Elle entra en trombe dans la chambre
où il venait tout juste de s’assoupir.
« Ils ont disparu ! Laure et Expédit
ont disparu »
Il ouvrit un œil et l’observa avec
circonspection.
« Disparu ? Tu connais ta sœur,
quand même …
- La chambre est vide ! »
S’extirpant du lit, il s’approcha
d’elle.
« Elle l’a forcément emmené
ailleurs…
- Ailleurs ? Elle ne connaît
personne !
- Et vos parents ? »
Suzanna resta interdite.
« Elle n’a quand même pas osé…
- Osé quoi ? Emmener notre enfant
chez ses grands-parents ? Où est le problème ?
- Ah s’il te plait,
s’emporta-t-elle. Ne va pas en plus la défendre ! C’est inadmissible, ça !
- Tu as vu l’état dans lequel tu te
mets ?
- Mais…
- Bon sang, tais toi ! Il est six
heures du matin, et tu es là à hurler parce que ton fils dont tu te
contrefiches dort à quelques centaines de mètres »
Elle tâcha de se dégager, mais il la
bloqua avec vigueur.
« Arrête de te débattre, tu fais pas
le poids !
- Lâche moi, s’il te plait, tu me
fais mal !
- Suffit ! La seule ici qui se fait
du mal, c’est toi. Allez, mets-toi à poil et au lit ! - Je fermerai pas l’œil
tant que mon enfant… »
Il plaqua sa main sur sa bouche.
« Si tu veux jouer à ça je te
préviens ! Je n’ai aucune limite ! Alors, tu te calmes ? »
Effrayée elle tâcha d’enlever sa
main, mais sans y parvenir.
« Tu as compris ? »
Elle finit par acquiescer, larmes
aux yeux. Il la prit par le bras, et la tira jusqu’au lit.
« Rentre y toute seule ! Assez de
devoir réaliser tes trips. Basta ! »
Elle obéit en baissant les yeux,
ôtant un à un ses vêtements. Puis elle se glissa sous les draps.
Quand elle fut assez longtemps
silencieuse, il la rejoignit. Posant sa main sur son beau visage, il vint se
lover contre elle.
« Maintenant, tu vas me dire
gentiment pourquoi.
- Je ne veux pas que mon père le voie,
dit-elle
- Tu as honte ?
- Je ne sais pas.
- Tu as honte de notre enfant ?
- Non.
- Dis la vérité. Tu as honte parce
qu’il est aveugle ?
- Non. Ce n’est pas le problème. Ce
n’est pas ça.
- Alors c’est quoi ?
- C’est papa.
- Eh bien ?
- Rien. J’ai pas envie d’en parler.
- Tu plaisantes ?
- S’il te plait… Je peux pas.
- Qu’est-ce que tu lui reproches à
ton père ?
- Rien.
- Prends moi pour un con.
- Rien, je te dis.
- Ecoute, j’ai suffisamment à faire
avec les miens ! On a un gosse ensemble, ça fait un mois qu’on parle de se
marier, l’idée vient de toi.
- Ca n’a aucun rapport
- Ca en a un, j’en suis sûr. Alors
ton père ? C’est mon nom qui a foutu le bordel ?
- Comment tu sais ?
- Connasse ! Pourquoi t’as gardé ça
pour toi ?
- Ecoute Pierre ! Si tu savais ce
qu’il m’a dit …
- Tu me prends vraiment pour un con
! Comme si c’était pas normal, que ton père s’inquiète pas, avec ce qu’il sait
!
- Je supporte pas qu’il se permette
de dire quoi que ce soit sur toi !
- Sur moi ? Ou sur les miens ?
- C’est pareil !
- Ah non ! Moi et les miens c’est
pas pareil ! Pas pareil du tout !
- Pour moi ça revient au même.
- Parce que tu sais rien ! »
Il s’enfonça dans le creux de son
oreiller.
« Tu sais rien »
A son tour elle se rapprocha de lui.
« Qu’est-ce que je ne sais pas ?
- Tu ne DOIS rien savoir.
- Mais, Pierre… Ce sont tes parents
!
- Oui ! Mes parents ! Les miens !
Pas les tiens !
- Mes futurs beaux-parents.
- Tu signes un contrat avec eux si
tu m’épouses ?
- Je peux pas tout ignorer d’eux !
Il va bien falloir que je les rencontre !
- T’attends pas à ce que je les
invite au mariage ! Ça serait la meilleure idée pour que ton père vienne pas !
- Ca me dérange pas une seconde.
- Moi si ! »
Elle le fixa étrangement.
« Mais qu’est-ce que tu as, avec mon
père, bon sang ?
- Bon sang !, reprit-il en riant aux
éclats.
- Vas-y, joue avec les mots !
- Tu te rends pas compte de ta
chance, Suzanna ! Ecoute, le jour se lève, je suis crevé. Demain après-midi tu
appelles ta mère, et on y va. On a trop tardé.
- Pas question !
- Je te demande pas ton avis. Allez,
maintenant, au lit et dors ».
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