Une petite chambre dans un bâtiment
au milieu du jardin. 6 m2, pas plus. Un lit simple en bois, matelas dur, deux
draps, une couverture et un dessus de lit. Une commode, quelques tiroirs dans
lesquels sont rangés tout ce que je possède : 10 t-shirts, 3 chemises ou
chemisettes, deux pantalons, deux short, 4 paires de chaussettes, cinq caleçons,
un mac en panne, un dossier peu épais, plus quelques conneries. Posés sur la
commode, quelques « petits objets » auxquels je tiens : ma médaille
de baptême, une croix en argent, un marque page offert par Z., les deux pierres
de C., 4 petites montres en plastique de 4 couleurs différentes achetées cet été
à Athènes, un petit appareil photo numérique. Et les deux premiers volumes de
Sundance.
Au sol : un pull et un blouson.
12 kilos en tout. Quand on repartira
fin aout tout tiendra dans le sac à dos.
Autant dire rien. On est ici depuis
deux mois, on y reste encore 2 mois ½. On entre en hiver lentement, 15 degrés
le jour, parfois plus si soleil, le soir ca caille, mais jamais en dessous de
10 pour l’instant. Je rentre de jour en jour en ascèse. Dors de plus en plus :
sieste de deux heures, dix heures d’un sommeil lourd la nuit avec le chaton
Chaplin. Parfois je m’éveille vers 3 heures du matin, visionne la moitié manquante
du film du jour puis me ré-endors.
Peu de mots le jour, on parle peu
avec Neo, pas besoin en ce moment. L’essentiel est dit avec la señora, el señor,
Juan, quelques personnes que je connais, en espagnol. J’écris et publie moins,
me prépare à assécher Agoravox et à me contenter des chapitres de Sundance sur
le Blog. Me suis détaché, satisfait des résultats, des chiffres :
lancements plus que réussis, besoin de distancier donc, surtout pas de dépendance
ou d’auto satisfaction, je connais bien ce poison. Des juillet, et jusque fin
aout, les 200 pages du 3e volume, sans doute parfois un petit texte
perso en plus sur le blog, surtout pas trop, et presque rien sur FB.
M’asseoir immobile dans le jardin,
laisser mes pensées filer. Encore deux recrutements à faire et on est
tranquilles pour 4 mois minimum. Ici la chambre coute 3.5 euros / jour, et la
bouffe encore moins. Dé-possession, dé-consommation : on y est. Fini le
confort aliénant. Plus d’obligations, presque plus, évidemment métro boulot
dodo soirées c’est fini depuis belle lurette, plus question d’y revenir, j’ai
connu 25 ans durant, j’ai eu ma dose.
Je fais face aux incertitudes avec
confiance, et distance surtout. A chaque jour etc… Pas impossible que je me crée
ici et là des petits boulots et que je sois en situation (enfin !) d’arrêter
ce job qui est devenu un « job à la con » depuis quelques années.
Les RH dans un monde matérialiste a 1000 pour 100 c’est de la daube, je ne m’y
retrouve plus, n’y crois plus, c’est alimentaire et rien que ça. Pas à l’abri d’une
ou plusieurs bonnes surprises mais ça ne change rien au constat de fond. Un an
que je dis que ce sera axé sur la nature : ici chaque jour je fais des
petites choses au jardin, ça me rend paisible et ça me va comme un gant.
2 mois ½ : ça va passer à la
fois lentement et vite : quand vous rentrerez de vos congés on connaitra à
nouveau de fortes chaleurs. Je tacherai de m’inscrire a une salle de sport dès
la 1ere rentrée d’argent. Utile pour tenir bon l’arrêt du tabac, et puis pour l’entretien
du corps. Déjà l’alimentation, rien a dire, régime et qualité des aliments plus
que parfaits, alcool : à part 2 bières le soir, rien - bientôt les toxines
seront presque toutes éliminées.
Et puis couper un temps le cordon
ici : le 2.0. Utile pour un temps. Un ou deux mois, pas plus. Juste pour être
dans l’instant.
Et rien que dans l’instant.
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