vendredi 11 mai 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Les prédateurs



Une ville filmée de manière futuriste, New York. Une scène, fond bleu avec flashes aveuglants, un chanteur punk, une cage, un singe. Deux, elle et lui, lunettes noires, tenues de cuir Saint Laurent, fumant, dans une décapotable noire qui file dans la nuit. 

Insert. Pénètrent dans une discothèque. Elle – Miriam Deneuve – sort une cigarette, lui – John Bowie – aussi. Prédateurs, ils observent le cheptel SM, repèrent une proie, jeune femme en tenue hard. Dans la cage le signe devient fou furieux, sur scène le chanteur punk hurle, Bela Lugosi is dead.

Absolu renouveau du film de vampires sorti en 1983, The Hunger alias Les prédateurs, 1er film de Tony Scott, frère de Ridley, Mister Alien, Blade Runner, est devenu culte avec le temps. Les deux vampires, elle qui vient de l'Egypte antique et lui de l'époque de la révolution française, cherchent la nuit du sang pour demeurer immortels. Pour lui c'est hélas impossible, le compte à rebours, elle ne le sait que trop et en pleure, est d'ores et déjà entamé et va s'accélérer. Elle a tandis qu’il dépérit et vieillit à toute allure, déjà une coudée d'avance, elle l'a repérée, sa future amante, cette belle doctoresse, Susan Sarandon …

Film contenant de superbes scènes saphiques entre les deux belles, jamais Deneuve ne fut aussi froidement belle, hors du temps, en effet ici immortelle, la plus belle femme du monde. La voir errer dans cette immense demeure fantomatique, jouer du piano, essuyer le sang sur ses lèvres, faire l'amour à pleine bouche à sa partenaire – sur une musique de Delibes – a de quoi marquer.

Immense film kitch aux images clippesques devant énormément à l'esthétique publicitaire, sous l'influence d'un Alan Parker, celui de Birdy – ce Hunger, crépuscule des êtres se nourrissant de sang humain, à la fois punk et classique, avec son trio de stars et son parfum de scandale – cet OVNI qui ne ressemble à rien d'autre a su traverser, lui qui jouait autant sur la mode de l'époque, le temps. Son hyper esthétisme baroque finalement semble l'avoir servi, le film continue 35 ans plus tard à fasciner et à séduire. Au delà des modes …


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