Un attentat, un numéro vert, merci Blanquer, séchez vos larmes sur notre 08, et tremblez les terroristes, vous ne passerez pas !
Nous
entrons dans la Séquence Emotion Union Nationale. Après Charlie, Paris,
Nice, Curé de campagne, Flic, Je suis Enseignant, Blanc sur Fond Noir.
Une séquence qui tombe à pic, juste après les mesures liberticides
annoncées mercredi, on change de sujet à 360 degrés, effet ardoise
magique, silence dans les rangs, préparez vos mouchoirs !
Nos
politiciens vont se retrouver en rangs d’oignons, le bal des faux-culs
masqués, tous partis confondus, le RN sur la touche comme d’habitude,
pour écouter le petit monarque, briefé par sa douce et tendre, lire son
prompteur et soliloquer dans un grand manteau noir amidonné en direct
sur 10 chaînes de TV, le teint livide, la voix grave et le regard
congelé. Il fera son petit numéro préféré, celui du Rassembleur du Camp
du Bien, plus jamais ça, ils ne passeront pas, la république ceci cela,
la laïcité attaquée qui se la joue soudée, bien loin de ses territoires
perdus et sacrifiés, dans ses plus beaux quartiers, tout le tralala
habituel, la récupération du drame à des fins politiques, la mise sur
orbite pour quelques jours des enseignants de ces bahuts où personne ne
veut aller bosser et encore moins y inscrire sa progéniture, ces
enseignants que l’on couvrira soudain de louanges trompeuses, ces
nouveaux héros du jour qu’on oubliera aussitôt à leur triste sort comme
on l’a toujours fait.
On aura droit au retour de Manuel Valls, à
ses coups de menton et à sa gueule d’enterrement bien connue, lequel
Valls profitera du drame de Conflans pour faire une matinale sur France
Inter et rappeler à Choupinet qu’il est toujours opérationnel et au
taquet sur le marché des vanités.
Comme à leur habitude, les
hauts cadres du RN feront tout pour exploiter la chose à leur avantage,
les yeux rivés sur la ligne jaune à piétiner sans toutefois la dépasser.
On aura - on a déjà - nos polémiques entre Zineb El Bidule-Chouette et
le CCIF, on aura des cascades de tweets rageurs et grandiloquents, des
éditos pompeux de Laurent Joffrin et de Christophe Barbier, des postures
prévisibles et des promesses. On aura droit à une guimauve surjouée, à
des micro-trottoirs de compatriotes musulmans sommés dans la seconde de
se prononcer avec fermeté, à un défilé d’écharpes tricolores entourant
des visages gravement maquillés par une émotion feinte, à des débats
houleux mille fois vus sur nos antennes, à des gros plans indiscrets sur
la famille du défunt que le petit monarque poudré viendra serrer dans
ses bras glacés.
On aura l’hommage national, qui tombe
décidément à pic pour le pouvoir, disposant miraculeusement de plusieurs
jours pour se refaire une virginité sur le dos d’un mort tragiquement
décapité, et qui compte bien surexploiter le drame à son profit. Pour
ensuite, comme toujours, tourner la page, comme on change entre deux SMS
sa photo de profil sur Instagram.
Toujours un plaisir de te lire 😎
RépondreSupprimerQuel plaisir de retrouver votre verve !!!
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