Un
certain nombre de partis européens places à gauche de la gauche – les équivalents
de La France Insoumise donc – ont après des années sur une ligne autre enfin décidé
d’intégrer
la question dite des vagues migratoires sur un angle autre que celui de l’angélisme et des frontières
grand ouvertes. Sincérité ou tentative de récupérer un électorat populaire à
cran sur ce sujet majeur, à la limite peu importe, il y a bien ici et là des
inflexions, c’est-à-dire
une meilleure prise en compte du réel, de ce que les petites gens vivent et
ressentent. On cesse d’en haut de les taxer de xénophobes ou
de racistes pour couper court au débat – en tout cas on n’en fait plus un
automatisme – et on tache d’appréhender une
question essentielle à l’échelle d’un pays, celle de l’identité.
La
question identitaire n’a rien d’un thème de gauche ou
de droite, elle devrait dans l’absolu ne pas être confisquée
par Wauquiez, Le Pen, Zemmour et les autres mais donner lieu, plus qu’à des débats et des
essais polémiques, à une réflexion nationale. Si elle se pose et s’insère de plus en
plus dans les esprits c’est que telle qu’elle se donne à vivre
elle pose problème. L’identité française n’est pas un idéal passéiste,
c’est
une dynamique en mouvement qui connaît des étapes et des évolutions, et ces évolutions,
c’est
le moins, devraient être pensées sereinement au lieu de servir de supports à
des bagarres dans le village gaulois entre les de souche et les autres dans
tous les sens.
Quitte
à la poser, cette question identitaire, autant dépasser le pré-carré habituel,
ou on porte d’abord
le regard et sur les immigrés et leurs descendants et sur les musulmans et sur
ceux que nos dirigeants qualifient de migrants. Pour élever le regard en
direction du sommet de l’état, lequel nous
pose en effet de sérieuses questions sur le volet identitaire.
En
clair, la tête de l’Etat français est-elle française, non
pas de sang ou de sol, mais de rattachement idéologique et géopolitique.
Quelles influences et quels intérêts – étrangers – nos dirigeants – politiques,
économiques, médiatiques – servent-ils. La question mérite avant tout d’être posée, avant même
de s’intéresser
au corps social. La classe politique – Sarkozy et les autres – nous mettant régulièrement la question identitaire sous le nez et s’en servant comme d’un attrape-électeur,
osons retourner la question, nous en saisir et la leur poser avant tout à eux.
Les
actes politiques de nos trois derniers présidents, les lignes éditoriales mises
en avant par les médias, les réalités actionnariales des grands groupes dits français,
les politiques de nombre d’entreprises de
service public – tout converge au sommet. Soumission à l’OTAN, donc au monde
anglo-saxon et aux USA, à l’Arabie Saoudite et au
Qatar, et à l’Etat
Hébreu.
En
posant ainsi la question identitaire, c’est-à-dire en la déconnectant
du schéma binaire droite-gauche et en englobant tous les pouvoirs d’aujourd’hui et d’hier, y compris au
sein de certaines oppositions, on le constate. Celui ou ceux qui posent la
question identitaire sous un certain angle qui les arrange omettent de nous
fournir leur propre mode d’emploi.
Une
fois ceci posé on peut en effet s’intéresser à cette
question du vivre ensemble, en tachant si possible de la déconnecter de cet
angle tant prisé par nos politiciens et nos médias, celui du communautarisme,
qui fait de la France un gâteau dont chaque sous-groupe réclame pour lui-même –
sous entendu contre les autres – une part. Poser donc des valeurs clefs et
quelques principes intangibles, avec donc bien entendu des interdits, parce que
la France n’est
pas un fourre-tout ou tout un chacun peut faire exactement tout ce dont il a
envie, comme avoir plusieurs femmes, exciser sa fille ou lapider son ainé car
homosexuel. Ajoutons faire de l’évasion fiscale, je
pose ca au hasard.
On
peut bien sur, et c’est plus que bienvenu, poser la
question migratoire sous un angle non caricatural, c’est-à-dire en tachant
de combiner la question sous les angles démographique, socio économique –
question du cout de main d’œuvre et des conséquences
évidentes pour les français eux-mêmes -, conditions d’accueil, critères de
sélection, renvois dans les pays d’origine de ceux qui
ne remplissent pas aux conditions d’un cahier des charges
clair – ceci actuellement n’existant guère, il n
y a qu’à regarder les chiffres.
Rattachée
à des idéologies, qu’elles soient de gauche ou de droite ou sous influences étrangères,
la question identitaire ne peut que continuer et à faire polémique – c’est-à-dire à nous éloigner
d’un
consensus et à nous diviser davantage, et c’est bien la tactique
des politiciens qui ainsi fidélisent leurs fonds de commerce – et à se
complexifier en même temps que la réalité devient de plus en plus tordue, pour
ne pas dire violente.
Ne
plus savoir véritablement qui nous sommes, quel meilleur moyen pour se raccrocher
à des locomotives qui n’attendent que ca, et ont – tel un Zemmour
dans son dernier pavé – déjà tout prévu et réfléchi à votre place. Non que ses réflexions
et observations soient systématiquement inexactes. Mais, je pose la question à
ses supporters, avons-nous besoin d’une locomotive, d’un sauveur ou d’un essayiste
polémiste pour nous définir.
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