L’été approche, et avec l’arrivée des beaux jours les premiers rayons
de soleil, ceux-là qui détendent le corps et caressent la peau. L’humeur se détend,
l’âme se fait légère, et les rires reviennent. L’hiver fut long et le printemps
périlleux : raison de plus pour nous, qui ne sommes point nos problèmes et
encore moins le Monde, pour laisser dans le vestibule ces crampes, ces colères,
ces impatiences et ces querelles, comme on abandonne un manteau sur un cintre.
Le temps est venu de déposer les
armes et de soulever les cœurs, en ôtant un à un ces vêtements chauds, ces écharpes
et ces bonnets, ces grosses chaussettes et ces bottes serrant le bas des
jambes. Dans les rues les pas ralentissent, les voitures se font plus rares, et
les quelques klaxonneurs s’attirent des haussements d’épaules. Partout, depuis
les bars, les restaurants et les maisons, s’échappent des musiques du monde, d’ici
ou bien d’ailleurs. Et les corps réveillés se soulèvent et entrainent le pas léger.
Et celle et celui qui nous fait face, celui qu’on n’osait aborder et à qui à présent
on sourit s’approche et murmure, rieur.
On est sur Terre non pour payer, non
pour consommer, non pour travailler, encore moins pour souffrir, mais pour ça.
Ces instants de légèreté retrouvée, ces soirées le long des quais avec une
bonne bouteille de vin, à écouter les troubadours et à admirer les danseurs et
autres cracheurs de feu.
Dans le firmament de la nuit, les Etoiles
brillent, et celles et ceux qui pestent encore et toujours on ne les entend guère.
Liesse et joie sont au rendez-vous, les amours naissent, les baisers s’échangent,
fougueux ou délicats, le long des quais de Seine.
Ne nous parlez point de la rentrée,
des impôts, de politique, cessez un peu, demain est demain, or nous autres
vivants sortis de nos tanières battons le pavé joyeux. Ce pavé que vos bottes
ont cogné tout l’hiver, laissez nous à présent l’occuper, le réhabiter, et y
coller l’oreille. Autorisez-nous d’envahir par grappes nos parcs.
Paris, toi
Ville Lumière, entends ma chanson, goutte mes pas, luis de la joie retrouvée.
Cet été tu es mienne, tu es notre. Et nous allons ensemble par centaines de
milliers, que nous soyons d’ici ou bien d’ailleurs, blancs ou basanés te
redonner ton rang, qui est et ne peut en nos cœurs que demeurer le premier.
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