Elle, celle que j’appelais autrefois La Fille du Rouge, c’est
– et j’en sais quelque chose pour avoir eu le privilège de vivre trois années
avec elle – une reine. Une petite princesse aussi, capricieuse parfois, bavarde
comme pas permis, une vraie pipelette qui te laisse parfois pas en placer une,
qui hausse le ton, te file des petites tapes, se montre têtue, t enquiquine
avec des règles à la con à n en plus finir, et laisse le boxon s’accumuler dans
sa chambre. Mais surtout une Reine, une fille classe, avec un comportement éthique
impec en toutes circonstances, un cœur en or, une vraie générosité, l’envie de faire
plaisir, d’être la quand il faut pour ceux qui sont dans la peine. Et puis de
la tenue, du style, la nana qui rentre dans la salle de bain la tête en vrac et
ressort une heure après, et t’as Cendrillon ou La Reine des Neiges ou une
Domina SM de luxe.
Cette fille c’est une actrice née du style premier rôle
ou rien. Une robe – elle s’habille super bien quand elle veut et a trente
styles à la fois et tout lui va -, du maquillage, une coiffure et hop – au bal.
Et quand elle pointe son beau regard bleu – ses yeux O my God – tout le monde
la laisse passer, c’est la star de la soirée, tout le monde la connait, l’aime,
la respecte, sur le dancefloor c est Madonna puissance dix mais avec du cœur ELLE,
elle a une grâce infinie, entourée de mecs suants et cames elle étincelle jusqu’
à l’aube. Et qu’ est-ce qu’elle gigote bien la petite ouh la la
C’est une des filles les plus remarquables que j’aie rencontrée
dansa ma vie. Elle a de l’or dans les mains et a mille talents manuels, ses créations
de bijoux mais wow, la manière dont elle s’occupe des plantes mais wow, quand
elle bosse sur ses bijoux, sur une robe ou sur n’importe quoi, ce calme et
cette concentration et cette précision dans le moindre geste – une véritable
artiste qui s’ignore et un potentiel inouï.
Sa famille – O my God, que de classe et de tact et de
rires, ces gens sont absolument merveilleux, tout est beau et bon chez eux,
chez eux tous. Elle aimait m’y voir, voir son père converser avec moi, sa mère m’écouter,
quand à table je prenais la parole et que chacun écoutait avec intérêt je
voyais combien elle était fière, cela la rendait heureuse et moi tout autant,
car elle quand elle cause on lui coupe souvent le sifflet, elle a pas eu le rôle
simple dans la distribution des rôles, deuxième et fille sur quatre, c’est
celle qui se met au service des autres. C’est à mon sens pour ça que d eux tous
la plus douée c’est elle. Le potentiel le plus dingue de quatre brillants
enfants à mes yeux de détecteur de talents eh bien c’est elle.
J’ai eu des moments de complicité inouïs avec elle, des parties
de rigolade ou des confidences sur mon lit, à l’aube parfois quand elle
rentrait de clubbing. Des moments de vie extraordinaires, nos poulet-parties du
week end, des fous rires comme quand on faisait les courses moi avec une béquille,
ou en rentrant sur la ligne 11 en chantant les Aristochats. Une frangine, la super
copine, celle avec qui tu ris et tu redeviens sérieux. La splendide réunion de
nos parents chez nous… Nos deux engueulades, dignes de Taylor et Burton, et
comment on a gère admirablement le retour à la normale, comme ça, ça part en
vrille on se hurle dessus et deux minutes après on s’embrasse, la classe.
J’adore ce caractère qu’elle a, pas froid aux yeux, même
ses excès j’aime, elle me ressemble bien là-dessus, pas une faible elle, elle y
va et pas qu’un peu, et même dans la mauvaise foi elle m’éclate, elle te fait
le plan star et elle insiste à fond jusqu’au bout, du coup je lui filais le
guidon, allez si tu veux enfonce le champignon, moi je suis plus viocque ça me
va et restons galants. Le diner avec Baston, tant de moments forts, Nicolas et
Laure, Jerem et Mattias, nos anniversaires, les siens au Yono, à la maison, au
Lac Daumesnil, aux Buttes, elle aux fourneaux le soir de mes 50 ans qui fait
tout pour moi, qui m’offre ça. Putain mais c’est tellement rare des gens comme ça
dans la vie, qui donnent et qui sont là et bien là et qui sont toujours sincères.
Avant le départ pour Athènes cette soirée inoubliable, la
plus belle de toutes, ce soir-là ou elle m’a conté ses rêves, sublimes, si
faciles à faire si elle ose ôter les chaines aux mollets, j’ai ce soir-là fait
mon job tout court et mon job d’ami, j’ai semé toutes les graines, puis lui ai dédié
mon meilleur livre, le plus fou, le plus émouvant, avec cette dédicace que j’en
suis certain elle saura appliquer.
Je sais, je fus un contributeur essentiel pour elle, un
point d’équilibre, moi à la maison si régulier je lui permis de faire ce qu’
elle voulait, ce fut dur pour elle a un moment, pour moi aussi avant, et nous
nous sommes admirablement épaulés et soutenus. Grandiose, merveilleuse, si
aimante – elle fut parfaite.
Mon départ créa un déséquilibre, je fis pas tout parfaitement
mais de mon mieux, ne fus pas compris
mais pas grave, je le compris mais ne pouvais faire autrement, partir pour
ensuite revenir avec plein de cadeaux dont un, monstrueux, pour elle, elle sera
une des premières servies, avec les deux petits qui sont dans mon cœur, eux trois
la part du chef. Alors certes incompréhensions, cela arrive, écoutilles fermées
mais ça c’est provisoire, entre gens qui s’aiment et ne vont pas au même rythme
c’est banal, mais il fallait que je parte pour qu’elle puisse par elle-même faire
ses choix et les bons et elle va les faire j’en suis persuadé.
Ce salaud de proprio, ce qu’il a fait, ce qu’il LUI a
fait, je vous en fais la confidence, ça m’a déchiré le cœur, j’en ai chialé, je
l’ai imaginée elle, effrayée et perdue et se pensant trahie, il a vraiment tiré
bas, il savait que c’était mon point faible, il a visé au cœur, ce fut la dernière
fois que j’ai pleuré, quand j’ai appris les faits un peu trop tard.
Combien j’aimerais qu’elle ait pris ses distances avec ce
milieu certes sympathique mais qui dans l’ensemble ne la mérite pas. Ce que
certains disaient, osaient me dire, dans son dos, quand elle avait vacillé, les
petits merdeux, j’en ai mouché pas mal, je ne supporte pas ça, qu’on ose dire
du mal d’elle alors qu’elle est en état de besoin et de fragilité, c’est
infect, degueulasse, et ça traduit vraiment toute la médiocrité de certains. Je
n’ai pas voulu lui dire à l’époque, trop blessant et pas utile mais les mots
beurk. Qu elle y aille mais moins, qu’elle pense à sa vie de femme, elle, si
belle et si bonne, un homme a elle, ben oui. Si j’avais pas été gay, putain j’aurais
fait le truc à l’ancienne, aller baiser la babouche du Padre pour lui demander
sa main, taingue. En plus elle comme mère mais nickel chrome, pour sûr que le
gosse avec deux géniteurs comme elle et oim. ..
Je lui souhaite son rêve, en Nouvelle Calédonie avec sa
konnasse, ce mec est top, super beau en plus, et artiste. La bas il fait super
beau et les enfants sont heureux et les parents moins casse burnes qu’à Paris.
Envole toi ma belle, sors de ta cage et tu seras heureuse, vraiment heureuse.
Chaque jour je pense à elle, depuis mon départ. Je
formule des vœux et les laisse filer dans le ciel en espérant que la pensée
magique fasse son effet a quelques milliers de kilomètres. L’écrivain un peu
voire très fêlé que je suis ne t oubliera jamais o ma jolie fée. Porte-toi bien
et belle rentrée.
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