mercredi 4 juillet 2018

USA - Parti démocrate en danger



Depuis quelques semaines, le parti démocrate américain fait face à mouvement de défiance de la part de ses propres électeurs qui ne cesse de prendre de l'ampleur. La campagne baptisée #WalkAway a véritablement décollé suite à la diffusion fin mai d'une vidéo dans laquelle Brandon Straka, un New-Yorkais qui se déclare publiquement homosexuel, explique les raisons qui l'ont poussé à quitter le parti auquel il a toujours appartenu.

« Autrefois, j'étais un libéral. Pour être honnête, il y a moins d'un an, j'étais toujours un libéral. Je rejette un système qui permet à une bande d'ambitieux mal informés et dogmatiques de supprimer la liberté d'expression, de créer de faux récits, et d'écraser de façon apathique la vérité», a-t-il expliqué dans sa vidéo qui a été vue plus de 420 000 fois sur Facebook. «Depuis des années maintenant, j'ai vu la gauche se transformer pour devenir intolérante, inflexible, illogique, haineuse, mal avisée, mal informée, anti-américaine, hypocrite, menaçante, sans pitié, ignorante, étroite d'esprit, et parfois avec une attitude et une rhétorique ouvertement fascistes ».

Brandon Straka poursuit en pointant du doigt la manipulation des minorités par les démocrates, mouvements LGBT, afro-américains, afin de les enfermer dans un statut victimaire pour ensuite apparaitre comme un sauveur. Linstrumentalisation électoraliste datant, nombre furent et sont ceux qui ouvrant les yeux se rebellent ou claquent la porte. On en trouva qui, ayant voté Bernie Sanders, se sont ensuite reportés sur Trump, refusant daller grossir les rangs dHillary et de croire Obama. Lequel Obama, quand on observe à la loupe ses deux mandats, ne fut guère généreux quen mots envers les afro-américains.

Le hashtag #WalkAway monte en puissance et laisse le parti desarmé et sur la défensive. Lattaque qui vient du dedans secoue ses fondations mêmes en révélant au grand jour sa stratégie manipulatoire. Après avoir perdu les pauvres et la middle-class, les voila qui laissent sévanouir dans la nature les minorités. On peut le dire, la coque du navire est percée de trous, et ce ne sont pas les ridicules accusations habituelles envers la Russie – décidément … - brandies par les huiles de Washington DC qui y changeront grand chose. Le fond même est attaqué, et avec des termes durs.

Le tout se fait sur fond de soupcons plus quétayés – denquête – de fraude sur les primaires en faveur de la sénatrice de New York. De révélations saupoudrées sur le Pizzagate. De scandales jamais étouffés sur la Fondation Clinton. 

Quoi qu on pense de lhomme et de son style si particulier, il semble que Trump convienne relativement à lélectorat, on nassiste pas à un rejet, les campagnes de dénigrement ou dacharnement médiatique ont du mal à trouver une traduction dans les sondages. En clair, depuis la victoire surprise du tonitruant républicain, la tendance de fond sest renforcée. Le pays des profondeurs sancre, celui des cotes senlise dans les océans.
La logique dun mastodonte politique attaqué de toute part et mordu aux mollets y compris par ses militants est de résister au-delà-de toute raison, de feindre la réforme du dedans après avoir nié de toutes ses forces, de ripoliner la facade puis de finir comme le PS à se faire avaler par entrisme. On trouvera bien un Macron étoilé prêt à faire en quelque sorte ce que Trump a réussi de lintérieur à faire avec le parti républicain. Un rapt à son unique profit imposant de fait des inflexions. 

Pour les démocrates, compte-tenu des bases et ramifications financières soutenant limmeuble, je penserais davantage à un scénario à la House of Cards. Un accord par jeu de circonstances – par élimination des mastodontes - sur le plus petit dénominateur commun. Un candidat sorti de nulle part, obscur gouverneur que daucuns regardent actuellement comme un éternel second couteau, et qui sortira du bois avec un faux air bonasse en nous récitant un nouveau missel, main sur le coeur et drapeau repassé en arrière fond. En clair, une nouvelle illusion, une de plus. On garde la structure et le logiciel et on change le bonhomme.


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