Nous
sommes en 1972, quatre ans après 1968. Troisième collaboration entre Romy
Schneider et Claude Sautet, après Les
choses de la vie puis Max et les
ferrailleurs. Sautet, dialogues
Jean-Louis Dabadie. Philippe Sarde à la musique.
Toute
une époque.
Sautet,
les années 70, la France Pompidou puis Giscard, Vincent François Paul et les
autres, les Citroën, les repas entre amis le weekend, les cafés, les rues sous
la pluie, les réunions d’amis, les fous-rires et les séparations … Sautet que
Pialat admirait tant, auquel il confia plusieurs fois vouloir ressembler, tant
son cinéma regorge de vie, de naturel, comme des vidéos super 8 avec des stars
dedans, des films gorgés de vie qui reconstituent une époque, cette France,
comme personne n’y est depuis jamais parvenu.
Ici
Rosalie – Romy. LA femme française, idéale, idéalisée, belle, libre, simple
comme une histoire simple. Une femme qui choisit. Choisit d’être libre d’aimer
deux hommes et de ne pas choisir. Entre Yves Montant et Sami Frey. César-Montant
renâcle, vitupère mais elle tient bon et il lui revient, elle est l’emblème de
la liberté, de la grâce et du charme à l’état pur, cette Rosalie qui quand elle
rit renverse sa tête en arrière. La voir de face, de dos – le dos de Romy
Schneider, sa nuque … - elle est irrésistible, elle ne se laisse happer par rien
et incarne à merveille cette vestale, au cœur de cet immense succès populaire,
ou toutes les femmes s’identifiaient à elle et ou tous les hommes tombaient
amoureux d’elle.
Il
y a dans ce personnage si quotidien – on la voit conduire, cuisiner, faire un
lit, faire tous les gestes du quotidien comme une madame tout le monde, ca Romy
savait le faire mieux que personne, incarner toutes les femmes et briller comme
une Etoile en même temps – quelque chose d’à la fois banal et extraordinaire.
D’universel. Au point que la fascination de cette Rosalie joue sur toutes les
cultures y compris les plus éloignées de la notre, et y compris au travers des
décennies. Car le charme fou, irrésistible, de ce pur bijou gorgé d’amour joue
encore, est demeuré intact après quatre décennies. Des Rosalie et des César on
en connaît tous et en même temps ceux qui sont sur l’écran les transcendent
tous, les magnifient, les subliment, leur offrent le plus beau des écrins.
C
est ca la magie Sautet, une recette si simple que personne ne parvient à la
recréer …
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