jeudi 19 avril 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Pandora



En 1930, à Esperanza, petit port de la Costa Brava. Les pêcheurs découvrent dans leurs filets deux corps que la tempête a rejetés vers la plage. Geoffrey Fielding, un archéologue britannique, reconnaît les deux victimes et se souvient. Son amie, la belle Pandora Reynolds, s'était sentie attirée, quelques mois plus tôt, par le mystérieux yacht qui venait de jeter l'ancre dans la baie. Elle avait nagé jusqu'à son bord et avait découvert, dans un intérieur luxueux, le propriétaire du bateau, Hendrick van der Zee, occupé à peindre un portrait : celui de la mythique Pandore, qui, trait pour trait, lui ressemblait...

L'ancien universitaire britannique Albert Lewin a bien lu sa mythologie grecque qu’il l'adapte à son époque pour un film mythique considéré comme un des joyaux de l'histoire du cinéma.

Donc Pandora, première femme créée par le Dieu Zeus afin de se venger des hommes et de Prométhée le voleur de feu. Femme extrêmement attirante et imperméable à l'amour terrestre, qui attire un à un les hommes et les conduit à leur perte. Partie de l'Olympe avec une petite jarre que cette curieuse ne pourra s'empêcher d ouvrir, renfermant tous les maux de l'humanité.

La sculpturale Ava Gardner, sans doute une des plus belles femmes du monde, erre et s'ennuie et attire à elle tous les hommes, qu’elle néglige un à un. Jusqu’à ce qu’elle rencontre James Mason le Hollandais solitaire dans la baie d'Esperanza, la baie de l'espérance, qui seul sur son voilier l'attend depuis des siècles.

De la mythologie au mythe il n'y a qu’un pas que franchit ce somptueux poème cinématographique interprété par deux Etoiles immortelles. De l'or jaune, un rouge corrida, un bleu azur océan, un vert émeraude, la symphonie de couleurs de cet esthète raffiné de Lewin créée un univers baroque visuellement époustouflant ou la pellicule semble provenir des cieux, d'un monde autre, ou tout est comme magnifié. Le réel est expulsé de ce film, tout est artifice et tout artifice vise au sublime, au mythique, au mythologique, chaque scène, chaque séquence créée littéralement une fascination, l'image et son grain, le son, le lent mouvement de la caméra, ce montage hypnotique, ce vent sur la plage qui évoque l'œuvre de Dali, ces statues antiques qui témoignent de l'amour passion entre cette déesse de chair et ce fantôme de la mer …

Pandora ou la boite de Pandore ouverte et laissant s'exfiltrer une ode à l'amour des dieux si fascinante que voir Pandora une fois, une seule, suffit à s'en souvenir toute sa vie.


2 commentaires:

  1. Bonjour Christophe

    Très beau film que j avais associé,quand je l avais vu,à l'idée de réincarnation et aux retrouvailles de deux âmes par delà le temps.
    Albert Lewin:sauf erreur aussi le réalisateur du remarquable "portrait de Dorian Gray" inspiré du roman de Oscar Wilde,avec Hurt Hatfield,George Sanders
    (et Jessica...Tandy?Ah mince vlà peut-être Alzheimer je ne suis plus sûr,ici).

    LOUIS

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  2. Ah oui c est bien Alzheimer qui commence pour moi Christophe,c était Angela Landsbury (et non pas Jessica Tandi)la première victime de Dorian.
    Vite!Un vaccin.(Noooooooon!je plaisante,faisons le à la mégère Buzyn,la Babaïaga issue des camps de la mort)

    LOUIS

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