lundi 16 juillet 2018

Le crépuscule du grand Charles - Dialogue 1



Des veaux, ce sont décidément des veaux ! Cette chienlit, déchainée telle des hordes de barbare et qui s'en va casser, détruire, piller, maculer le bien d'autrui, le bien public, de nuit ! Ah ma chère Yvonne, vraiment, que je me désole de ce qui arrive a cette France que j'aurai si longtemps taché après d'autres de mettre à une certaine hauteur. Avec ce sentiment, jamais départi, de me faire quelque illusion … Comme si porter haut le flambeau à bout de bras jusqu’à mon dernier souffle entrainait nécessairement un abaissement. Lequel n'a pas cessé, en dépit de certaines apparences.

Ce Mitterrand, cette arsouille, celui-là, Dieu que je l'avais bien jaugé ! Un florentin perclus de vices faisant entrer le loup définitivement dans la bergerie. Eux, ils ont bêlé, et l'ont réélu. Quelle désespérance !

Bah, me voilà bien tranquille, à présent depuis les cieux je contemple ame en peine la destruction de ce si beau pays que j'ai eu l'honneur de présider onze années. Oh ce fut trop tard, j'aurais tant aimé ne pas être chassé au lendemain de la libération par ces partis godillots. Là j'aurais pu faire vraiment barrage, de tout mon corps, contre cet envahisseur étoilé !

Les anglais – notre ennemi historique ! – et leur vassal d'outre atlantique, ce Churchill et ce Roosevelt, ces êtres roués que j'ai si bien connus … Ce Monet, ce Schuman, je les avais tenus à distance, mais je n'étais pas encore revenu au pouvoir, et n'ai pu faire autrement que freiner leurs desseins sans les changer, et ainsi amuser la galerie en faisant celui qui saute comme un cabris sur sa chaise. L'Europe, l'Europe ! Ah, ce fut un bon numéro, je passais des heures à apprendre par cœur ces textes, après les avoir soigneusement rédigés. La parole d'un Chef d'Etat se doit d'être exemplaire, je me devais de la distiller, de la rendre rare, non point martiale mais ample et riche, d'autant que notre belle langue le permet.

Ce roitelet, ce petit, ce tout petit monarque de pacotille, ce Macron – comment ont-ils pu tomber aussi bas. J'avais en son temps, je m'en suis voulu plus tard mais avais-je alors le choix, moi aussi fait venir un ancien de la Banque Rothschild afin de composer et de diriger le gouvernement de la France. Mais ce Pompidou, pour fourbe qu’il fut, ne manquait pas de densité, il était l'ami des poètes et des artistes, je ne puis lui ôter une certaine forme de noblesse. Alors que cet être efféminé qui s'est assis sur le trône et se pavane, quelle pitié. Il ne sait même pas manier notre belle langue, il ne sait que pérorer, se dresser tel un coquelet sur ses ergots, faire la leçon à d'autres, à des militaires, il a osé, cette chienlit acculturée ose tout.

Ah Dieu, oui Dieu, pourquoi les as-tu abandonnés, que ne m'as-tu permis à moi ton serviteur de les mieux accompagner, de ne pas avoir péché par orgueil, ce départ un tant soit peu grandiloquent, un an avant ma mort …

Au fond cela n'aurait rien changé.

A présent que ma vie n'est plus, j'ai tout loisir pour, me retournant sur un passé de gloire, observer l'œil sévère ces temps d'infortune. Mes concitoyens sont devenus pour la plupart sans repères, livrés à des marionnettistes désolants de malfaisance. Je vois bien, car de politique je n'ai jamais eu que la parure, que le combat, le seul qui vaille, est d'essence spirituelle. Que nous devons face à ces forces déchainées redoubler de force et de vaillance, ne pas céder un pouce de terrain, bomber le torse et prier de toute notre ame.

Entends ma voix, O Marie Mère de Dieu, entends ma prière, guide mes pas, fais-moi o rien qu’un instant redescendre parmi eux. Pour donner de la voix. Un nouvel appel, plus fort encore que celui du 18 juin. Un appel du cœur, un cri, un cri de guerre, pour mes chers français. Un cri qui ferait résonner les entrailles et qui recouvrirait en eux le sentiment d'appartenance à une nation o combien sublime, dont sans le savoir ils se sont détournés, par simple négligence, par absence de repères, du fait de toutes ces voix mensongères.

Ah que je serais vaillant, que je ne reculerais point, qu’à pied je pénètrerais les grilles de ce Château que j'ai autrefois occupé, cet Elysée livré aux ennemis de la France. Face à la statue du Commandeur, les eaux de l'océan s'ouvriraient, personne, je dis bien personne, n'oserait se dresser sur la route de celui qui fut le libérateur de la France.

Et d'un regard courroucé, sans un mot, je les chasserai tous, lui, le pouilleux, et tous ces vendus de ministres. Il n'y aurait pas une goutte de sang versé, seulement la grandeur, non la mienne, mais celle de la fille ainée de l'Eglise, rendue à elle-même …

Extrait de LE CREPUSCULE DU GRAND CHARLES.
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2 commentaires:

  1. Magnifique Christophe Cros Houplon
    je ne suis pas une grande admiratrice de ce grand personnage de DeGAULLES.Qui avait ses zones d'ombre aussi.Mais là les mots sont d'une puissance ..bravo à Vous.Amicalement (ça me donne envie de le lire par audio..mais bon à vous de voir) bravo frissons

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  2. Je ne suis pas certain que "la grande Zoë" comme l'appelaient mes amis "black feet" d'Oran, d'Alger et d'ailleurs..aurait aujourd'hui les moyens de rassembler sous sa banniere les veaux de France et de virer à grands coups de pompe quelquepart, la chienlie et les petits marquis aux ordres qui ce sont emparés des commandes...les circonstances exceptionnelles de juin 40 ont permis au Géneral 2☆ fraîchement promu de refaire le coup d'Orléans de Jeanne, d'imposer une 2e voie Francaise aux anglo-saxons et aux Yankees..et de reprendre dans le ruisseau une Mariane sur laquelle était passée toute l'armée Teutone...la suite était tracée...Mais les Gaulois ne sont pas les phalangistes de l'autre généralissime trans-pyrénéen qui tint l'espagne dans une main de fer et la fit entrer malgré elle dans le 20e siecle en préparant avec fermeté la Restauration et la democratie..Ces Gaulois à courte vue donc, se sont fait enfumer par des pseudos progressistes grands bourgeois ce fut 68 et GicardMitte puis Sarkolande et maintenant Emmanuel(le) formé par les Jezes D'Amien (c'est incurable) denniésé par Birgit et enfin récupéré par Atali grand chasseur d'Aliens et Marionnettiste hors paire.. Le Grand Charles n'aurait en faît qu'une seule issue: bouffer son kepi et retourner à Londres et y entamer une carriére de lanceur d'alertes.. comme d'autres ont choisi la Colombie, la Californie ou Hongkong pour regarder le bateau qui semble vouloir absolument sombrer...un jour...

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