mardi 2 mai 2017

Quand tu changes, tout change


Quand tu changes et bouges vraiment tout autour change et bouge et se révèle en fonction de ton choix. C’est une règle fort simple qui permet de comprendre sans juger, d’encaisser sans souffrir, et surtout d’avancer droit, indifférent aux réactions négatives fussent-elles d’êtres jusque-là très proches. Chacun – il faut le comprendre – a toujours ses raisons, et personne, pris individuellement, n’a jamais raison ou tort en soi.

Pour moi qui après trois années vécues en apnée dans une espèce d’immobilisme nécessaire avais opté pour cela, cet envol à deux loin et longtemps, il était a priori évident que nombre de celles et ceux qui avaient fait le choix soit de ne faire qu’un pas chaque jour, soit de rester immobile, soit de se mettre la tête dans le sac, bref que toutes celles et tous ceux-là se devaient à eux-mêmes d’écrire le possible dernier chapitre de cette histoire commune en fonction de leurs intérêts et de leurs intérêts seuls.

Il n’eut donc aucune incompréhension de ma part, bien au contraire. Tout au plus, et c’était mérité, quelques bonnes distributions de paires de claques à distance à quelques-uns, fort rares, qui avaient profité d’une estivale absence pour commettre en troupeau quelques saloperies. J’attendis le bon moment, celui de la fin de leur automne et du commencement de mon été, pour le faire. Le fis avec quelque amusement un certain temps. Puis arrêtai peu avant noël, certain qu’ à défaut d’avoir été compris (ce qui n’était en rien le but) les lignes de force avaient en tout cas été plus que restaurées.

En parallèle, quelques malentendus firent sens, et permirent à certaines ou à certains de passer un cap. Loin de me sentir obligé là encore de justifier quoi que ce fut, je laissai celles-ci et ceux-là réécrire comme bon l’entendait cette histoire par eux vécue comme un fil rompu. Conscient que personne n’appartient à personne et que chacun est libre, je leur attribuai très exactement les mêmes droits que ceux que je m’accorde à moi-même, sans quelque procès d’intention que ce soit. Les imaginant pour beaucoup dans une situation quelque peu analogue à la leur un an auparavant, qui plus est au sein d’une ville hautement anxiogène, je me surprends chaque jour à penser à eux avec affection, à leur espérer le meilleur, en me refusant expressément de faire quelque pas que ce soit de quelque manière que ce soit.

Avoir une confiance inébranlable en soi permet ça, cette distance avec l’émotionnel, avec ce jeu des intérêts qui à un moment peut faire croire que le « masque » s’arrache sur une réalité dissimulée jusque-là. Ma connaissance de l’âme humaine me dit qu’il n’en est rien, et qu’ainsi réduire des êtres aimés à des caricatures ou à des réactions en temps de crise ne grandit personne. Vraiment les gens font de leur mieux, et ce n’est pas toujours facile, chacun a ses problèmes, ses rêves enfouis, ses capacités, son pouvoir d’achat, ses ambitions etc… L’humaniste que je suis, s’il dénonce parfois, et parfois durement des comportements, ne juge jamais les individus. Je fais toujours le chemin intérieur pour comprendre l’autre des lors que l’intentionnalité n’est pas mise en cause.

Le cap des six mois est bientôt atteint. J’ai encore en mémoire les mots d’un « ami » qui, le plus sincèrement du monde et sur un ton de reproche m’avait dit, la dernière fois que je l’avais vu : « Tu vas voir, l’atterrissage sera dur ». Il ne l’avait pas dit méchamment, vraiment pas, il était, lui qui depuis des années se reprochait de stagner et multipliait les efforts en vain pour sortir de sa cage, sincèrement convaincu de dire le vrai à ma place.

Je me souviens l’avoir regardé en souriant, avec légèreté, et d’avoir en conscience choisi de ne surtout pas répondre. A quoi bon répondre ? Pour dire quoi ?

Quand on change et quand on bouge tout change. Le temps, seule carte maitresse que nous ayons en mains, redistribue le jeu avec malice, et personne ne peut savoir à l’ avance ce qui va sortir. Personne, pas même moi. Jusque-là, à ce petit jeu qui consiste à vivre sa vie à la première personne en se fixant des objectifs élevés, le sort me sourit plutôt. Ça peut durer, ça peut s’interrompre, mais force est de constater que depuis la mi-août, pas une fois, pas une seule je n’ai surpris une pensée négative m’effleurer. Ni peur, ni angoisse, ni doute, ni nostalgie, ni regrets, ni rien de tout ça. Pas une fois en 9 mois presque. Ça finit par s’incarner, à la longue …


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