Après le Cricrif, le cul des vaches ! Eh oui, Président des
Riches, c'est un métier, d'acteur s'entend, avec des classiques et des scènes
aussi récurrentes qu’obligatoires. Au baiser de la babouche cacher de Kalifat
succéda donc pour notre bien-aimé monarque quelques heures à la Porte de
Versailles dans les allées d'un salon où
ça sent bon le purin labelisé FNSEA.
Poudré,
maquillé et parfumé, la chemise blanche immaculée et la cravate droite, Manu,
huit heures pétantes, fut donc lâché par Maman Brigitte avec deux cent gorilles
de Castener à ses bottes au Salon de l'Agriculture. Où s'agglutinaient déjà
tous les cul-terreux de ce royaume dont notre Auguste Suzerain ne connait guère
que les beaux quartiers des grandes villes, mais certainement pas les bourgs,
encore moins les campagnes, les champs, les prés et les étables.
Accueilli
comme il se doit par des quolibets, des lazzis et de drôles de vêtements jaune fluorescents,
le Monsieur Propre de la Politique demanda à son service de CRS de bien vouloir
faire déguerpir la piétaille et de bien passer de la javel avant que de poser
un bout de mocassin dans les allées.
On
poussa ainsi les gueux vers la sortie pour mieux les remplacer par de braves et
honorables citoyens, en l'occurrence des militants du Parti Présidentiel, ici
conduits sur deniers publics depuis les XVIème et XIVème arrondissements. Lesquels
acclamèrent comme il se doit Son Imberbe Seigneurie sous les caméras de BFM, la
Télé du Ministère de la Vérité préférée des gens qui ne sont pas des riens et
des moins que rien, et qui plutot qu'errer sans but dans les gares prennent des
trains.
Rassuré
par ces déferlements d'amour aussi transis que matinaux – le sentimentalisme
macroneux est telle la gaule du matin, il surgit dès le réveil et fait de son
sujet un authentique porte-manteau -, notre Jupi ne touchant plus Terre put
s'en aller dans les allées tâter de la vache LREM, de la brebis Modem et du
perdreau macroneux. Des plumes, des poils – ça change de ceux de Benalla – et
de gentils électeurs aussi, assez polis pour faire avec lui des selfies.
Quelle
belle France Potemkine que voilà, songea notre Pinochet de poche, avant que de
monter sur un trépied dispenser Sa Bonne Parole devant les caméras amoureuses
de ses neuf amis Propriétaires des Médias et Bienfaiteurs de l'Humanité.
S'éclaircissant
la voix non sans avoir nettoyé ses naseaux cocaïnés avec un peu de sel de mer,
Sa Généreuse Suffisance entama alors la lecture du PowerPoint défilant sous ses
yeux et déclama avec entrain son amour de la terre et des cul-terreux. D'où il
ressortit que le glyphosate, cette sympahique substance tout récemment à
nouveau autorisée par les députés de Son Oublieuse Majesté, serait prochainement
éradiquée de nos vignobles. Que le Bio non dégradable deviendrait croix de bois
croix de fer l'alpha et l'oméga de nos assiettes. Et que la PAC nous sauverait
de tous nos maux-santo grâce à une action conjointe avec notre cher partenaire
allemand, spécialiste de l'agriculture
intensive et du non respect de la biodiversité. Tenez bon, harangua le Grand
Mamamouchi des Terroirs, la Transition Ecologique mes enfants, y'a que ça de
vrai, sauvons la planète et on ira tous au paradis !
Ayant
achevé sa péroraison écologique sous un tonnerre d'applaudissements, le Petit
Chose descendit de son carton surélevé afin de poursuivre son oraison dans les
allées, suivi par d'amoureuses caméras, et ainsi côtoyer de près les CSP+ castés
par son staff RSCG de communicants.
Nous
eûmes droit à une séquence déchirante reprise en boucle sur tous les JT. Un
agriculteur retraité et handicapé larmoyant dans les bras de notre bien-aimé
égorgeur, lequel, retardant généreusement l'heure de l'exécution, lui refourgua
quelques tickets de réduction et quelques théatrales paroles de réconfort
transpirant l'empathie. Emu, le presque mort s'en alla pleurer dans les bras du
roitelet. Lequel, à peine le dos tourné, commanda aussitôt à ses équipes un
nouveau costume, celui du jour ayant été maculé de la bave d'un crapaud pas
même capable de s'en acheter un de marque sur ses propres deniers.
Après
des heures et des heures à tournicoter tel un Zébulon d'allée en allée, à tater
de la croupe et à ânonner des banalités, notre brillant acteur de telenovela
arrivant sur la fin de sa propre batterie fut enfin rangé par ses gorilles dans
sa CX aux vitres teintées et réexpédié à Dame Brigitte.
Laquelle,
aussitôt le colis réceptionné, l'envoya au pressing et à la désinfection. Après
l'orgie de houmous de la veille, devoir supporter un mari sentant l'étable,
non merci !
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