mercredi 4 avril 2018

Chefs d’oeuvre du 7ème art - Midnight express



Tout commence en octobre 1970, à Istanbul. William Hayes, jeune étudiant américain passe ses vacances en Turquie avec sa petite amie Suzan. Tout se passe bien jusqu'à ce que William se mette en tête de rentrer aux États-Unis avec 2 kilos de haschich cachés sous ses vêtements. Fouillé au moment de monter dans l'avion, car il y a des attentats terroristes, il est arrêté à l'aéroport d'Istanbul.
William Hayes est traduit en justice et condamné à quatre ans de prison en Turquie. Il se retrouve en prison avec d'autres Occidentaux et établit un projet d'évasion, le Midnight Express, qui échoue. Le Midnight Express ("l'express de minuit" en français) est le terme employé par les prisonniers turcs pour désigner l'évasion.
Tiré d'une autobiographie de William Hayes, coécrite avec William Hoffer, le second film du britannique Alan Parker fut adapté avec Oliver Stone au scénario, tout juste revenu de lenfer du Vietnam. Il fit a l’époque scandale de part une certaine forme de dureté de traitement envers la totalité des personnages turcs, le film ayant été qualifié de raciste par de très nombreux critiques. Il devint en tout cas – et le demeure depuis – culte, notamment chez ses spectateurs jeunes.

On peut en déconnectant lintrigue du pays, la Turquie, et de ses geoles, y voir une métaphore de la tentative de déshumaniser un être ayant commis un larcin de troisième ordre – cest quoi, franchement, 2 kilos de hasch par rapport à des détournements de millions – par une société proprement totalitaire. A compter de sa violente arrestation la mécanique va lentement et progressivement se renfermer sur un être libre et lui faire vivre un enfer sur terre.

Absurdité et surdité de la justice – pas besoin daller en Turquie dans les années 70 pour sen convaincre -, tant cette machine à broyer qu on appelle le Droit heurte de plein fouet lhumain. Extrêmes violences carcérales ou règne la loi du plus fort. Soumission des laquais aux puissants et aux lois avec à lintérieur de la prison assemblant les exclus une hiérarchie reproduisant celle du dehors.

Le chemin de croix de William, admirablement interprêté par le charismatique Brad Davis, suit un parcours d’étapes le conduisant de force vers la perte absolue de conscience, un lent basculement vers la folie du fait même de son refus de se soumettre. La musique fascinante de Giorgio Moroder accompagne cet homme seul vers cette séquence ou les prisonniers à moitié nus sont contraints de tourner dans une cave dans le sens des aiguilles dune montre autour dun pilone en terre, et ou William, se rebellant soudain et quelque peu entravé par ses co-detenus, décide soudain de tourner à rebrousse poil, dans lautre sens.

Vous naurez pas mon ame, tel est le cri et la plainte et la lente complainte de cet être qui refuse obstinément et ce quelle que soit la force des coups quil recoit de se soumettre. Il y a on sen doute des pans de lexpérience au Vietnam dOliver Stone, sa rage, les quelques excès aussi du scénariste transparaissent dans la force de certaines scènes tres marquantes.

Midnight express est un pamphlet de refus obstiné devant lautorité, surtout quand celle-ci se montre plus que brutale, inhumaine. C est un cri de resistance, apre, violent, tetu. Et finalement salutaire.


1 commentaire:

  1. salut Christophe ce film est vraiment un chef d'oeuvre je l'ai vu de nombreuses fois il n'a pas pris une ride

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