La chambre nuptiale avait été
réservée par Auguste à son nom, et réglée par lui en espèces. Comme pour la
noce, il avait vu les choses en grand, et opté pour la suite Ernest Hemingway
du Ritz. Place Vendôme. A deux pas du Ministère.
Quittant le Grand Palais en même
temps que son épouse et de ses deux filles, il prit Suzanna par la main, et
l’entraîna avec lui quelques pas en avant.
« Ne t’inquiètes pas. Il reviendra.
Il ne peut que revenir.
- Me faire ça ! A moi ! Le jour de
ses noces !
- Il est sous le choc ! Il ne
s’attendait pas… Laure m’a raconté…
- Putain, mais qui c’est ce type ?
D’où il sort ?
- Je t’avais dit, souviens-toi. A
l’époque tu ne voulais pas m’entendre.
- Tu voulais pas de Pierre !
- J’avais tort. Je ne le connaissais
pas.
- Quand tu vois le père ! Papa, dis-moi,
qu’ai-je donc fait ? »
Elle avança à pas rapides,
l’obligeant à courir derrière elle.
« Ne confonds pas tout, chérie !
Pierre ce n’est pas son père !
- J’espère bien, fit-elle en le toisant.
- Tu es dure.
- Faut pas me faire mal !
- Je ne t’ai jamais fait du mal,
Suzanna. Jamais »
Suzanne, lentement, s’avança vers sa
fille.
« Ton père a raison. Il va revenir.
Ils reviennent toujours.
- Si ça se trouve, il est déjà sur
place, ajouta Laure.
- Tu crois ? »
Elle avait des larmes dans les yeux,
et frissonnait en serrant le haut de son vison.
« C’est que je l’aime tant ! Je ne
peux plus vivre sans lui »
Sa mère tendit vers elle ses bras.
« N’aie crainte, ma fille. Il est à
toi. Il t’aime.
- Tu crois ?
- Il me l’a dit. Juste avant de partir.
- Dis-moi.
- Il m’a dit : Suzanna est ma vie. »
Suzanna quitta l’étreinte, et leva
les yeux vers la nuit étoilée.
« Alléluia ! »
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