Une ville filmée de manière
futuriste, New York. Une scène, fond bleu avec flashes aveuglants, un chanteur
punk, une cage, un singe. Deux, elle et lui, lunettes noires, tenues de cuir
Saint Laurent, fumant, dans une décapotable noire qui file dans la nuit.
Insert. Pénètrent dans
une discothèque. Elle – Miriam Deneuve – sort une cigarette, lui – John Bowie –
aussi. Prédateurs, ils observent le cheptel SM, repèrent une proie, jeune femme
en tenue hard. Dans la cage le signe devient fou furieux, sur scène le chanteur
punk hurle, Bela Lugosi is dead.
Absolu renouveau du
film de vampires sorti en 1983, The
Hunger alias Les prédateurs, 1er film de Tony
Scott, frère de Ridley, Mister Alien,
Blade Runner, est devenu culte avec
le temps. Les deux vampires, elle qui vient de l'Egypte antique et lui de l'époque de la révolution française,
cherchent la nuit du sang pour demeurer immortels. Pour lui c'est hélas impossible, le compte à
rebours, elle ne le sait que trop et en pleure, est d'ores et déjà entamé et va s'accélérer. Elle a tandis qu’il dépérit
et vieillit à toute allure, déjà une coudée d'avance, elle l'a repérée, sa future amante, cette
belle doctoresse, Susan Sarandon …
Film contenant de
superbes scènes saphiques entre les deux belles, jamais Deneuve ne fut aussi
froidement belle, hors du temps, en effet ici immortelle, la plus belle femme
du monde. La voir errer dans cette immense demeure fantomatique, jouer du
piano, essuyer le sang sur ses lèvres, faire l'amour à pleine bouche à sa partenaire –
sur une musique de Delibes – a de quoi marquer.
Immense film kitch
aux images clippesques devant énormément à l'esthétique
publicitaire, sous l'influence d'un Alan Parker, celui de Birdy – ce Hunger, crépuscule des êtres
se nourrissant de sang humain, à la fois punk et classique, avec son trio de
stars et son parfum de scandale – cet OVNI qui ne ressemble à rien d'autre a su traverser, lui qui jouait
autant sur la mode de l'époque, le temps. Son
hyper esthétisme baroque finalement semble l'avoir
servi, le film continue 35 ans plus tard à fasciner et à séduire. Au delà des
modes …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire