dimanche 9 juillet 2017

Oh mon Dieu que c'est joli, la pluie ...


Ce matin aux aurores, les premières gouttes d’une fine pluie depuis près de deux semaines. A peine posé un pied dans le jardin qu’elles caressent mon visage assoupi et m’aident à m’éveiller au jour.


La pluie… Pluie sur les arbres, sur les feuilles et les fleurs, pluie sur la terre rouge et qui la nourrit, jusqu’à, lorsqu’elle est diluvienne, la faire déborder sur les trottoirs. Cette terre rouge qui déteint sur les chaussures …

Combien j’aime la pluie quand, assis sous la remise du jardin de Prayssac, sur le seuil de ma petite chambre de Caagazu, ou encore il y a quelques mois sur le rebord de la fenêtre du rez de chaussée à la Villette, fumant une cigarette en observant les gouttes tomber sur les feuilles, je laisse ainsi mes pensées filer.

Magnifique spectacle que cette contemplation méditative de la nature qui se nourrit de l’eau du ciel ! Claquements en échos des gouttes sur les branchages, éclats sonores effervescents de mille subtilités, propres à entrer en une transe intérieure légère : l’esprit alors vagabonde, se dilate, s’ouvre, fuit le réel. Les yeux rivés sur l’ombre d’un fantôme, se surprendre à laisser le temps filer, sans rien faire, sans faire un geste, des heures durant.

Je me souviens, Cilaos, mars 2011, la quête de vision, assis jambes croisées sur le tapis de feuilles, recouvert d’une bâche, ces heures et ces heures à observer autour l’orage fondre sur la foret en pente douce, à sentir la terre sous moi se gorger d’eau, fesses trempées, goutant le froid de mon corps me transporter d’heure en heure dans un étrange dimension ou le temps n’avait plus de cadran.

Cette chanson de Barbara – Pierre -, et sa voix cristalline, murmurant : « Oh mon Dieu que c’est joli, la pluie », que déjà à trois ans je connaissais par cœur et chantonnais en marchant au dehors dans la cour de récréation, loin des autres et de leur brouhaha. Ce préau du collège, celui-là de l’école primaire ou je me refugiais alors quand elle tombait.

Mille souvenirs reviennent avec la pluie, de tout près et de très loin, et se mêlent et se confondent, telles des sonates se mêlant à une symphonie avant de muer en cantate, en sonnet, en comptine pour enfants…


Rentre donc, tu vas prendre la mort, me hélait ma grand-mère, tandis que mon grand-père rentrait ses outils de jardinage dans la remise. Et de courir a sa rencontre sur le talus pour mieux réclamer un bol de chocolat chaud…




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