Radiations en rafales chez Paul Emploi pour finir 2022 en beauté

 

58 000 radiations à Paul Emploi sur le seul mois de novembre ! C’est Médiapart, qui juste avant le nouvel an vient de nous révéler le pot aux roses. 58 000, rien que ça ! Et avec ça, Popaul Emploi qui (je cite), « ne s’explique pas » ce record ! Ils l’ont pourtant bel et bien créé de toutes pièces, ce chiffre vertigineux, par agents et circulaires internes interposés. Ils l’ont même plus qu’analysé : anticipé, prévu, suivi de près, contrôlé et consolidé. Et maintenant qu’on leur met le caca sous le nez, ils te sortent la pirouette habituelle de ceux qui ne comprennent pas comment on a pu en arriver à un chiffre pareil. « Ah oui quand même, ça fait peut-être un peu beaucoup. Va falloir que je lance une étude interne ». C'est pas nous, c'est les procédures !

Mais oui bien sûr ...

58 000 radiés, c'est au bas-mot 80 000 personnes dont le noël et le jour de l'an seront synonymes de privations. Songez-y, à ces 80 000 compatriotes, si d'aventure vous choisissez de prendre 10 minutes de votre temps à gober les voeux de Macaron Premier ! 80 000 à rajouter aux millions déjà accumulés, ceux qui ne sont dorénavant plus rien, vu que l'Observatoire de la Pauvreté a été dissous en 2019 par les mêmes qui aujourd'hui donnent les consignes en coulisses pour invibiliser le réel dans les statistiques de Paul Emploi. Foutez-moi tout ça au RSA, ici ça fait tâche !

A force d'accumuler les inutiles, on a décidé en haut lieu d'arrêter de les compter. Quant au trop plein de chômeurs, suffit d'appuyer sur un bouton pour les expulser séance tenante vers la boutique d'à côté dont les statistiques sont hors champ. Suffisait d’y penser ! On ne les compte plus, ils ne comptent d'ailleurs pour rien, abracadabra et hop y'en a plus, ils font tâche dans le tableau de bord des pilotes de la Start Up Nation. Lesquels pilotes ont réécrit la notice du thermomètre en loucedé. Ces 58 000 là iront grossir les files d'attente de la CAF, où on leur proposera bientôt, vu que notre bien aimé Monarque s'y est dit favorable, quelques heures de travail à l’oeil pour la collectivité. Histoire de leur remettre le pied à l'étrier, à ces assistés qui nous coûtent un pognon de dingue.

58 000 radiations en 1 mois : un record absolu, du jamais vu en France. Juste avant que la réforme de l'assurance chômage avec ses réductions de montants et de durées d'indemnisation ne rentre dans les actes, précipitant encore de nouveaux charters de gueux dans la merde . Tandis que les prix alimentaires flambent. Que l'inflation monte en flèche. Que les pénuries de Doliprane et d'antibiotiques apparaissent dans les pharmacies,. Que des tas de boulangeries vieilles comme la grand-mère de Brigitte ferment boutique faute de pouvoir s'acquitter de leur note d'électricité. Et que du terrain on remonte de plus en plus de cas de personnes âgées qui tentent de dérober un peu de beurre ou un morceau de fromage à mettre dans les pâtes que faute de mieux elles mangent 7 jours sur 7. Au pays de Bernard Arnault, première fortune mondiale au TOP 50 de Forbes, la feuille de chou des premiers de cordée, des "dans leur dernière ligne droite" qui ont connu enfants les tickets de rationnement sous l’occupation allemande en sont réduits à planquer une motte de beurre sous le manteau chez Lidl. Et se font sermonner par des agents de sécurité contraints par leurs chefaillons de ne rien laisser passer. En 2022 on en est là. La grande classe, près de 70 ans après l'Abbé Pierre et son hiver 54.

Pendant que le roitelet et sa cour se pavanent, la fin de l'abondance sonne pour celles et ceux qui ne l'ont jamais connue comme pour ceux qui l'ont à force d'échecs oubliée. Et, vous verrez, demain soir, dans la petite lucarne des écrans plats flambant neuf, le poulbot à la narine brûlée poussera le vice jusqu'à s'enorgueillir de commencer à remporter la bataille de l'emploi en entonnant un vibrionnant COCORICO, et beaucoup s'en contenteront. Et il y en aura par centaines pour lui adresser leurs bons vœux en retour. Quant au message de l'Abbé Pierre : fais pas chier, on est occupés !