J'écris comme je vis, c'est à dire intensément. Je n'écris jamais que quand c'est absolument nécessaire. J'écris pour jeter des ponts vers les autres. Je ne recherche aucune notoriété.
jeudi 1 mars 2018
50 ans de cinéma SF - Dark City
« Par métaphysique, j’entends tout ce qui a la prétention d’être une connaissance dépassant l’expérience, c’est-à-dire les phénomènes donnés, et qui tend à expliquer par quoi la nature est conditionnée dans un sens ou dans l’autre, ou, pour parler vulgairement, à montrer ce qu’il y a derrière la nature et qui la rend possible. »
Ainsi le grand philosophe Arthur Schopenhauer définissait la métaphysique. Métaphysique caractérisant admirablement ce chef d’ oeuvre d Alex Proyas tirant son inspiration du génial Metropolis de Fritz Lang, et dont l’esthétisme rappelle évidemment le cinéma expressionniste allemand de l’avant guerre.
Donc une Cité, une cité plongée dans la nuit ou en sous-sol des êtres sombres et extraterrestres manipulent et ordonnent le réel, le déconstruisant chaque nuit, transformant l’espace en faisant apparaitre et disparaitre des immeubles tout en asservissant la race humaine aveuglée et utilisée comme des esclaves.
L’on comprendra que ces êtres malfaisants et malveillants qui représentent un pouvoir politique occulte sont tels des coquilles vides arrivés à saturation et ont besoin de se nourrir des humains, qui eux, bien qu’asservis, possèdent une Ame. Les esclaves sont donc plus puissants, o combien, que leurs maitres, pourvu qu’ils se réveillent.
Ce que va parvenir à faire le héros, ce Murdoch, équivalent du Cronos de la mythologie grecque. S éveiller, se réveiller, aller puiser en lui-même la capacité à déchirer le voile des apparences, à decoder la mensongère matrice, à plonger dans les entrailles de la Cité, ainsi qu’en lui-même. Pour démeler un à un les fils. Pour se dénouer et donc réveler au grand jour la manipulation d’envergure.
A la recherche de Shell Beach c est-à-dire le paradis, Murdoch, par son coeur et non pas cette intelligence qui intéresse tant les tireurs de ficelles – lesquels cherchent là ou il n’y a rien a trouver vu que l’essence est dans le coeur même des hommes – parvient à faire revenir la Lumiere et l’Eau. Et donc à recréer comme dans la Bible le jardín d’Eden.
Ce parallèle avec les saintes écritures nous conduit également sur les sentiers de Dante dans sa Divine Comédie. Des enfers au purgatoire puis au paradis, tel est le chemin qu’emprunte le héros de Dark City. Chemin qu’à sa suite les autres humains emprunteront, faisant ainsi échouer les plans des occultes. Le plan de Lucifer.
Film éminemment chrétien trouvant de singulières correspondances avec la mythologie, Dark City, cette cité de l’Ombre, explose les conventions d’un genre en donnant à ses spectateurs les clefs de décodage de leur monde illusoire. Il trace une voie, humaniste, ou tout-un-chacun pourvu qu il entende le message du cinéaste, peut alors tel Murdoch s’échapper du piège dans lequel il est enfermé à son insu puis s’élever. Jusqu’à son niveau réel.
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