Hérédité s’ouvre sur un
enterrement, celui de la mère d’Annie Graham, une mere dont la fille
fait à l’église un portrait fort peu flatteur à bien l’écouter, une autocrate
froide et dominatrice à la limite du sectaire. A cet enterrement Annie ne
pleure pas, son mari pas davantage et son fils non plus. Seule Charlie, la
petite fille, jeune adolescente au visage de hibou incroyablement étrange,
semble affectée.
Annie – Tony Collette, admirable, qui semble revenir de Sixième Sens sur les routes de l’irrationnel et
de l’horreur – construit des maisons et bâtiments reproduisant des scènes de la vie, de la
sienne, dans lesquels elle place des figurines, dont celle de sa propre mère. Profondément
névrosée par hérédité ainsi que toute sa famille, elle ne parvient à garder un
certain contrôle que sur ses créations, pour lesquelles une galerie lui a passé
commande, et qu’elle finira par détruire.
L’hérédité, le sang, le mauvais sang, le poison
instillé dans la lignée par la démoniaque disparue, va un a un les fracturer,
les détruire, les rendre fous, les pousser à la mort pour certains. L’esprit du mal
et l’irrationnel pur s’installent
progressivement, la petite Charlie qui se balade avec un oiseau mort dans les
mains, une lettre de la mère à sa fille laissée dans un livre enfermé dans un
carton à la cave, que celle-ci refuse de garder. La morte est partout, son
esprit envahit la demeure et l’inconscient des membres de la
famille, père excepté. Le fils se drogue, a des hallucinations, comme sa sœur
qui mourra dans des circonstances atroces, son estomac le brule, il perd les pédales,
a peur de son ombre et de sa mère. Laquelle en effet pète littéralement les
plombs.
Les fantômes et les esprits s’emparent du
film et le gangrènent, esprits malveillants des morts, démons, au travers de scènes
de spiritisme, l’irrationnel propre au territoire américain
construit dans sa version actuelle sur un génocide. La grand-mère baignait dans
l’occulte et ouvrit
en grand les portes de l’Hadès ou post mortem elle va entrainer un à un tous
les siens – ceux de ce sang maudit.
Vers le milieu du film, Annie s’en va se
confier à un groupe de paroles comme il en existe tant aux Etats Unis. Parlant
de chacun des membres de son sang, elle multiplie les portraits de paranoïaques,
de schizophrènes et de suicidaires. Le malheur est sur cette famille. En deux
heures hyper tendues, absolument effrayantes, du niveau de Rosemary’s Baby, le jeune réalisateur Ari Aster –
Hérédité est son premier film et c’est un coup de
maitre – réussit le plus grand film d’épouvante de
ces dernières années. Une authentique plongée dans le mal en action.
le début commence très fort, la suite est grise et la fin totalement noire, mais le filmn'est pas pour autant mauvais , loin de là. Et je suis quasiment persuadé qu'il doit y avoir des personnes comme ça. Merci mr Christophe pour cet extrait
RépondreSupprimerouh, ça craint
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