mardi 25 juillet 2017

La mort en paix


Je suis entré au gré de ma promenade dans une grande Eglise, la plus grande de la ville, pleine à craquer de gens aux tenues colorées. J’ai mis cinq minutes à comprendre que c’était l’enterrement d’un tout jeune enfant. Personne ne pleurait, les visages pour la plupart étaient recueillis mais point tristes. C’est qu’ici en cette terre catholique la mort est passage et délivrance et non deuil. Ce qui explique …

Mon rapport à la mort a changé en profondeur en septembre dernier, suite à la disparition d’un être aimé en des circonstances exceptionnelles. Comme ici mon deuil fut fait immédiatement. Je savais ses dernières années et sus que c’était bel et bien une délivrance que ce passage à trépas comme on dit. Je pus m épancher trois jours après  dans les bras de quelqu’un qui compte beaucoup à mes yeux, puis ce fut fait. Jamais depuis une pensée de tristesse, un regret ou une envie de pleurer.
La mort n’est pas triste. Ce qui est triste à mes yeux est de vivre tel un mort vivant. J’en connais beaucoup, de ces survivants en peine qui trainent leur mal de vivre des années comme un fardeau. J’ai connu des phases comme ça ou la vie pèse tant que les pensées appellent la mort. Des pensées suicidaires. Alors la vie devient terrible, atroce, douloureuse. La lumière comme l’obscurité, les deux blessent, le bonheur des autres blesse, on voudrait mourir de se sentir si las et si bas.
Et puis la vie reprend et avec elle le sourire aux lèvres.

Nous sommes mortels, rien ne sert de pleurer des années l’aimé perdu. Mieux vaut le faire revivre dans son cœur et le laisser s’exprimer, lui redonner vie, le faire réapparaitre, converser avec lui. De la haut il n’aime pas que ceux qu’il a de son vivant aimés pleurent sa disparition. Il est la et au contraire se satisfait de nous sentir l’appeler joyeusement, le ressusciter, faire revenir les doux instants et les beaux moments partagés.

Combien j’aimerais partir a jamais dans un lit aux draps blancs face à une fenêtre donnant sur les cimes ensoleilles de la haute montagne. Sentir le vent léger tournoyer dans la pièce vide, le humer quelques instants, m éclairer d’un dernier sourire puis m’endormir.




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