Le
petit Louis XIV des ultra-riches a pris un passe-navigo pour Versailles et nous
joue une fois l'an – cette fois pour 400 000 euros – un discours de l'état de l'union
à la française. En gros je me pavane face aux députés et sénateurs assis comme
des écoliers et payés à se taire en m'écoutant tracer des comètes avec des mots
en l'air. Ca ne mange pas de pain mais pour l'égo c'est excellent.
Le
monarque sort d'une séquence de couacs qui a fait frémir certains de ses
soutiers, il est temps de redonner à la geste élyséenne sa chanson de
Roncevault à la sauce LREM. Soient de grandes envolées lyriques et des formules
creuses qui flairent bon la pâtée républicaine. Ca sera à n'en pas douter
indigeste et pompeux, c'est-à-dire réussi.
C'est
petit l'Elysée, et puis il n'y a pas de Galerie des Glaces ou s'y mirer à l'infini.
On peut y faire des sauteries transgenre, des sets sur les marches ou des
retransmissions de foot avec des gosses dans les jardins. Mais Versailles, ah
Versailles, son immense parc, ses jardins à la française, ses lits à baldaquin,
ses toiles de maitre … Le petit monarque poudré s'y voit bien, comme sous l'ancien
régime, passer perruque vissée sur le crane devant ses sujets s'abaissant et
lui baisant la babouche sous un concert froufroutant d'éventails. O Sire, oui
sire, bien sire … Ces français ont été bien sots songera-t-il d avoir guillotiné
Louis XVI, ici quel faste, quelle superbe, Dieu que Brigitte y serait heureuse,
réattribuons-lui le petit Trianon, faisons-y célébrer des fêtes galantes à l'infini
qui dureraient jusqu’à l'aube. Et rentrons fourbus au petit matin à l'Elysée.
La
morgue un rien vulgaire de celui qui fut si petitement élu l'an passé – 10%du
corps électoral au premier tour, pas vraiment glorieux – se mire dans les yeux énamourés
d une basse-cour servile et pleutre. Cette armée de godillots pétochards surpayés
à faire traduire par leurs assistants des directives européennes n'est là que
pour la galerie et pour avaler une glace, à la vanille s'entend. C'est lundi, j'ai
Versailles chérie, à ce soir, voilà ce que ces petits chérubins auront écrit
sur un petit mot ce matin à leur douce avant que de pénétrer la mèche de
travers dans une berline avec chauffeur. Allez Marcel, en voiture, Manu n'attend
pas !
J'adore!!!! Bien écrit!! Merci
RépondreSupprimerÀ défaut de Simone c'est Marcel qui monte en voiture....
RépondreSupprimerMerci pour ce texte.
Je n'ai qu'un mot, MA-GNI-FI-QUE.
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