Ce fut à Compiègne que les bourguignons finirent par me
capturer. Eux qui avaient assiégé la ville que mes troupes et moi-même tachions
de défendre au nom de Dieu.
Les bourguignons, de quel bord étaient-ils donc, des francs,
non, pas dans les faits, du fait d’alliances
avec l’ennemi. Ils avaient eu des gages, ils voulaient tels des
pharisiens dans le Temple se servir davantage que sous la royauté, obtenir
argent et or contre leur trahison, se faire plus nobles que les nobles. Ils se retournèrent
alors contre leurs frères et sœurs, contre leur royaume, contre leur roi. Et
parvinrent à mettre la main sur moi et à me mettre aux fers.
Par deux fois je tentai de m’échapper du Château de Beaurevoir, sautant une fois par la fenêtre
et me blessant. Par deux fois ils parvinrent à mettre la main sur moi. Mon
sort, dès lors, fut scellé, je fus vendue aux anglais par les rouennais puis livrée
à
l’évêque Cauchon, leur fidèle serviteur. Un évêque, un
serviteur de Dieu passé dans les mains de l’ennemi, un égaré, un traitre à la cause divine. Le royaume bien que dirigé par le Roi Charles
était gangrené, comme coupé en deux, empli de serpents, de vipères et de cobras
prêts à
tout moment à
vous sauter à
la gorge et à
vous occire.
Le ver était dans le fruit, le fruit était défendu et
pourri, ma tache était de le purifier au risque d’y laisser la vie, seul importait la victoire au-delà-de ma
mort, ce qui advint après mon départ, ce que depuis les cieux, posée sur un
nuage blanc, je pus contempler, le regard ébloui. Tous, ils furent tous chassés,
les rats rentrèrent dans les caves, les reptiles sous la terre ferme, les
traitres furent jugés, chassés, emprisonnés. Le nettoyage de la fille ainée de
l’Eglise fut donc accompli. Notre Seigneur Tout Puissant avait
remporté la guerre.
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