dimanche 21 octobre 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Hérédité



Hérédité souvre sur un enterrement, celui de la mère dAnnie Graham, une mere dont la fille fait à léglise un portrait fort peu flatteur à bien lécouter, une autocrate froide et dominatrice à la limite du sectaire. A cet enterrement Annie ne pleure pas, son mari pas davantage et son fils non plus. Seule Charlie, la petite fille, jeune adolescente au visage de hibou incroyablement étrange, semble affectée.

Annie – Tony Collette, admirable, qui semble revenir de Sixième Sens sur les routes de lirrationnel et de lhorreur – construit des maisons et bâtiments  reproduisant des scènes de la vie, de la sienne, dans lesquels elle place des figurines, dont celle de sa propre mère. Profondément névrosée par hérédité ainsi que toute sa famille, elle ne parvient à garder un certain contrôle que sur ses créations, pour lesquelles une galerie lui a passé commande, et qu’elle finira par détruire.

Lhérédité, le sang, le mauvais sang, le poison instillé dans la lignée par la démoniaque disparue, va un a un les fracturer, les détruire, les rendre fous, les pousser à la mort pour certains. Lesprit du mal et lirrationnel pur sinstallent progressivement, la petite Charlie qui se balade avec un oiseau mort dans les mains, une lettre de la mère à sa fille laissée dans un livre enfermé dans un carton à la cave, que celle-ci refuse de garder. La morte est partout, son esprit envahit la demeure et linconscient des membres de la famille, père excepté. Le fils se drogue, a des hallucinations, comme sa sœur qui mourra dans des circonstances atroces, son estomac le brule, il perd les pédales, a peur de son ombre et de sa mère. Laquelle en effet pète littéralement les plombs.

Les fantômes et les esprits semparent du film et le gangrènent, esprits malveillants des morts, démons, au travers de scènes de spiritisme, lirrationnel propre au territoire américain construit dans sa version actuelle sur un génocide. La grand-mère baignait dans locculte et ouvrit en grand les portes de lHadès ou post mortem elle va entrainer un à un tous les siens – ceux de ce sang maudit.

Vers le milieu du film, Annie sen va se confier à un groupe de paroles comme il en existe tant aux Etats Unis. Parlant de chacun des membres de son sang, elle multiplie les portraits de paranoïaques, de schizophrènes et de suicidaires. Le malheur est sur cette famille. En deux heures hyper tendues, absolument effrayantes, du niveau de Rosemarys Baby, le jeune réalisateur Ari Aster – Hérédité est son premier film et cest un coup de maitre – réussit le plus grand film dépouvante de ces dernières années. Une authentique plongée dans le mal en action.


2 commentaires:

  1. le début commence très fort, la suite est grise et la fin totalement noire, mais le filmn'est pas pour autant mauvais , loin de là. Et je suis quasiment persuadé qu'il doit y avoir des personnes comme ça. Merci mr Christophe pour cet extrait

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