Donc le grand jeu télévisé – pardon,
le débat – eut lieu. Et refléta admirablement l’état actuel du pays. Un
grotesque pugilat. Une succession ininterrompue de coups bas et d’esquives,
avec une virago cogneuse aussi déchainée que révélée a sa nature profonde de
jument cocaïnomane et un petit marquis zozotant avec un bonbon rose dans la
bouche devant deux ersatz de journalistes interdits de parole. Une double
imposture enfin crachée a la face de celles et ceux qui, en leur âme et
conscience, ont choisi pour nous de les mettre dans le poste, ces deux-là précisément,
les pires de chez pire de la liste proposée. Bravo les gens, z’avez bien joué !
Nous –enfin : vous ! – en sommes
– en êtes – la. On pensait avoir touché le fond avec le binôme Sarkozy Hollande :
et voilà qu’éclate au grand jour le résultat tant attendu du scrutin. A peine élu,
on sait déjà que le finaliste dépassera en nullité celle de ses deux prédécesseurs
additionnés. Fallait le faire !
Quelle importance que l’analyse
dudit débat, qu’untel se soit mieux tenu qu’unetelle : ce fut indigne,
tout simplement, et hélas au niveau de ceux qui les auront choisis l’un comme l’autre.
Cette double imposture ou l’un crée l’autre et l’autre vit de l’un est un
miroir qui vous est tendu. Le fabricateur de haine contre son vecteur enfin réunis
pour un merveilleux « Qui a peur de Virginia Woolf », avec une Liz
Taylor qui rote a table et se vautre dans les fonds de Bailey tandis que
Richard se mouche dans son pullover. Ce spectacle, les gens, c’est tout
bonnement vous : Monsieur et Madame unis devant le Maire et qui dix ans
plus tard se jettent la vaisselle a la gueule devant les gosses en pleurs.
Donc ça sera en toute vraisemblance
LUI, le perroquet du CAC et de Rothschild, la créature d’Attali et de Hollande,
l’ami de Drahi et de Mourad, le champion de Pierre Arditi et de BHL, le grand
pote de Minc. Vous électeurs me sidérez : après avoir craché cinq années
durant sur Pépère, vous ravalez le même plat et signez pour un renouvellement
re-lifté avec exactement les mêmes en marche forcée. Vous prenez une vieille
peripateticienne, vous la maquillez en bleu et rose et vous applaudissez qund
elle vous dit que vous aurez encore le choix de la marque de vaseline
Vous qui aimiez tant les 49.3 allez bouffer
des ordonnances tout l’été. Vous qui chiez sur la loi Travail allez-vous en
reprendre trois louches. Vous qui tremblez devant Uber allez-vous retrouver de
force contraints de faire vos déclarations a l’URSSAF le dimanche. Vous êtes
trop fort, avec vos applis Le Monde Libé Nouvel Obs Marianne sur votre cerveau
portatif dans la poche : les 9 milliardaires viennent de vous refourguer
leur came en loucedé et vous vous apprêtez dimanche à sortir le seau de
champagne.
Je ris d’avance en imaginant le
petiot devant Poutine, Trump et Merkel. Pour sûr ils vont le prendre au sérieux,
votre freluquet labellisé Davos. A la niche gamin, signe-la et va jouer ! Cinquième
grande puissance du monde, tu parles : un bambin égaré au Parc Astérix
avec des slides de Haut de Bilan en guise de lectures de chevet, le quart d’un
tiers de fondé de pouvoir, juste un laquais bien peigné qui citera Zola pour
lui faire dire le contraire de ce qu’il a écrit sous vos applaudissements.
Vous l’avez voulu vous l’aurez donc,
votre accélérateur de particules lepénistes, le mec qui te dit que la fermeture
de Whirpool sérieux les gars ca a rien à voir avec la mondialisation. Passe-moi
le plan de restructuration, pardon, le plan social, et dis-moi ou je signe
gamin, et au passage mets le dico à la poubelle.
Rassurez-vous les gens, vos « valeurs »
dans les mots (liberté, égalité toussa toussa) seront plus que respectées :
encensées avec de l’encens jour et nuit, comme à la messe ca sentira fort bon.
Mais dans les maux ça sera une autre paire de manches !
Bienvenue au Paul
Emploi version Manu ou si tu refuses une 2e offre a 600 balles t’es
radié ! Tu veux des allocs ? Allez hop, file ton formulaire et va
faire tes deux semaines gratos chez MacDo qu’on voit ton niveau ! Tu veux
causer ? Appelle ce numéro surtaxé, on va te répondre, t’inquiètes !
Quoi ? Un CDI ? Mais tu rêves ma grande, c’est fini tout ça, allez
hop a la CCI et plus vite que ça ! Hein ? Ta boite ferme et tu
gueules ? Mais recycle-toi ducon, arrête de picoler, apprends à lire et
deviens comme moi milliardaire !
Et si t’es pas cap trouve-toi ta Brigitte !
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