lundi 1 octobre 2018

Le serment de Jeanne - Dialogue 8



Ce fut à Compiègne que les bourguignons finirent par me capturer. Eux qui avaient assiégé la ville que mes troupes et moi-même tachions de défendre au nom de Dieu. 

Les bourguignons, de quel bord étaient-ils donc, des francs, non, pas dans les faits, du fait dalliances avec lennemi. Ils avaient eu des gages, ils voulaient tels des pharisiens dans le Temple se servir davantage que sous la royauté, obtenir argent et or contre leur trahison, se faire plus nobles que les nobles. Ils se retournèrent alors contre leurs frères et sœurs, contre leur royaume, contre leur roi. Et parvinrent à mettre la main sur moi et à me mettre aux fers.

Par deux fois je tentai de méchapper du Château de Beaurevoir, sautant une fois par la fenêtre et me blessant. Par deux fois ils parvinrent à mettre la main sur moi. Mon sort, dès lors, fut scellé, je fus vendue aux anglais par les rouennais puis livrée à lévêque Cauchon, leur fidèle serviteur. Un évêque, un serviteur de Dieu passé dans les mains de lennemi, un égaré, un traitre à la cause divine. Le royaume bien que dirigé par le Roi Charles était gangrené, comme coupé en deux, empli de serpents, de vipères et de cobras prêts à tout moment à vous sauter à la gorge et à vous occire.

Le ver était dans le fruit, le fruit était défendu et pourri, ma tache était de le purifier au risque dy laisser la vie, seul importait la victoire au-delà-de ma mort, ce qui advint après mon départ, ce que depuis les cieux, posée sur un nuage blanc, je pus contempler, le regard ébloui. Tous, ils furent tous chassés, les rats rentrèrent dans les caves, les reptiles sous la terre ferme, les traitres furent jugés, chassés, emprisonnés. Le nettoyage de la fille ainée de lEglise fut donc accompli. Notre Seigneur Tout Puissant avait remporté la guerre.


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