Phoenix,
Arizona. Marion Crane, une employée modèle, vole 40 000 dollars à son patron,
George Lowery, pour permettre à son amant, Sam Loomis, d'éponger ses dettes.
Elle s'enfuit en voiture dans l'intention de rejoindre Sam chez lui, à
Fairdale. Sur le chemin, une forte pluie l'oblige à s'arrêter. Elle descend
dans un motel isolé, où l'accueille le jeune et timide patron, Norman Bates.
Alors que Marion prend une douche, une silhouette armée d'un couteau s'approche
d'elle et l'agresse. Sam apprend la disparition de Marion de la bouche de Lila,
la soeur de la jeune femme. Alors qu'ils décident de mener l'enquête, tous deux
sont rejoints par le détective Milton Arbogast, lancé par Lowery sur les traces
de l'argent volé...
1960,
Hitchcock et ses 45 films derrière lui et quelques se réinvente et au passage créée
autour de son nouveau film une manière unique de le promouvoir en faisant de
chacun de ses spectateurs un complice. Surtout ne dites rien ! nous
implore t-il ou vous allez gâcher le plaisir des autres. Car la construction même
de Psychose, avec sa star qui au bout de 40 minute se fait contre toute attente
et contre toute logique du film de stars trucider sous la douche, conduit de
surprises en surprises.
Le
film s'ouvre sur un traveling avant pénétrant dans une chambre où sont allongés
deux amants. Une femme sur lequel va s'attarder le film – Janet Leigh, la star hollywoodienne,
blonde aux cheveux courts – et un homme. Elle – on le comprend – va dérober sur
un coup de tête une somme considérable à son patron, prendre la fuite en étant terrorisée
d'être suivie, s'enfoncer sur une autoroute sous un orage nocturne, puis
arriver à un … motel. Le fameux motel Bates.
A
compter de, la narration va suivre un chemin totalement innovant. Cette étape prétendument
d'une nuit va arrêter le film et en révéler la substantifique moelle. Un
personnage secondaire – Anthony Perkins, dans son rôle le plus fort – va
prendre le devant de la scène et faire venir à lui à la fois les fantômes du
passé, le sien, et les proches de la disparue. Hitchcock dès lors multipliera
les fausses pistes et les scènes ou en montrant le moins possible il parvient,
simplement par le jeu du cadrage et du montage – le nombre de plans pour la scène
dite de la douche frôle le record ! – à créer de la terreur pure.
L'effet
de surprise, de sidération, faire advenir l'horreur du contrechamp, une ombre
sur le rideau de douche, une silhouette de vieille femme cadrée de très haut,
un fauteuil à bascule dans une cave. Rajoutez à ces images d'angoisse pure la
terrifiante musique stridente de Bernard Herman et vous obtenez cinématographiquement
des sommets d'épouvante avec trois fois riens.
Car
un des miracles de ce bijou au noir et blanc glaçant est son caractère quasi
fauché. On est face à un des plus petits budgets jamais dépensé par le maitre
du suspens, ce génie absolu de la construction dramatique disposant de tous les
carnets de chèque possibles tant ses succès au box office étaient
impressionnants. Ici il fait a plus de 60 ans comme s'il réalisait son second
premier film, il revient au noir et blanc, à un budget fauché, et catapulte
toute la dramaturgie classique en se payant le luxe d'affronter les questions
psychanalytiques les plus troubles.
Car
cette psychose, cette folie, ce dédoublement de la personnalité s'appuient sur
des véracités, sur des cas réels, hyper angoissants, dont les origines sont à
chercher dans les contes pour enfants les plus effrayants, Blanche Neige, la
marâtre, dont Psychose est comme une résurgence pour adultes.
Pensez
en le revoyant, ce pur chef d'œuvre date de … 1960 ! Montrez-le à des
jeunes de 20 ans dans une salle obscure et mettez-leur des électrodes pour
mesurer le nombre de sursauts, vous serez surpris !
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