Ce fut Laure qui l’accueillit. Cet
été, elle était restée le plus souvent enfermée dans sa chambre avec ses
livres, ayant traversé la période de canicule sans presque jamais quitter le
Ministère.
« Je t’attendais. Il faut que tu
ailles le voir, Suzanna.
- Mais qu’est-ce qui te prend de
mettre un pull par cette chaleur ?
- J’ai froid. Maman est avec les
petits, Pierre est là-haut, avec lui. Il ne va pas bien du tout.
- Tu m’effraies pour pas grand-chose
! C’est pas la première fois qu’il nous fait le coup, tu le connais. C’est toi,
plutôt, qui m’inquiètes. Regarde-toi, tu es pâle, tu es maigre, tu ne manges
pas…
- Je n’ai pas faim. C’est pas
important »
Suzanna avait détaché son chignon.
Elle leva les mains vers le visage de Laure, et n’osa la caresser.
« Qu’est-ce qui se passe dans cette
maison ? Mais qu’est-ce que vous avez, tous ? »
Laure baissa les yeux, puis
l’attrapant par la taille, l’invita à emprunter le grand escalier.
« Comment va Valérian ?
- Bien, ma foi, comme d’habitude !
- Je trouve quand même qu’il pleure
un peu trop souvent…
- Tant qu’on se précipite
systématiquement…
- Tu veux pas que je reste les bras
croisés ? »
Laure arrêta sa marche, et se
retourna l’air songeur, au milieu de l’escalier.
« Je peux pas dire…
- Tu vas me le chercher ?
- Je l’ai couché il y a vingt
minutes avec son frère.
- Pas dans le même lit, j’espère ?
- Si, pourquoi ? »
Suzanna agrippa sa sœur par la
taille et la força à avancer.
« Je veux pas de ça !
- Mais…
- Où ils sont ?
- Dans votre chambre.
- Vite ! »
Elles coururent vers la grande
porte, et Suzanna, nerveusement, l’ouvrit. Un braillement prolongé résonnait au
loin.
« Valérian !, cria Suzanna. Valérian
!
- Oh mon Dieu ! »
Elle se retourna vers sa sœur, les
yeux humides.
« Qu’as-tu fait ? Mais qu’as-tu fait
? »
Elle se précipita vers la chambre,
ouvrit les deux battants de la porte et fonça vers le berceau. Et poussa un
cri.
Le petit Valérian s’était retourné
contre son frère et, s’agrippant à son cou, serrait. Frappant les airs, ne voyant
rien de ce qui lui arrivait, Expédit envoyait des coups qui atteignaient une
fois sur deux son cadet au visage.
« Mais qu’il arrête ! Saloperie ! ».
Laure vit sa sœur attraper Valérian
qui hurlait et le presser contre son cœur.
« Saloperie ! hurla Suzanna en
direction du berceau, où Expédit gigotait en étouffant des râles.
« Non Suzanna ! Non ! »
Elle ne put réprimer un flot de
larmes.
« Ah toi ! Ah toi !, fit Suzanna en
pressant Valérian contre elle. Ne refais jamais ça ! Tu m’entends ? Jamais ! »
Et elle se précipita en dehors de la
chambre avec l’enfant dans ses bras.
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