J'écris comme je vis, c'est à dire intensément. Je n'écris jamais que quand c'est absolument nécessaire. J'écris pour jeter des ponts vers les autres. Je ne recherche aucune notoriété.
dimanche 4 mars 2018
50 ans de cinéma SF - A.I Artificial Intelligence
Initialement ce devait être un film du grand Stanley Kubrick qui était l’auteur du scénario. De son vivant il déclara que si jamais etc, le seul à meme de le réaliser était à son avis Steven Spielberg, le cinéaste de l’enfance.
Car au travers de cette fiction d’anticipation c est bien le thème de l’enfance qui est le sujet central de ce grand film humaniste désabusé.
Notre Humanité du fait des gaz à effets de serre a connu une raréfaction des espaces viables pour y vivre. L homme a créé des robots appelés Mecas, à qui l’on tache de prêter non seulement une intelligence mais des émotions. L homme joue à Dieu et souhaite donc que sa propre créature l’aime, lui son créateur. Ce sera David, un robot enfant, placé dans une famille ayant perdu leur fils.
Des robots donc mais aussi un drastique controle des naissances car la place sur terre n est plus à même d’accueillir trop d’humains nous dit l’Elite. Ce qui ne les empêche nullement de fabriquer des robots humains. Comme un lent remplacement qui évoque clairement une forme d’esclavage, le robot étant par essence soumis à l’autorité.
David donc découvre ses parents adoptifs et les aime. La première heure est celle de l’intégration de cet enfant pur dans un environnement familial, puis son rejet, enfin son abandon dans la forêt. Cet abandon s’en va puiser dans la biographie même du cineaste, lequel bien qu aimé par ses parents était considéré comme bizarre et associal et donc objet de rejets par ses camarades. Cet abandon est aussi la traduction de tous les contes pour enfants les plus terrifiants.
De là ce monde intérieur, cette bulle, qu’il développa en lui-même, et cet univers si personnel ou l’enfance est au centre de tout.
Dans A.I., film adulte, l’enfance est associée au rêve et à la souffrance. David s’en va rencontrer un meca lui servant de guide et d’ami dans un monde ou règne la violence et ou rodent les dangers. Mais David est pur et – troisième et dernière partie du film, la plus déconnectée du réel, la plus ancrée dans le monde du rêve – part en quête de la fée bleue, sous les océans, dans le ventre maternel, celle de Pinocchio. Il y découvrira sa réelle solitude, le secret de ses origines donc, mais aussi et surtout insiste Spielberg, le pouvoir de son imaginaire, lequel parce qu’il est enfant peut se substituer à un monde qui ne lui est pas bienveillant dans sa version officielle.
A.I. propose aussi une réflexion sur le devenir d’une humanité aux mains d’adultes jouant avec les nouvelles technologies aux Frankestein, jouant à Dieu en remplacant la vie par une autre et en limitant les naissances. Ces démiurges nous entrainent vers le précipice, vers la deshumanisation. Ils vont jusqu à donner naissance à des êtres sensibles enfants qu’ils souhaitent à leur merci mais dont la force de l’imaginaire leur échappe.
Si ce monde qu’ils nous imposent est bel et bien voué à l’extinction, nul doute que la foi et les rêves et avec eux l’imaginaire sur lesquels ils n’ont nullement prise triompheront dans une autre dimension.
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