Courage, reculons. Le volontarisme jupitérien de l'élu
vient de se manger un mur, à défaut des lamentations celui d'une reculade sur
fond de cacophonie. Oui mais non, peut-être qu'on est prêts peut-être pas. Darmanin écrit à 38 millions de foyers
fiscaux afin de leur annoncer ce que le jour même leur monarque dément depuis Helsinki. Le ministre
de l'économie, lui, joue aux abonnés absents, et Flanby le prédécesseur qui
avait décidé ladite réforme sans oser la mettre à exécution jure ses grands
dieux en lisant dans le mar de café que tout est prêt. Allez comprendre.
Bercy a sorti une note alarmante au sujet du prélèvement à la source censé etre mis en application le
1er janvier 2019. Explosion des bugs et des erreurs de montants d'une part,
frein sur la consommation donc sur la croissance d'autre part. Laquelle est déja
moindre que ce qui était prévu.
Manu, lui, prévoit le coup, sa baisse des cotisations
serait aussitot annulée si la réforme était mise en oeuvre, à quelques mois des
européennes ca sent la douche froide électorale si mise en branle il y a. Donc
en plein remaniement suspendu dans les airs, le grand architecte maitre des
horloges et incarnation du volontarisme sur pattes décide … d'attendre le 15
septembre.
Le 15 septembre vu que c'est la date à laquelle le
fisc communique les taux aux entreprises, lesquelles en ont besoin pour leurs
prévisions ainsi que pour établir les fiches de paie des salariés.
L'INSEE, en juillet, s'est fendue en outre d'une
note mettant en garde sur la baisse de la consommation des ménages, une première depuis des lustres. Les gens ont anticipé
psychologiquement leur baisse de pouvoir d'achat et remplissent du coup moins
leur caddie. Le serpent à sornettes se mord la queue, et la vérité éclate au
grand jour. Le volontarisme était un pur effet d'affichage, la croissance éternelle
au bout d'un an on n'en parle plus, la réforme structurelle du prélèvement à la source va etre forcément reportée, la
reculade devient de mise. Et surtout, les politiques et les hauts
fonctionnaires de Bercy sont nuls de chez nuls sur leur coeur de compétences.
Il n y a la guère de surprise à voir que des individus biberonnés à l'ENA et à la
Cour des Comptes n'y connaissent absolument rien en économie réelle. Ils sont
maitres dans la macro-macron-économie, la fiscalité haut de gamme, le haut de
bilan et les grands équilibres budgétaires hors sol. Mais dès qu'il s'agit d'aller sur le terrain de la réalité,
de la psychologie des gens et de la boite à outils bas de plafond – même un logiciel qui fasse des calculs de projection
sans se planter ils ne savent plus faire – leurs coutures explosent.
Donc rétropédalage en catastrophe sur fond de record
d'impopularité du monarque, lequel a pris le strapontin de son ministre de l'économie
en otage. Retour au bercail pour Manu, lequel se mange un mur à cause d'une réforme
decidée par Hollande, lequel le tacle à tout bout de champ en bon teigneux
rigolard. Le spécialiste de la vente à la découpe des fleurons de l'industrie
francaise, de la diminution des impots des ultra-riches, des cadeaux fiscaux au
CAC 40 sans contreparties, l'ami ricoré du MEDEF, l'ancien banquier de la
maison Rothschild est bel et bien un bleu, un an de craneries pour qu'on découvre
que face à l'obstacle le gars décide de reculer exactement comme ce Hollande qu'il
moquait tant. La vengeance est un plat qui se mange froid.
A bas les impôts !!!
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