt