lundi 9 juillet 2018

Le petit monarque de retour à Versailles




Le petit Louis XIV des ultra-riches a pris un passe-navigo pour Versailles et nous joue une fois l'an – cette fois pour 400 000 euros – un discours de l'état de l'union à la française. En gros je me pavane face aux députés et sénateurs assis comme des écoliers et payés à se taire en m'écoutant tracer des comètes avec des mots en l'air. Ca ne mange pas de pain mais pour l'égo c'est excellent.

Le monarque sort d'une séquence de couacs qui a fait frémir certains de ses soutiers, il est temps de redonner à la geste élyséenne sa chanson de Roncevault à la sauce LREM. Soient de grandes envolées lyriques et des formules creuses qui flairent bon la pâtée républicaine. Ca sera à n'en pas douter indigeste et pompeux, c'est-à-dire réussi.

C'est petit l'Elysée, et puis il n'y a pas de Galerie des Glaces ou s'y mirer à l'infini. On peut y faire des sauteries transgenre, des sets sur les marches ou des retransmissions de foot avec des gosses dans les jardins. Mais Versailles, ah Versailles, son immense parc, ses jardins à la française, ses lits à baldaquin, ses toiles de maitre … Le petit monarque poudré s'y voit bien, comme sous l'ancien régime, passer perruque vissée sur le crane devant ses sujets s'abaissant et lui baisant la babouche sous un concert froufroutant d'éventails. O Sire, oui sire, bien sire … Ces français ont été bien sots songera-t-il d avoir guillotiné Louis XVI, ici quel faste, quelle superbe, Dieu que Brigitte y serait heureuse, réattribuons-lui le petit Trianon, faisons-y célébrer des fêtes galantes à l'infini qui dureraient jusqu’à l'aube. Et rentrons fourbus au petit matin à l'Elysée.

La morgue un rien vulgaire de celui qui fut si petitement élu l'an passé – 10%du corps électoral au premier tour, pas vraiment glorieux – se mire dans les yeux énamourés d une basse-cour servile et pleutre. Cette armée de godillots pétochards surpayés à faire traduire par leurs assistants des directives européennes n'est là que pour la galerie et pour avaler une glace, à la vanille s'entend. C'est lundi, j'ai Versailles chérie, à ce soir, voilà ce que ces petits chérubins auront écrit sur un petit mot ce matin à leur douce avant que de pénétrer la mèche de travers dans une berline avec chauffeur. Allez Marcel, en voiture, Manu n'attend pas !


3 commentaires:

  1. À défaut de Simone c'est Marcel qui monte en voiture....
    Merci pour ce texte.

    RépondreSupprimer
  2. Eriq dusenveux4 août 2018 à 04:49

    Je n'ai qu'un mot, MA-GNI-FI-QUE.

    RépondreSupprimer